MISTER BABADOOK de Jennifer Kent *(*)
Amélia ne se remet pas de la mort de sa Mouche son chéri. Il faut dire que le beau gosse a eu la mauvaise idée de planter la voiture le jour même de son accouchement, de ne pas en réchapper et de lui laisser en héritage un moutard, moche comme un pou, chiant comme la pluie, traumatisé comme pas deux, caractériel et hurlant !
Du coup, la douce, belle et tendre Amélia peine à faire son deuil et à tenter d'entrer en contact avec ce fils impressionnable et ingérable qui croit dur comme fer à tous les personnages des histoires qu'il aime que sa mère lui raconte. Le petit Samuel, insomniaque, fait des cauchemars horribles la nuit et le jour, il fait peur à ses instits, terrorise ses camarades de classe ou son horrible cousine... Bref, la vie n'est pas simple et Samuel est renvoyé de l'école. A 6 ans : normal !
C'est le moment que choisit Mister Babadook pour faire son apparition de nuit dans la maison de Samuel et Amélia et leur promettre les pires sévices physiques et mentaux s'ils se permettent de douter de son existence.
Evidemment, Amélia tente de rassembler toute la logique de son esprit cartésien et de se persuader par la méthode Coué que le croque-mitaine n'existe pas. Mais elle se laisse finalement convaincre par l'imaginaire de son insupportable fils (j'en ai encore les oreilles qui saignent) et possédée par la créature.
Ce Babadook est le seul film de la compétition que je n'avais pu voir lors du dernier (et premier pour moi) Festival du Film Fantastique de Gérardmer. Je voulais d'autant plus réparer cette lacune qu'il a reçu les Prix du Jury, du Jury Jeune, du Public et de la Critique... Ce qui n'est pas rien.
Je manque évidemment de références pour juger de la qualité et de l'efficacité de ce premier film d'une réalisatrice australienne. Comme vous le savez peut-être avoir peur et sursauter au cinéma, je n'apprécie guère. Sauf que finalement, à force de voir de ci de là quelques films de la catégorie "épouvante"... on sait rapidement où et quand le réalisateur va choisir de nous faire faire un bond et nous retrouver sur les genoux du voisin. Il ne manque donc pas ici une seule porte qui claque, une seule poignée qui tourne, un seul rideau qui se soulève, une seule ombre qui n'est pas ce qu'elle prétend être... Et franchement, je trouve cela risible et fatiguant.
Le trauma fondateur du mouflet dont le père meurt le jour de sa naissance et celui de la mère incapable inconsciemment de pardonner à son enfant forment l'unique enjeu du scénario. Et franchement voir la mère et l'enfant flirter avec la folie pourrait être lassant tant il y a peu de surprises. Mais il s'avère que la mère est interprétée par une actrice HALLUCINANTE qui porte et habite le film de la première à la dernière image. Son interprétation d'Amélia est époustouflante. Son magnifique visage fatigué, sa fragilité et sa douceur, puis sa rage et le dégoût de son fils qu'elle laisse enfin s'exprimer sont réellement impressionnants. D'ailleurs, il faut voir avec quel plaisir, quelle facilité et peut-être quel soulagement elle insulte, bouscule et manque d'assassiner son affreux moutard ! Jouissif pour le spectateur qui l'aiderait bien à mettre fin aux hurlements du marmot !
A voir uniquement pour cette GRANDE actrice : Essie Davis.
Commentaires
je pensais pas que tu allais PAS voir ce genre de film madame
en tout cas moi j'ai adoré ce drame qui tourne très lentement dans le fantastique un peu à la manière des anciens films de David LYNCH tels ERASERHEAD et LOST HIGHWAY et même David CRONENBERG
Juste un film d'atmosphère soit tu rentres dedans soit tu restes à l'écart et là le temps peut être très long dans la salle de cinéma
et un oscar pour ESSIE DAVIS pour avoir supporter le môme !
Et bien j'y vais pas en général.
Mais si tu as suivi mes tribulations... je suis allée au Festival de Gérardmer et c'est le seul film que je n'avais pas vu.
Je ne garde aucun souvenir des films vus là bas d'ailleurs.
Mais bon j'ai l'impression que c'est toujours un peu la même chose.
Quant à Essie Davis, outre qu'elle soit sublime et une merveilleuse actrice...
la légion d'honneur pour supporter le chiard !!!
Tu n'as pas trouvé qu'elle avait vraiment l'air de prendre son pied quand elle devait le maltraiter ?
c'est le seul moment ou elle pouvait vraiment se lâcher la pauv et oscar pour l'avoir supporter comme à tom cruise pour avoir supporter dustin hoffman dans rain man