Après de nombreuses années de récession où la criminalité et la violence n'ont cessé d'augmenter,

le gouvernement des Etats-Unis a déclaré que la nuit du 22 au 23 mars de chaque année serait celle où tous les citoyens peuvent laisser libre court à leurs plus bas instincts de haine et de violence et ainsi se purifier de ces pulsions, en toute impunité. C'est ainsi qu'en 2022 durant douze heures les crimes et les meurtres sont légaux ! C'est le seul moyen trouvé par l'Amérique pour réguler la délinquance. Une famille qui étale ses possessions aux yeux de tous et qui se croyait hors d'atteinte va devoir combattre de l'intérieur ce déferlement de violence.

En cette étrange soirée du 22 mars, la Sainte Famille Ricorée a un peu de plomb dans l'aile. Ce sont de nouveaux riches qui ne pouvaientse payer un loyer il y a 10 ans et qui vivent aujourd'hui dans une maison de 900 m² sur les hauteurs de Los Angeles. Le père, James, très content de lui est élu meilleur vendeur de systèmes de sécurité. Sa fortune il la doit à cette journée de purge où les plus nantis peuvent se protéger avec le matériel qu'il vend. La mère, au foyer, prépare le repas en talons de 12 et en sirotant du rouge. Leur fils, une dizaine d'années, est très très laid (Max Burkholder, très très laid) mais ce n'est pas la laideur qui fait sursauter la mère mais le petit robot espion qu'il a assemblé de ses petites mains potelées et qui circule dans la maison. Quant à la fille, l'ado de service, elle boudddde comme une vraie fille étant donné qu'elle est trop jeune pour fréquenter Henry son chéri, un vieux de 18 ans. Lors du repas vespéral, chacun est tenu de narrer ses exploits de la journée. La mère a fait un gaspacho, le fils très très laid a eu un cours d'anglais, la fille boudddde et papa sourit dans sa moustache pour annoncer qu'il est LE vendeur du mois ! Madame Ricorée applaudit et se ressert un verre de rouge.

A 19 h pétantes Monsieur enclenche le système de sécurité high tech et la maison se transforme en blockhaus. Pour dédramatiser l'événement, Monsieur Ricorée propose à chacun de vaquer à ses occupations subalternes.

Autant dire que ça commence très très mal et que le premier quart d'heure famille Ricorée qui a des soucis mais pas de problèmes d'argent, laisse augurer du pire avec empilage de clichés et happy end américano tasunien. Et puis pas du tout, à partir du moment où les hostilités commencent et alors que la famille Ploum se croit à l'abri, on se met à flipper vraiment. Et à se poser des questions aussi.

Car il faut bien avouer que dès qu'il y a intrusion dans le bunker monsieur et madame se surprennent, nous surprennent et sont confrontés à des choix et décisions qui font froid dans le dos : sauver sa peau, sauver ses enfants, garder une part d'humanité, livrer un pauvre type destiné à être trucidé, tirer dans le tas ???

L'éventualité de telles extrémités pour notre avenir semble invraisemblable, mais sait-on jamais ? Néanmoins, on peut se demander  une fois encore jusqu'où on serait capable d'aller pour défendre les siens ! L'arrivée d'un jeune homme de bonne famille en blazer à blason oriente un peu le film vers un côté Funny games vite contredit par le discours du blondinet chef de gang qui expose les objectifs de cette purge annuelle : débarrasser l'Amérique de la vermine des pauvres !

C'est évidemment la perspective de (re)voir Jesse bien trop rare à mon goût qui a guidé mon choix et franchement quand il quitte le costume cravate pour ne garder que son ti-shirt blanc moulant qu'il va beaucoup salir, et se transforme sans entraînement en machine de guerre, il assure très bien le spectacle. Et puis ce film d'anticipation fauché et sans effets spéciaux, ça vaut le déplacement !