LES AMANTS DU TEXAS
Bob et Ruth sont fous amoureux mais ne roulent pas sur l'or.
Leur moyen de subsistance est pour le moins étrange voire extrême et dangereux. Pendant que Bob commet des braquages, Ruth attend dans la voiture. Et pas question que ça se passe autrement, sinon elle retourne vivre chez maman. Ruth vient juste d'apprendre à Bob qu'elle est enceinte : "tu n'es pas fâché ?". Ruth et Bob sont des enfants, inconscients. Et le dernier braquage tourne mal. Il y a une fusillade. Ruth blesse un policier et Bob arrêté, s'accuse. Une petite fille, Sylvie, vient au monde. Bob s'évade après 5 tentatives ratées et 4 ans d'emprisonnement. Il avertit Ruth par lettre qu'il va venir les chercher et qu'ils partiront tous les trois, enfin réunis. Mais Ruth devenue mère et responsable, malgré son amour toujours sincère ne veut pas de cette vie pour sa fille et elle. Quant au policier blessé, il est fasciné par Ruth et ne verrait aucun inconvénient à prendre la place de père adoptif pour Sylvie et de compagnon pour la jeune femme.
C'est compliqué, c'est triste, c'est nonchalant, c'est beau. Envoûtant, hypnotique. Vous pouvez comme mon voisin de droite somnolant prétendre que "c'est lent... et tout au ralenti", ou comme moi vous laisser happer. Est-ce la présence de Casey Affleck beau mais beau, sa voix de canard, la musique lancinante, déchirante... mais ce film m'a évoqué à de nombreuses reprises la merveille des merveilles d'Andrew Dominic. Et puis, les voix off parfois, les paysages, le vent dans les arbres, les ondulations des champs de blé, les contre-jour, la lumière, le romantisme déeanchanté, le Terrence Malick, de la Balade sauvage et des Moissons du ciel.
Ces hautes références n'écrasent pas le film, elles l'élèvent. Et David Lowery, autre prouesse, fait avancer l'histoire de ces amants magnifiques et maudits en les réunissant à peine à l'écran. Bob et Ruth sont séparés dès les premières minutes. Chacun vit seul en souvenir de la représentation sublime qu'il a de l'amour unique et éternel. Mais leur idéal, leur romantisme sont rattrapés, dépassés par la réalité évidemment et bassement terre à terre.
Rooney Mara fragile, butée, maternelle, enfantine, amoureuse raisonnable et Casey Affleck de plus en plus beau triste, exalté, rêveur forment ce bien beau couple d'amants romantiques et mélancoliques de façon idéale, évidente de cette ballade élégiaque, cet amour chimérique.
Commentaires
Pas mieux.
oui mais pas pire !