SUR LA ROUTE de Walter Salles **(*)
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A la mort de son père en 1946, Sal Paradise ne va pas bien du tout. Il a une vingtaine d'années, vit à New-York avec sa mère et rêve de devenir écrivain. Sa rencontre avec Dean Moriarty dont rien que le nom fait fantasmer va bouleverser son existence. Ainsi que le précise Jack Kerouac dès la première page de son roman, véritable manifeste de la beat generation dont le film est tiré : avec l'arrivée de Dean Moriarty commença le chapitre de ma vie qu'on pourrait baptiser "ma vie sur la route". Dean est un être à part qui séduit tout ce qui remue dans la seconde où il apparaît et se met à proférer ses sentences nihillistes. Sal est plutôt un suiveur et sa complicité mêlée d'une admiration sans limite avec Dean est instantanée. Ce mauvais garçon n'est pas peu fier d'avoir fait de la prison. Il est par ailleurs marié à une gamine délurée de 16 ans Marylou qui lui voue également un véritable culte. Lorsque Dean et Marylou quittent New-York, Sal n'a plus qu'une idée en tête, les rejoindre. Commence alors une vie d'errance à travers les Etats-Unis où les trois jeunes gens épris de liberté partagent leurs aventures.
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Tout comme le livre, le film qui lui est très fidèle, est empreint de monotonie (ce qui ne signifie pas ennui), malgré le souhait des protagonistes de vivre à 100 à l'heure une vie sans contrainte. Cette monotonie imposée par le hasard des événements et des imprévus lui imprime son rythme. Parfois de brusques accélérations surviennent et finalement on prend la route avec ces gens d'un autre temps, surpris mais rarement émerveillés par leurs aventures qui sont loin de (me) faire rêver. Dean Moriarty n'est en fait qu'un séducteur, baratineur, d'un égoïsme délirant qui ne cherche qu'à satisfaire son plaisir personnel et fait souffrir tout son entourage. Est-ce de la naïveté ou du machiavélisme ? En tout cas, personne ne lui résiste et il parvient presque toujours à faire en sorte que les autres lui pardonnent. Il est de toute façon clair qu'il souffre lui aussi, dans sa position auto-destructrice d'éternel insatisfait. Il abandonne Marylou pour Camille avec qui il fait des enfants. Mais Dean peut-il se contenter d'une vie de famille ? Il revient vers Marylou pour la délaisser à nouveau, incapable de résister à la moindre donzelle qui passe à sa portée. Même Marylou, sexuellement très libérée finira pas se lasser des incertitudes extravagantes de sa tête brûlée.
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S'il manque au film la sensation d'extrême solitude dans laquelle se débattaient parfois tous ces garçons et filles enivrés par leurs délires poétiques (une photo d'Arthur Rimbaud trône dans la chambre de Sal et Du côté de chez Swann ne les quitte pas), le voyage par contre est magnifique. Traverser les Etats-Unis d'Est en Ouest, à pieds, en stop, en camion ou en voiture donne forcément la possibilité de composer des plans et des images magnifiques comme des tableaux. Les arrêts au milieu de nulle part dans une station-service, les quartiers miteux de New-York ou Denver, les champs de coton dans lesquels Sal se fera un temps exploiter (il faut bien parfois un peu de monnaie), la Nouvelle-Orléans ou San Francisco dans la brume, les routes poussiéreuses sous un soleil implacable... toute la photo de ce film est sublime.
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Le credo de cette beat generation était de défier le mode de vie conformiste de l'Amérique bien pensante. Baignés et bercés de Jazz les vagabonds célestes grillaient par les deux bouts la chandelle de leur vie qu'ils voulaient trépidante. Et cela rimait pour eux avec des nuits sans fin d'insomnie, de l'alcool, des drogues dont la benzédrine qui leur donnait la sensation d'être plus beaux, plus forts, plus intelligents, la marijuana à gogo, le sexe, l'homosexualité, la prostitution à l'occasion (étonnnante scène avec Steve Buscemi !) assortis à l'occasion d'une quête mystique... dans le plus grand sérieux et avec un manque d'humour. impressionnant. Cette recherche d'un absolu sans contrainte ni concession ressemble souvent à une descente aux enfers où le désespoir et les envies de suicide ne sont jamais bien loin. Et si les filles sont parfois consentantes, sauf cette pauvre Camille qui a cru un temps que sa normalité calmerait les ardeurs de son Dean, pour suivre les garçons qui s'estiment supérieurs, elles sont vraiment mal traitées par ces égocentriques.
