Synopsis : Tonto, le guerrier indien, raconte comment John Reid, un ancien défenseur de la loi, est

devenu un justicier légendaire. Ces deux héros à part vont devoir apprendre à faire équipe pour affronter le pire de la cupidité et de la corruption. Le tandem fait des étincelles et entraîne le public dans un tourbillon de surprises et d’humour.

Lone Ranger est au western ce que le Canada Dry était à l'alcool : "Ça a la couleur d'un western, le goût d'un western… mais ce n’est pas un western"... ou alors si, c'en est un mais raté malgré ses belles promesses, ses gigantesques moyens, ses acteurs grimaçants et un premier quart d'heure très encourageant. Las, à force de courir trente six lièvres à la fois, Gore Verbinski n'en attrape aucun et nous laisse complètement interloqué. Comment a t'il pu rater son film ? Car il faut bien l'admettre les deux heures et demi sont interminables et les multiples fins successives fatigantes !

Au rayon bonus notons quand même :

- deux scènes de train ébouriffantes qui valent absolument le détour,

- des cascades abracadabrantes,

- des références évidentes à Il était une fois dans l'Ouest (cache-poussière, attente dans une gare, irruption dans une ferme où séjournent une femme et un enfant...),

- des décors naturels époustouflants de beauté !

 Mais entre les deux scènes de trains (une au début, une à la fin)  lancés à toute berzingue, deux heures paresseuses et écrasantes d'ennui.

Réglons le sort de Johnny Depp (gras du bide !) : Johnny, ressaisis-toi ou arrête le cinéma ! Evidemment, ce doit être marrant pour lui (et ses enfants) d'être ainsi grimé avec un corbeau mort sur la tête qu'il nourrit. L'accoutrement est d'ailleurs la réplique exacte d'un tableau de Kirby Sattler, soit ! Mais à part ça, le voir rouler les yeux, plisser le nez et parler un sabir petit nègre (ou petit Comanche) n'a strictement aucun intérêt ! Voir Jack Sparrow tituber et annoner il y a une dizaine d'années était drôle et surprenant. Aujourd'hui, on en a vraiment soupé de cette rengaine et il faut le reconnaître, Johnny Depp ne fait plus rire et se couvre de ridicule ! ça, c'est fait.

Pour le reste... le réalisateur ou scénariste mixe tout ce qu'un western peut comporter de thèmes et figures incontournables : le Far West, la Frontière, les indiens, la cavalerie, la voie de chemin de fer, le bandit cruel recherché, le marshall, le traître, le héros qui s'ignore, la femme et l'enfant délaissés, la pute au grand coeur... Mais pour faire vivre cette galerie de portraits, il aurait fallu un peu de liant. Quelque chose qui fasse qu'on puisse s'intéresser à l'un ou l'autre des personnages ou à une quelconque histoire. Et compte tenu que nous sommes ici en présence de la naissance d'un héros... j'en conclus qu'il n'est pas impossible qu'une trilogie se profile voire pire !

Au rayon des curiosités, je ne peux passer sous silence les quelques incursions d'un moutard d'une mochitude absolue (c'est une constante ces temps ci) déguisé en cow-boy avec des yeux ahuris et des oreilles en choux-fleur. Il se trouve dans une fête foraine où Tonto (Johnny Depp) très très vieux lui raconte son histoire. On ne peut pas dire qu'il soit très doué.
Mais surtout, il y a dans ce film, l'actrice la plus hideuse incroyable que j'ai jamais vue (et mon voisin de gauche était d'accord). Regarder sa bouche, ses sourcils, son groin nez... est une souffrance qui peut aboutir au fou rire. Fascinant. J'ai donc expliqué à mon voisin que nous tenions la championne du monde des Duck Faces !