CHEZ NOUS, C'EST TROIS de Claude Duty °°
Synopsis : Jeanne Millet, réalisatrice dans une mauvaise passe, part en province pour y présenter l’un de ses premiers films.
Son itinéraire va lui faire franchir plusieurs frontières entre amour et amitié, espoir et déception, cinéma et quotidien routinier. Autant de territoires où seuls bises et baisers servent de passeport.
Désolée de vous parler en premier du film que j'ai le moins aimé ces derniers temps. Et quand je dis moins aimé... je crois que je tiens là MON navet de l'année. Hélas, il est toujours plus facile de parler d'un film pas aimé que l'inverse. Au moins je n'ai pas peur de le trahir. Je l'ai vu en juin au Champs Elysées Film Festival et y repenser me procure encore un agacement égal à celui que j'ai ressenti en le voyant.
Je disais à l'époque que ce film était mal écrit, mal filmé, TRES mal interprété, prévisible, répétitif, sans intérêt avec des dialogues indigents... on se demande comment cette interminable chose d'une heure 28 mn a pu être financée et trouver un distributeur...
Toute l'équipe était présente pour présenter le film. C'est tout à fait exceptionnel, méritait d'être souligné. Maîs ce bel effort louable et appréciable pour le public n'est hélas manifestement pas un gage de qualité. D'autant que sur scène le réalisateur (scène qu'il a d'ailleurs eu bien du mal à quitter...) n'a cessé de faire des "private jokes" avec ses acteurs, laissant le public complètement extérieur à l'hilarité de l'équipe. Par ailleurs persuadé avoir tourné avec Julien Clerc, Julien Doré lui faisait remarquer qu'il était Doré et non Clerc... Tout content de lui, Claude Duty a répété plusieurs fois sa petite blague qui ne faisait plus rire que lui ! Bref, néanmoins un film plaisant voire potable aurait pu succéder à cette présentation catastrophique.
Il n'en est rien et cette comédie pas drôle qui répète sans fin des gags du même tonneau est incroyablement agaçante et fatigante tellement elle empile les situations fastidieuses et répétitives. Pourtant l'idée de proposer une improbable tournée de divers centres de vacances dans les Côtes d'Armor à cette réalisatrice fraîchement cocue qui noie son chagrin dans le champagne était originale. Elle n'est que l'occasion de démontrer que le vacancier provincial n'est qu'un ignare pas cinéphile pour deux sous incapable d'apprécier une oeuvre qui, si l'on en juge par les quelques extraits du film dans le film n'a pas l'air bien folichon.
Rapidement on bâille et on s'ennuie copieusement à suivre cette réalisatrice qui bâille, s'ennuie et sourit bêtement à la moindre de ses interventions. Noémie Lvosky est en roue libre, en mode "je suis irrésistible", exaspérante et tête à claques comme jamais ! Cette fille d'habitude si pétillante et surtout si naturelle, prend ici une petite voix de frêle gamine, penche la tête, genre "je vais vous écrire un poème" et prend un petit air méprisant vis-à-vis de tous ces incultes qui ne comprennent pas son chef d'oeuvre. En outre, elle est abandonnée par sa productrice, retrouve un ancien amour de jeunesse, la maison où elle a vécu et j'en passe. Et tout une kyrielle de personnages sans intérêt (la soeur qui garde le chien...) défile, dont certains sombrent lamentablement dans le ridicule, la palme revenant sans doute à Bruno Wolkowitch, l'agent immobilier qui s'appelle Xavier Lamaison (ah ah ah !) et à Jonathan Manzambi, l'étudiant ivoirien en anthropologie qui étudie sans la moindre once d'humour la cartographie de la bise. Pourquoi chez nous c'est trois et chez vous deux ?
Le joli personnage de Julien Baumgartner, le projectionniste dragueur qui ne trouve que des filles qui portent des prénoms de personnages de chefs-d'oeuvre du 7ème art est malheureusement noyé dans ce foutoir mal ficelé. Et Judith Godrèche en actrice bécasse mais compatissante semble être la seule à avoir compris dans quelle gaudriole elle se trouve et vouloir lui donner un côté farfelu qui manque à l'ensemble. Elle est la seule ici à avoir un vrai sens comique.
Et tout ce n'importe quoi accablant se termine sur un pont à la frontière des deux et des trois bises en une bluette sentimentale pas crédible pour deux sous et d'une bêtise à pleurer.
Affligeant.
Commentaires
Affligeant...
Et en plus, tu n'as même pas dit un mot sur Julien Clerc (c'est lui qui joue le projectionniste ?)
Nan c'est Julien Baumgartner...
C'est un film de Julien en fait !
Décidément tu n'as pas l'air d'aimer les pouètes toi
Tu l'as vu ce naveton ?
Mais si c'est ça la poésie, effectivement j'aime pô.
Pourtant j'étais avec une amie mienne qui aime la poésie et qui soupirait aussi (d'ennui et de consternation).
vous avez parfaitement résumé : j'ai vu cet ersatz de film la semaine dernière ; d'un ridicule achevé!!
J'aurais voulu partir dès la première scène, avec la mère et le chien...même minute! Toutes ces redites (la 1ère scène du stop, le "je vous souhaite une bonne projection", répétitions de vaines banalités...on a l'impression que quelque chose de poétique, voire même de philosophique va sortir et puis rien...le vide absolu!!
Quelle honte ; grrr, le genre de film qui vous donne la chair de poule!
Ces mauvais acteurs de téléfilms franchouillards que je ne regarderais pour rien au monde à la télé! Mais parfois je tombe dessus en zappant... Dire que les impôts des Bretons -lesquels sont d'ailleurs pris pour des cons, entre les retraités et les randonneurs!!- ont servi à financer cette connerie...alors que tant de bons films, fictions ou documentaires, ne voient jamais le jour! La seule scène passable, je trouve, c'est celle des ados avec leurs remarques pertinentes, qui posent de vraies questions, mais la réalisatrice Jeanne ne sait même pas rebondir, réagir, leur répondre honnêtement.
Comment Noémie Lvovski est-elle allée se fourvoyer dans cette mésaventure ?! Ca doit flatter son ego ; je vois rien d'autre.
Et bien je dois dire que je suis ENTIEREMENT d'accord.
Ainsi que pour la scène des ados et dieu sait si je suis critique avec cette espèce ovniesque.
Quant à Noémie, le réalisateur en est tellement fou qu'il a dû beaucoup lui répéter à quel point elle est géniale... sauf que là elle n'a jamais été plus mauvaise.
La direction d'acteurs : un métier.