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Question casting ! Grosse erreur concernant Melle Stewart qui n'incarne pas l'aimante et pétillante Marylou. Elle est une junkie, elle roule des joints comme aucune fille avant elle et sait faire beaucoup de bien aux garçons. Mais en gros, comme toujours, menton en avant et bouche entrouverte elle fait la gueule ! Sam Riley est un peu en retrait mais très concerné, tout à son admirative amitié et concentré sur les carnets qu'il noircit et qui aboutiront à ce rouleau de 36 mètres sur lequel il écrira son chef d'oeuvre. Et c'est Garrett Hedlund qui surprend le plus car il ne se contente pas d'être un garçon irrésistible à belle gueule, mais traîne parfaitement le spleen romantique et contagieux de Dean Moriarty entre euphorie et abattement jusqu'à une transe comme une apogée de ses délires.
Commentaires
mais Viggo en Burroughs ça le fait
Beurcke. Le film.
'tain je rêve il m'a pas enregistré mon premier com'
Je disais donc :
BEURCKE. le film.
c'est quoi ce complot ?
J'vais m'en rouler un en tirant la gueule puis prendre la route tiens !
Oui Viggo est un chouette Burrough bien gravos, donneur de leçons... mais je ne pouvais parler de tous les personnages. C'est déjà bien long comme ça non ?
Cesse de voir des complots partout !
Ah s'il y a Viggo çà me rassure .. je vais y aller demain ou après-demain, j'appréhende un peu les 2 h 20. Il paraît que çà a fait rêver toute une génération. C'est pourtant la mienne, mais je ne m'en suis pas rendu compte.
Euh Viggo est là un quart d'heure ! Et ça a dû faire rêver les américains !!!
T'es née en 1922 ???????????
Oh la la ! C'est perturbant le titre du film : Sur la route. Et sur ton blog "Sur la route du cinéma". Ben oui, j'suis comme ça... le film est fait pour toi Pascale, non ?
Alors le bouquin, honte à moi (ou pas) je n'arrive toujours pas à le lire. J'entame et ne finis rien.
Moi qui pensais que Sam Riley à lui seul pouvait sauver l'adaptation au cinoche .... il n'en est rien, n'est-il pas ?
Nath : c'est vrai que ça fait une drôle d'impression.
Lalalère : ah ben si, j'ai dû mal le dire, mais Sam est très bien et le film pas mal du tout.
J'ai juste un peu exagéré, emportée par mon élan !
AH oui c'est en 1924, c'est bien ce qui me semblait !
Complètement d'accord avec toi, sur tout tout you tou !! :)
Rhhaaa sinon, cette Kirsten... > love love love love.
La pauvrette !!!
bon ben moi je me suis ennuyée ferme et je trouve que Melle Stewart joue très bien. Et en plus elle est très jolie. La regarder m'a permis de passer le temps.
Et bien comme toujours on est pas d'accord. Je la trouve vraiment pas jolie avec son menton en galoche et qu'elle joue vraiment approximativement ! sans nuance : je fais la gueule !
Je dois manquer de culture maman, j'ai pas réussi à lire le bouquin, et je me suis emmerdée pendant le film.... Heureusement que Dean était beau et puis Vigo c'était rigolo aussi
Tu vas me finir ce livre et avant le 23 juin !
P.S. : j'ai eu tant de demandes d'adoption ces derniers mois qu'il serait aimable de mettre ton prénom quand tu comms. Merci ma grande !