MERCREDI 26 SEPTEMBRE 2012 - MARATHON MAN
Il faut que finalement je vous parle de la journée d'hier.
Pour l'évacuer.
Ce fut donc un marathon mais Hervé était "ravi" (dans la mesure du possible) puisqu'au moins, et selon ses souhaits il n'était "pas là pour rien". SMS de 12 h 16 "c'est la cavalcade depuis ce matin 8 h 30 pétantes. Réveil à la ponction de moelle et là je suis sur le siège du dentiste".
Sauf qu'évidemment les différents services se trouvent toujours à des kms les uns des autres et que ça manque de brancardiers. Sorti de la radio, Hervé a attendu, mais dans le couloir il y a une télé et l'émission diffusée lui convenait. Le temps passe sans qu'il s'en aperçoive... jusqu'à ce que finalement il s'aperçoive que ça fait UNE HEURE qu'il poireaute. Il va voir les infirmières et leur dit "je me tire, vous direz au brancos qu'il récupère sa chaise dans l'hôpital, moi j'ai rencart"... Je vous passe les échanges avec la fille qui disait "naaaan c'est pas possible faut pas partir tout seul, vous allez vous perdre..". Il est parti. Tout seul, il s'est pas perdu.
SMS de 12 h 42 : "Y'a mon repas qui arrive. En dessert, j'ai des plaquettes, puis voie centrale à 14 h".
SMS de 13 h : "bon alors, je fais le programme en accéléré vu que c'est des révisions... Après la pose de voie centrale, je pars au protégé".
Quand j'arrive, Hervé n'est pas là. Il est parti faire une radio. Mais la chambre est sens dessus dessous. Certaines affaires par terre, d'autres dans des sacs... Bref, on gêne, faut dégager. J'ai une valise, des sacs, des trucs et du raisin... Je me tire dans la fameuse salle déprimante réservée aux familles pour remettre de l'ordre dans tout ça. J'en profite pour aller au service protégé leur apporter toutes les affaires auxquelles Hervé a droit pour les faire "décontaminer" car je sais que brusquement il ne va plus pouvoir toucher à rien et je ne vais plus pouvoir l'approcher. J'ai affaire à une stagiaire qui ne comprend pas UN MOT de ce que je lui explique. Evidemment il faut lui parler à travers l'hygiaphone... mais elle a suffisamment de cerveau disponible pour aller chercher quelqu'un qui n'est pas stagiaire.
J'explique, je donne les affaires... Bref.
Hervé revient, debout avec son pied à perf, une perf dans le bras (faut que je vous montre l'état du bras !!!) ET la voie centrale. Dans le service on lui a dit qu'on lui retirerait la perf en secteur protégé. Eux ils ont pas le temps, vous comprenez, ils travaillent. Sauf qu'avec une perf, pas moyen de passer le bras dans la manche... Je vous passe les détails.
On arrive dans la chambre du secteur protégé. Déprime. C'est la pire de toutes. Celle qui est donnée en cas de surcharge du service. Celle d'avant la chute du mur. Avec le matériel pourri dedans. 5m². Un lit pas électrique et en plus, nouveauté : IL FAIT FROID.
Jusque là je me disais ouf, on est mieux là. SEULS dans une chambre. Il n'y a plus le voisin de chambrée. Les inf' et tout le personnel qui entrent en hurlant, s'interpellent d'une chambre à l'autre et j'en passe.
Hervé est déprimé, de mauvaise humeur. La disposition de la chambre l'empêche absolument de "circuler". Pas grave on change tout de place en sachant qu'on va se faire engueler. Les prises électriques ne fonctionnent pas toutes. Et pendant plus d'une heure, on ne voit STRICTEMENT personne !!!
Un interne vient. Pas désagréable mais bon, à la question "comment allez vous", Hervé répond "j'ai vu personne depuis une heure. Je veux qu'on me retire ma perf (faut que je charge la photo pour vous montrer l'état de son bras. rappelez le moi). Je veux changer de chambre. Je veux un pied à perf' qui roule...". Le pauvre gars a vu que c'était pas le quart d'heure. Il a dit qu'il allait faire le nécessaire. Il l'a fait. Dans la minute, deux infirmières sont venues lui retirer la perf. Mais c'est tout.
Pour le reste. RIEN. Il n'a pas vu le docteur mais ça va se faire évidemment. Mais là on est tristes et déprimés. Pas pour les mêmes raisons mais voilà.
En plus, il a froid. Même moi qui suis plutôt du genre toujours en ébullition, je n'avais pas bien chaud hier. En partant, je suis allée demander une couverture. Il y avait strictement personne dans les couloirs. On ne peut pas se plaindre, le service est calme. HUIT personnes étaient en pause dans une salle. Je ne comprendrai jamais pourquoi ils prennent leur pause TOUS ensemble. A moins que ce ne soit leur salle de réunion mais je ne crois pas. Comment je les ai fait chier en leur demandant une couverture. Dommage que je ne puisse filmer leurs têtes. Je crois qu'on entendrait leurs soupirs d'agacement !!!
J'avais encore autre chose à leur demander, récupérer un vanity qui ne pouvait que les encombrer. Une personne a daigné se lever pour aller le chercher. Et en partant je dis : "surtout n'oubliez pas la couverture s'il vous plaît ?". Soupir "oui madame, j'y vais !". Contrairement à ce que vous pourriez penser je suis toujours très aimable, enfin j'essaie (même si dans ma tête y'a du fuck chienne de conne ou chien de con qui fuse !!!)... mais c'est dingue de faire chier les gens autant que ça !!!
Je suis rentrée chez moi et je ne pensais plus (trop) à la couverture. Mouche m'a mis un SMS dans la soirée "je viens d'avoir la couverture...". Soit, une heure et demie après que je l'aie demandée et après qu'il ait dû sonner pour la réclamer.
Je ne relis pas, j'ai mille choses à faire, dont aller au boulot, trouver une clé 3G, aller à la poste, manger ma soupe (QUE JE ME SUIS FAITE MOI-MÊME... avec toutes les indications du chef bien sûr), s'il y a des fautes, demandez à Christine Boisson de corriger !
Commentaires
Des pensées pour vous deux.
Vous n'êtes pas sortis de l'auberge....
Non mais aussi, vous abusez quand même ! On ne demande pas impunément des couvertures dans un hôpital, c'est pas correct : un bon patient se les gèle et ferme sa bouche, voilà. Alors forcément, si Mouche veut faire son gros rebelle... Allez, bises d'amour stériles (ça plairait pas au primat des Gaules, ça !).
J'ai comme dans l'idée qu'il y en a pas mal à l'hosto à qui vous allez tout bien expliquer comment ça doit se passer cette fois et j'ai comme dans l'idée aussi qui zont interêt à capter rapidos ! ;-) Patience, courage et biz ...
Fiche la paix à la mère Boisson elle n'y est pour rien elle bosse pas à l'hosto
Allez, on respire, on boit frais et on oublie pas sa couv'
Et n'oublie pas de nous montrer son bras !
C'est qui Christine Boisson ????
Des bises et plein d'ondes positives !!!!
Martin K. : :-)
alexandra : effectivement.
flo : un moment d'égarement. On a oublié qu'on était pas à l'hôtel.
LaPyrénéenne : ça va filer doux moi jte l'dis !
Fred : ben elle bosse pas ? Si ?
Aifelle : son bras !
zapette : RIEN.
Je vois que ça change pas : une journée à l'hosto, t'as l'impression que tu y as passé la semaine...