MAINS ARMÉES de Pierre Jolivet *
Lucas est flic. Du genre cow-boy qui ne dort jamais, qui mange encore moins et qui b.... ! Non plus. Par contre, il pratique le jogging tout transpirant sur les hauteurs de Marseille. Et rejoint un indic' qui lui donne des éléments sur un trafic d'armes volées à l'Otan par de vilains serbes. Dans une vie antérieure Lucas a été prof de maths dans des pays lointains délaissant une jeune femme mise enceinte par ses soins mais sans son consentement. 26 ans plus tard, il retrouve le fruit de ses entrailles sur une enquête à Paris (pour la faire courte) , une jeune femme, flic comme lui* mais aux stups et sous la coupe d'un patron ripou grâce auquel elle se constitue un petit magot mal acquis.
*Cet élément pourrait éventuellement constituer un des éléments surprises du film si le synopsis et la bande-annonce ne se chargeaient de le révéler alors qu'on ne le découvre que dans la première moitié du film... Soit.
ça commence plutôt bien, sec et nerveux. Sans temps mort on suit la piste des tordus et on bénéficie d'une leçon de choses sur comment les armes qui ont servi dans les conflits atterrissent dans nos banlieues pas roses et moroses. Le quotidien des flics que l'on pourrait facilement confondre avec les voyous, leur absence de vie de famille, de RTT, les planques ennuyeuses au cours desquelles rien ne se passe, leurs deals avec la canaille tout cela est illustré intelligemment avec beaucoup de fluidité. Et l'interprétation de l'équipe de braves (Roschdy Zem, très bien) Vs l'équipe de ripoux (Marc Lavoine, très bien et plus que crédible en flic corrompu) est convaincue et convaincante.
Hélas ça se gâte quand le grand flic ombrageux, mystérieux et solitaire se met en tête de renouer le contact avec sa fifille inconnue sous prétexte de lui soutirer des renseignements utiles à son enquête en cours. Il faut bien sûr que je reconnaisse que la surestimée Leïla Behkti, bouche tordue et grimaçante, diction approximative en mode wesh-wesh n'a encore pas réussi cette fois à me séduire. Mais la psychologie de bazar à deux balles, la rédemption du père, l'hystérie de la mère (ah la scène de l'hôtel aussi inutile que stupide, pauvre Marilyne Canto !), la trashitude de la fille qui cherche un père dans l'unique but de savoir s'il la trouve jolie (ah la grande scène du II)... ont eu raison de ma patience et de mon indulgence.
Sans compter que la complexité de l'intrigue policière a fini par totalement m'échapper tant elle s'embrouille et s'obscurcit au point qu'on n'y comprend strictement plus rien.
Enfin, entre les sonneries qui se veulent sans doute originales (je lol) ou discrètes, les vibreurs, les messages vocaux... je n'en peux plus de ce téléphone qui est devenu un personnage à part entière des films, et sans qui l'action n'avancerait plus !