SUNEUNG de Shin Su-Won ***
Le Suneung est l'équivalent coréen de notre baccalauréat. Et même s'il demeure toujours le passeport minimum vers une vie professionnelle correcte (...), nos impétrants locaux n'iraient pas jusqu'au meurtre pour parvenir au succès (enfin je crois). En Corée, si !
Yujin, brillant élève de terminale, toujours en tête de classement en fait les frais. Il est retrouvé sauvagement assassiné en pleine forêt. June semble être le coupable désigné parce qu'il n'a pas l'aura, la facilité et surtout les résultats de son camarade et en serait jaloux.
Savoir que ce film est le PREMIER d'une réalisatrice, une FEMME (imaginez !) coréenne qui sort en France n'ajoute rien à sa qualité et sa réussite mais c'est quand même important de le signaler. Shin Su-Won part d'un événement tragique, la mort d'un adolescent, pour mêler thriller et dénonciation du système éducatif coréen. Elle ouvre son film sur la citation du journal d'un élève de sixième qui s'est suicidé, épuisé d'avoir à travailler 14 heures par jour et qui rêvait d'être "libre comme un poisson". Mettre en doute la pertinence d'un tel système qui brise les élèves moralement et physiquement est le but de la réalisatrice qui fut jadis enseignante .
Et l'on observe ces élèves pensionnaires subir l'extinction des feux de 23 heures comme une punition. Alors ils sortent dans les couloirs pour pouvoir continuer à travailler leurs cours une partie de la nuit. On les voit cramponnés aux résultats et aux classements affichés régulièrement où chacun découvre devant les autres sa progression ou sa régression. Elevés, entraînés à la compétition dès leur plus jeune âge, ils sont encouragés par les parents dont les plus aisés peuvent leur offrir des cours équivalents à 700 €uros l'heure. Le moment d'humiliation où la maman de June, d'origine modeste, a réussi à économiser les 700 €uros pensant pouvoir offrir un mois de cours particuliers à son fils est cruel. Le professeur/gourou se charge bien de la remettre à sa place et la renvoyer à sa condition. Seuls les plus fortunés réussiront à intégrer les plus prestigieuses universités.
Un monde impitoyable où la loyauté, l'amitié, l'entraide, la solidarité n'existent pas, au contraire.
Si le final est plus convenu et s'approche du thriller classique, l'ensemble et surtout le contexte est glaçant.
Commentaires
Tu as oublié de parler de la fin
paf !
boum plutôt non ?
paf c'est le chien
Exact ! Boum patatra anéfé !