LA VIE DOMESTIQUE de Isabelle Czajka ***
Pour privilégier et préserver sa vie de famille et ainsi mieux s'occuper de ses enfants, Juliette a renoncé à son travail et s'est installée dans une banlieue résidentielle proprette aux abords d'un parc verdoyant.
Aujourd'hui à plus ou moins quarante ans, les enfants ont grandi et Juliette, malgré ses multiples occupations prend conscience de la vacuité de sa vie. C'est une journée comme les autres qui commencent mais Juliette se sent comme chaque matin, angoissée de ne pas avoir assez de temps pour faire tout ce qu'elle a à faire. En outre, elle attend la réponse pour un poste dans une maison d'édition et doit préparer le repas du soir au cours duquel des voisines et leurs maris sont invités.
Ce portrait de quatre femmes de cadres dynamiques semble d'une implacable authenticité. Dommage que les maris soient de véritables crétins des alpes qui portent le machisme à des sommets inimaginables car il aurait sans doute été encore plus réaliste avec un peu plus de nuances. J'ai à coup sûr un peu de mal à croire que de tels hommes existent réellement (forcément j'ai un Warrior) et surtout que des femmes puissent les tolérer sans se révolter et passer leur vie avec eux.
Tous les signes extérieurs de la middle-class française sautent aux yeux et saisissent de façon oppressante. Rien ne manque, la Citroën C4, la baie vitrée ouverte sur le jardin "pour avoir l'impression d'être dans la nature", les après-midi passés au centre commercial à acheter des choses inutiles, les regards condescendants envers une femme obèse, l'hypocrisie compatissante face aux malheurs du monde, l'enfant-roi ingérable... Difficile de ne pas déceler de ci de là quelques bribes de notre vie de privilégiés mais aussi d'en être horrifiés car cette vie est forcément à l'opposé de tout ce qu'on peut imaginer ou rêver. Un étrange cafard peut saisir le spectateur (la spectatrice !) en sortant de la salle car observer ces femmes "ni putes ni soumises" mais englouties dans un quotidien contraignant, assommant voire dévalorisant finit par être angoissant. Et lorsqu'Inès/Hélène Noguerra prononce cette phrase : "je ne sais pas vous mais moi je me sens découragée à cette heure-ci... on va rentrer, ça va être l'heure du bain... me retrouver seule avec eux" (les enfants...), l'empathie est instantanée.
Seule la mère de Juliette (magnifique Marie-Christine Barrault), même si elle confirme cette impression de vie gâchée, vient donner un peu d'air pur et frais à cette atmosphère pesante. Finalement on ne peut que se sentir vraiment soulagée d'avoir dépassé cet âge vaguement difficile où la vie pouvait ressembler à un désert.
La toute dernière image de Juliette/Emmanuelle Devos (parfaite, admirable comme toujours) n'est pas aussi violente que celle de Jasmine, mais pas loin...
Commentaires
Ah oui j'aime beaucoup la phrase du jour de Woody. Ça remonte le moral illico.
Et franchement, j'aime bien Devos, mais rien que le titre et le sujet, merci, mais non merci.
Ouais c'est moche pour Shakespeare !
L'interprétation est très bonne, surtout Emmanuelle Devos, mais je me suis ennuyée ..
moi j'étais angoissée ! mais pas d'ennui.
Perso, je pense que le Songe d'une Nuit d'été sera présent, en miettes, mais présent.
Ben fallait savoir que tu parlais de la phrase et pas de la note !!!
Fred au moins l'a dit !
Comme d'hab', je ne comprends pas !
Tu sais qu'on ne sait pas forcément ce que tu as dans la tête ?
Pourquoi tu comprends quand c'est Fred qui parle de William, et pas moi !
C'est drôle... Je laisse un message, et ça n'apparait pas dans ta liste "Voilà ce que j'ai à dire"... :-(
J'en laisse un deuxième, pour que tu voies que je t'ai répondu.
Ah ça y'est c'est parce que t'as répondu au-dessus. Je ne trouvais pas ton com'.
Bien sûr que je parlais de la phrase.Le songe d'une nuit d'été, c'est pas de Isabelle Czajka
Ben oui mais je ne pense pas à tout moment à la phrase du jour figure toi... vu que parfois elle dure plusieurs jours et que la plupart du temps personne ne s'en retourne.
Et oui, j'ai pas répondu au bon endroit !
Mais cette fois, SI !
hello je sors de ce film
Tout est si juste :-( je ne me suis pas ennuyée une seconde
et j ai beaucoup aimé les interprétations des 4 femmes (Natacha régnier un peu en dedans peut etre)
comme elle a raison de se poser les vraies questions et comme elle a raison sa mère de se dire A mon age je ne vais pas m emmerder hein ? hein ?
bon allez je suis entre les deux femmes et je dis Vive la vraie vie abat les faux-semblants
Bref j ai passé un très non moment
On est à un âge où il est plus question de nous faire chier.
Les quarantenaires en bavent encore...