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MAESTRO de Léa Fazer ***

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Synopsis : Henri, un jeune acteur qui rêve de jouer dans FAST & FURIOUS, se retrouve engagé dans le film de Cédric Rovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. 

Les conditions du tournage ne sont pas tout à fait celles auxquelles il s’attendait… Mais le charme de sa partenaire et la bienveillance du maître vont faire naître en lui des sentiments jusqu’alors inconnus. Et Rovère, conquis par la jeunesse et la fantaisie d’Henri, vivra ce tournage comme un cadeau inattendu.

 

Les noms ont été changés mais Maestro s'inspire de la rencontre entre le réalisateur Eric Rohmer et le comédien Jocelyn Quivrin tous deux disparus à deux mois d'intervalle ; Jocelyn Quivrin à l'âge de 30 ans en novembre 2009 et Eric Rohmer à 89 ans en janvier 2010.

 

Le film insiste d'abord sur le gouffre à priori infranchissable entre le cinéma populaire et le cinéma d'auteur, entre un jeune comédien apparemment inculte et un vieux réalisateur érudit, entre les films aux moyens quasi illimités et les films confidentiels au budget limité. Et la réconciliation se fait par le miracle d'une rencontre où chaque partie observe, apprivoise et finit par comprendre et admirer l'autre.

 

Henri réussit à emmener son meilleur ami et co-locataire sur le tournage (Nicolas Bridet, drôle et craquant !) et c'est avec beaucoup d'ironie voire de mépris qu'ils considèrent, jugent et se moquent de la façon de travailler et des conditions de travail imposées par le Maestro.

 

On ne doute pas un instant que les deux générations vont finir par se comprendre et s'apprécier mais les deux acteurs en présence sont tellement subtils qu'ils réussissent à nous emporter par leur enthousiasme, leur générosité et leur sincérité. C'est finalement la vieille génération qui a le moins de préjugés. Henri ne cesse de répéter "on est chez les fous !" tant sa conception du cinéma est ébranlée, lui qui considère Bruce Willis comme un génie.

 

Le film est léger, drôle, émouvant, magique comme une séance de cinéma peut l'être parfois. Pio Marmaï parvient à jouer les abrutis avec infiniment de conviction et réussit avec brio sa conversion et son revirement vers un cinéma plus inspiré, plus authentique, plus spontané. Et lorsqu'il affirme à Rovere qu'il n'entend rien à la poésie, ce dernier lui répond : "Il n'y a rien à comprendre, il faut simplement la sentir et la vivre. Et avoir été malheureux en amour, peut-être..."

 

Michael Lonsdale est sublime, adorable, épatant. Sa massive stature, sa voix et son tempo uniques, le plissement de ses yeux rieurs, sa bonhommie, sa naïveté feinte ou réelle en font un Rovere attachant dont on comprend que tous, du technicien au derniers des figurants, en soient fou.

 

Et chaque fois qu'il apparaît pourtant voûté, fatigué, il illumine la scène et on a envie de l'applaudir et de répéter : "Laissez passer l'homme libre".

Commentaires

  • Absolument, tout pareil.
    J'ai souri pendant quasiment tout le film, jusqu'à la dernière réplique qui a bien failli me coller la larme à l’œil.
    Bien sympa.

  • Ah oui le prix exorbitant de la beauté ???

  • Oui j'ai trouvé que ça tombait bien, ce truc qui paraissait sortir de nulle part.
    Bien sûr, ce n'est rien à côté de ce que certaines répliques m'ont fait rire (ma préférée étant "Henri, sauriez-vous jouer du biniou ?")

  • Ce brave Henri, prêt à tout !

  • Tout pareil aussi ! De toute façon, dès que Michaël Lonsdale appararaissait, je fondais. Quel acteur délicieux. Et puis, la campagne, la Creuse, l'atmosphère, je me sentais bien en sortant.

  • Une sucrerie ce film.

  • on peut dire que tu donnes envie :)

  • Ah ben normal, super film !

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