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ULTIMO ELVIS de Armando Bo ***

Ultimo Elvis : affiche

Carlos Gutiérrez n'est pas un homme comme les autres. Le jour il est ouvrier, le soir il se transforme en Elvis et travaille pour le compte d'une agence de sosies. Il endosse le costume à paillettes du crooner/rocker, celui de Las Vegas et assure l'animation de mariages ou soirées. Être Elvis est plus qu'un passe-temps, c'est une mission, un ordre, une vocation, un sacerdoce. Carlos (qui ressemble autant à Elvis que moi à Susan Sarandon) est persuadé d'ÊTRE la star au point de se faire appeler Elvis, d'écouter et de regarder ses concerts et ses interviews en boucle et de se nourrir exclusivement de tartines/bananes/beurre de cacahuètes pour grossir autant que le King. Sa vie privée est un ratage total. Sa femme l'a quitté et il voit peu sa fille Lisa Marie (tiens donc !). Elles ont un peu honte de lui, ne le comprennent pas. Mais Carlos a un but dont il ne parle pas. Un accident va le forcer à devoir s'occuper seul de sa petite fille pendant un temps. Il ne renonce pas pour autant à son grand projet car son leitmotiv est qu'il ne faut jamais abdiquer et réaliser ses rêves coûte que coûte.

Cette histoire est d'une tristesse sans nom voire perturbante par certains côtés, tant l'idée fixe de Carlos frôle parfois la folie. Carlos a manifestement perdu le sens de toute réalité et ne tient debout que par son obsession dont rien ne peut le détourner. Malgré le physique pour le moins ingrat de son interprète, on ne peut que tomber sous le charme de John McInerny, colosse solitaire obsessionnel et pathétique qui a hérité comme don du ciel d'une voix d'ange. Lorsqu'il endort sa fille au son des ballades les plus douces d'Elvis, c'est un véritable enchantement. Chaque fois qu'il endosse le costume du King, c'est de toute façon un émerveillement pour les oreilles.

Suivre John McInerny pendant une heure trente est une épreuve et un bonheur. Toute cette tristesse, ce désespoir laissent KO mais on ressort accompagné par Elvis et ça réchauffe...

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