Ce film porte bien son titre. C'est une désolation.

J'avais été indulgente avec le premier épisode de cette nouvelle trilogie mais là franchement, je suis consternée. L'univers du Seigneur des Anneaux vu par Peter Jackson est pourtant bien là. Même image, mêmes bestioles, même progression de l'histoire par étape/épreuve et une sorte de road movie en Terre du Milieu. Mais vers quoi ? On ne comprend rien et surtout on ne s'intéresse pas. Le film n'a pas d'âme, comme si son réalisateur avait perdu la foi, ou plutôt ne l'avait pas. Il faut dire que les personnages de ce Hobbit sont bien falots et qu'aucun n'attire le regard et encore moins la sympathie. Difficile de rivaliser avec la première trilogie où il y avait au moins 10 personnages dignes d'intérêt auxquels on s'attachait et qui manquaient dès qu'ils quittaient l'écran. Ici on a aussi l'impression d'être face à des acteurs de seconde zone et Martin Freeman dans le rôle de Bilbo Sacquet est la première ou la pire catastrophe de ce casting.

Et puis à aucun moment on a cette impression d'union, de communion qui faisait la force du Seigneur... Ici tous les personnages se détestent plus ou moins cordialement et chaque rencontre n'apporte que de nouvelles inimitiés. Evidemment il y a Legolas/Orlando Blum (maquillé à la truelle pour paraître plus jeune que dans le Seigneur alors qu'il a 10 ans de plus...) qui bande toujours aussi bien son arc, et une nouvelle duck face Elfe, Evangeline Lilly qui tombe amoureuse d'un nain (on y croit), mais ce n'est pas suffisant pour éviter que l'ennui ne s'installe durablement. La durée du film est un autre désastre. Je ne me souviens d'ailleurs pas que le roman était constitué de plusieurs tomes.

Du coup, comme pour combler du vide et faire passer le temps, les scènes s'étirent jusqu'à plus soif. Et le summum est atteint avec le dragon très très bavard, mais très très un peu con !

Quant aux dialogues, il semblerait que là aussi Philippa Boyens et Frances Walsh (aidées de Benicio del Tora) aient perdu la foi :

- "Il nous faut partir à l'Est.

- Non, si nous partons à l'Est, nous n'avons aucune chance.

- C'est notre seule chance.

- Bon alors d'accord, on va à l'Est."

Quand je repense au Seigneur des Anneaux ! C'était un déchirement quand un épisode s'achevait et on avait qu'une hâte revoir le film le plus vite possible et surtout hâte qu'arrive l'épisode suivant.
Ici, quand enfin, on laisse les personnages aux prises avec le Dragon bavard et très con, on s'en fiche d'une puissance... !!! et on est content de quitter la salle mais quand même bien véner, avec cette sensation désagréable d'avoir perdu son temps.