PHILOMENA de Stephen Frears ***
Philomena est encore une adolescente lorsqu'elle croise le regard d'un beau jeune homme sur une fête foraine.
Sa maman lui a pourtant recommandé de ne pas parler à des inconnus sans plus d'explications. Philomena cède néanmoins aux avances du garçon. Elle "avouera" même plus tard y avoir pris beaucoup de plaisir. Hélas, la gamine se retrouve enceinte et dans l'Irlande catho de 1952, les parents ne sont pas prêts à garder chez eux une telle gourgandine et encore moins à lui pardonner. La honte s'abat sur la famille et ils "placent" donc leur fille dans un couvent qui se charge de remettre dans le droit chemin ce genre de dévergondées. Ils ne chercheront plus jamais à la revoir. L'accouchement, en dehors de toute considération de sécurité a lieu dans les pires souffrances. Mais Dieu l'a voulu ainsi.
En échange des "soins" (sic) prodigués à l'enfant, Philomena devient corvéable et travaille au pire endroit du couvent : la blanchisserie. C'est que ces dames les bonnes soeurs aiment avoir leur linge propre et immaculé ! Philomena comme ses compagnes d'infortune ont droit de voir leur enfant une heure par jour. Une heure de bonheur dans une vie de domestique maltraitée ! Mais les religieuses n'en sont pas à une ignominie près et elles vendent les enfants à des couples d'américains qui pensent sans doute adopter des enfants abandonnés ! C'est ainsi que Philomena voit son enfant de trois ans Anthony, partir sans pouvoir rien faire.
Alors qu'elle a toujours gardé ce secret honteux, malgré des recherches infructueuses, Philomena a conservé sa foi en Dieu intacte, et elle décide de se faire aider par un journaliste pour retrouver son fils qui doit fêter ses 50 ans. Son choix se porte sur Martin Sixmith, un journaliste sans emploi suite à un scandale politique. Un peu dépressif, un peu amer, blasé et athée Martin commence par douter que l'histoire de Philomena puisse l'intéresser. Devant l'ampleur des horreurs qu'il découvre, et la tendresse que lui inspire la vieille dame, il se prend au jeu de l'enquête et ira jusqu'au bout pour retrouver Anthony.
En général lorsque je sors en colère d'une séance, c'est que le film était nul ou décevant... Cette fois j'étais en colère comme jamais, dans une rage folle, proche de l'écoeurement. Révoltée, scandalisée qu'une institution lamentable telle que l'église catholique ait pu se rendre complice de tels agissements ! L'esclavage dont font l'objet les jeunes filles à qui on lave le cerveau au point de leur faire admettre que leur faute est abjecte, est révoltant. On a envie de demander à cette soeur Hildegarde dont on espère que 50 ans plus tard son coeur et son intelligence se soient ouvertes aux autres (mais non... rien, elle demeure sèche, cruelle, sans coeur), comment elle est arrivée sur terre ? Est-ce que sa sainte mère ne s'est pas faite engrosser par un homme pour la mettre au monde ?
Pourtant ce film ne prône pas la haine, au contraire, la capacité de pardon de Philomena, même si on a du mal à la comprendre, force le respect. Comme Martin Sixmith le journaliste, j'en serais incapable. Mais Philomena est au-dessus de tous ceux qui lui ont fait tant de mal parce qu'elle a ce pouvoir admirable de pardonner l'impardonnable.
Révoltante, infiniment émouvante, l'histoire de Philomena réserve aussi de savoureux moments de détente et d'humour. La rencontre de cette bigote simple et digne et de cet impie ironique et revenu de tout produit quelques étincelles délicieuses ainsi que le couple d'acteurs magnifiques so british formé par Judy Dench et Steve Coogan. Mais c'est surtout infiniment émouvant et il est bien difficile de ne pas verser sa petite larme devant tant de cruauté et d'injustice !
Commentaires
j'en sors, j'ai adoré.
l'histoire est terrible, l'actrice principale est juste émouvante et magnifiquement belle dans les gros plans.
C'est vrai qu'elle a un visage extraordinaire ! La plupart des actrices n'auront jamais ce beau visage.
Nous irons tous au paradis car l'enfer est ici
Ego te absolvo.
Amen.
Nous sommes encore en phase sur ce film : http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2014/01/11/28920738.html
Oui j'ai vu :-)
je suis entièrement d'accord ! un film subtil qui mêle habilement toutes les palettes d'émotion, sans sombrer dans le pathos et les violons, pourtant yavait de quoi... pudeur et humour typiquement anglais, émotion, révolte... et admiration devant cette bonne femme qui garde toujours sa force ! j'en ai parlé aussi.
Et deux acteurs prodigieux !
Ce film m'a bouleversé sachant que c'est une histoire Vraie en plus
Saleté de bonne soeur mal baisée
Irrécupérables les culs bénis !