Pour fêter son arrivée à la retraite et ne pas qu'elle s'ennuie, les filles de Caroline lui offrent quelques séances d'essaie à l'association "Les beaux jours"

qui se charge de trouver des occupations aux jeunes et moins jeunes retraités : poterie, théâtre, peinture sur soie etc. C'est à l'atelier "informatique" que Caroline fait la connaissance de Julien l'informaticien. Au troisième regard, ils chabadabadisent et dès lors tout n'est que complaisance et scènes prévisibles et attendues. Pour une fois que c'est une femme qui tombe amoureuse d'un type qui pourrait être son fils et pas l'inverse... on s'en fiche, on n'y croit pas et on n'est jamais ému ou emporté par le tourbillon de la passion. On n'y croit pas parce que cette bourgeoise qui tourne en rond à la recherche d'elle-même toise tout le monde de son petit air supérieur et surtout parce que ce type habillé comme un ado, sex-addict, sans passé ni avenir est présenté comme rien de plus qu'un sex-toy dont on se débarrasse à la moindre occasion et n'est qu'un faire valoir de l'actrice qui cabotine ! Et c'est très gênant, pour lui.

Si vous êtes fan absolu de Fanny Ardant, ce film est fait pour vous. Sinon, ne faites pas comme moi, et fuyez pauvres fous... Car c'est un festival Ardant dans tout ce qu'il a de plus clichetonneux. Fanny fait du Ardant et réciproquement. L'actrice a 64 ans ! La belle affaire ! Elle les fait. Evidemment elle est mince comme un fil et bien que deux fois mère et moult fois grand-mère (dans le film), elle n'est pas le genre mamie confiture à rester derrière ses fourneaux. Et alors ? Doit-on s'en extasier pour autant ? Bien sûr ce n'est pas parce qu'on est plus "dans la vie active" que l'on doit forcément se mettre brusquement à consacrer sa vie aux autres. De ça je suis convaincue à 200 %. Mais faut-il pour autant se montrer hautain et méprisant vis-à-vis de ceux qui aiment se retrouver en paquets de 12 pour faire de la poterie ? Et de son entourage ? Le petit air triomphant de Fanny... euh, Caroline lorsqu'elle offre un cendrier confectionné par ses soins à sa fille, pour se venger de tous les colliers de pâtes qu'elle a dû porter par amour est assez significatif de son état d'esprit fielleux. Ne peut-on conserver ou acquérir son indépendance sans repousser tout le monde ? En outre, Fanny... oups, Caroline semble particulièrement embarrassée par la marmaille que ses filles lui imposent parfois et brusquement le scénario lui fait dire : "le mercredi est consacré à mon petit-fils, c'est sacré". On l'entend mais on ne le voit pas. Rien n'est sacré pour Caroline qu'elle même ! Lorsqu'elle se met à pleurnicher sur la disparition de sa meilleure amie 5 mois plus tôt. On y croit pas plus !

Quant à sa relation avec cet homme de 25 ans son cadet, elle sonne creux et faux. Au troisième rendez-vous, incapable de vivre une relation en toute liberté, Madame pose ses conditions : il faut faire ci et ça, pas comme ci et pas comme ça. Elle est évidemment tout étonnée de la seule condition posée par Julien : ne pas mettre de miettes dans son lit s'il vous plaît madame ! Le respect est unilatéral semble t'il.

Le mari doit s'entendre énoncer des phrases toutes faites telles que "il me regarde, lui", et les filles des banalités telles que : "je me suis remise à fumer". Quel acte d'indépendance !

Fatigant.

Et Fanny dans tout ça ? Evidemment, elle a pris un gros risque et s'est mise en danger : elle porte un jean. "J’avais peur que ce ne soit pas confortable, et d’avoir l’air d’un carabinier ! J’étais persuadée que ce n’était pas pour moi mais j’y suis allée. J’en ai même gardé un, comme un trophée ! C’est très important le moment où l’on définit le personnage extérieurement, comment il est habillé, et coiffé... Le corps s’exprime différemment selon qu’il porte un corset ou un jeans, il envoie des signaux différents", explique Fanny Ardant. Waoh !

Sinon, dès qu'elle ouvre la bouche elle est exaspérante et le sera tout au long du film. L'une de ses premières scènes au cours de théâtre la montre agacée et au-dessus de tout ça. Bien sûr la prof de théâtre est particulièrement bécasse mais néanmoins la voix de petite fille de Fanny Ardant est tout aussi horripilante. En outre, à aucun moment elle ne prononcera une phrase complète sans s'interrompre et soupirer : "je... euh... vais... euh... prendre... euh... une... euh cigarette". Crispante, agaçante, énervante... INSUPPORTABLE ! Et lorsque son regard charbonneux (Fanny est maquillée comme une voiture volée même au saut du lit) s'embue, je suis au bord de la crise de nerfs.

Ce qui m'a empêchée de mettre °°° ??? Le lieu de tournage : SUBLIME, air pur et vent du large.