UN ÉTÉ À OSAGE COUNTY de John Wells *
Violet sonne le rappel. Son mari Beverly a disparu. Leurs trois filles rappliquent illico dans la grande demeure familiale du fin fond de l'Oklahoma écrasée par la canicule. L'aînée Barbara en instance de divorce et équipée d'une ado difficile (euphémisme), la benjamine Ivy seule et secrète et la cadette Karen qui en profite pour présenter son énième fiancé, un bellâtre un peu bas du bulbe.
Violet est atteinte d'un cancer de la bouche et fume comme un pompier. Addicte aux antalgiques elle est sujette à de nombreuses et violentes crises entre bouffées délirantes et confusion mentale. Rapidement le père et mari est retrouvé mort au fond du lac où il avait coutume de pêcher. La police conclut à un suicide sans qu'on comprenne vraiment pourquoi il n'y a pas d'enquête.
Les obsèques ont lieu, suivies du fameux repas post obsèques... le truc parfaitement ésotérique (pour moi) mais qui semble être une tradition inévitable.
Je pensais qu'il s'agissait d'une nouvelle variante américano hollywoodienne de la famille éclatée étasunienne qui se cherche quelques noises avant de se tomber dans les bras les uns des autres à la fin !
Erreur ! Cet été à Osage est un pur drame indécrottable et cette famille irrécupérable peuplée de monstres plus ou moins haïssables ou très cons ne cherche pas à attirer la sympathie du spectateur. Le linge très très sale va se laver au cours de quelques jours où chacun va révéler ses secrets, ses rancoeurs, sa haine, ses déceptions à un point tel qu'on finit par en avoir le cœur révulsé. Dans la même famille : l'adultère, la trahison, l'inceste et un poil de détournement de mineur... Why not ? Mais halte au feu ! Difficile d'y croire et difficile de supporter tous ces personnages pas bien aimables dans cette grande explosion hystérique incurable.
En tête la mère donc, monstre toxico, malade, parano, vitupérant, hurlant, vomissant contre tout et tous n'a que des crapauds qui lui sortent de la bouche. Lorsqu'elle lâche un "ma chérie" par inadvertance, on croirait une insulte ou une erreur de sa part. Dans ce rôle, Meryl Streep, titubante, d'une laideur repoussante nous sert une prestation qui doit rassembler à peu près à tout ce qu'une actrice devrait refuser de faire. Le pire du pire étant lorsqu'elle se met à danser, à DEUX REPRISES... et le spectateur mal à l'aise en arrive à être gêné, honteux pour elle. Comme dit Pierre Murat, critique de Télérama : "Meryl Streep mauvaise ? Impossible n'est-ce pas ? Eh bien, si...". Et je suis d'accord, et même au-delà puisque cette interprétation, sommet d'hystérie et de gesticulations est un véritable cas d'école.
Juste derrière elle, Julia Roberts, et s'il y a un Osage County II à la mort de la mère, elle en prendra sans difficultés la succession. Dans le rôle du monstre miniature, elle rivalise de grimaces et d'insultes avec Meryl.
Nul doute que pour deux actrices de cette classe et de cette trempe, proférer des insultes, beugler, jurer, pleurer, se démener comme des folles, être antipathiques, détestables peut être jubilatoire POUR ELLES et doit les changer de ce qu'on leur propose d'habitude. Pour le spectateur, c'est affligeant.
Si Meryl Streep et Julia Roberts obtiennent un Oscar cette nuit pour ce film c'est à n'y rien comprendre !
Il y a évidemment de ci de là quelques vérités profondes et bien senties, parfaitement observées à propos des familles toxiques dont il faut tenter de s'extraire à tout prix, mais cette crise de fureur organisée est dominée par deux acteurs absolument fascinants : l'immense Chris Cooper et (celui qui va le devenir un jour) Benedict Cumberbatch, bouleversant.
Commentaires
Oui non merci
Ben Chris et Bene sont... incroyables !
un peu de légèreté, d'autodérision, d'humour noir n'aurait pas été de refus... trop c'est trop... et sûrement pour rajouter dans le réalisme et le mélo, les actrices ne sont pas à leur avantage, on a l'impression qu'elles ne sont pas maquillées ! Juliette Lewis surtout, qui a bien vieilli. Des ridules, la peau flasque et luisante...
Oui elles sont toutes bien laides...sauf la moins connue toute mignonne.