Synopsis : 1870, Amérique. Lorsque John tue le meurtrier de sa famille, il déclenche la fureur du chef de gang, Delarue. Trahi par sa communauté, lâche et corrompue, le paisible pionnier doit alors traquer seul les hors-la-loi.

Un western ? Jamais je ne refuse ! "On" est un con dit toujours que le genre est mort. Mais pas du tout. Qui plus outre et non des moindres : un western danois avec un acteur danois, que dis-je avec L'ACTEUR danois, devait être une rareté comme on n'en voit peu. Et il est vrai que ce film aurait dû, aurait pu être un chef d'œuvre.

John, danois d'origine a donc quitté son pays après une guerre contre les teutons. Il se rend à la gare récupérer sa ptite famille (femme blonde et enfant blond) qu'il n'a pas vue depuis 7 ans. Joie, bonheur... tout en retenue mais on sent que ça va chauffer sous la couette. Pour se rendre en leur logis, John, sa chérie et leur rejeton doivent emprunter la diligence. Las, ils la partagent avec deux crapules bas du bulbe qui après avoir éjecté John du véhicule, tuent l'enfant, violent la mère qui meurt sous les coups. John en est tout énervé... même s'il a l'énervement très très intérieur. John massacre les responsables de la tuerie sans savoir que parmi eux se trouve le frère de Delarue un psychopathe cruel et sanguinaire qui ne s'est jamais remis d'avoir trucidé de l'indien en série. Venger son frère n'est pour lui qu'un prétexte pour un nouveau bain de sang. Et seul contre tous, John aura fort à faire.

Cela commence vraiment très très fort et bien avec la scène de la diligence, très longue, très anxiogène, digne des grandes scènes de Sergio Leone où tour à tour John puis les vilains prennent le dessus. Puis John est éjecté. Il court à travers le désert pour rattraper la diligence... C'est lent, les regards échangés en disent plus long que les discours, le calme de John impressionne... Passée cette scène inaugurale il ne reste qu'une vengeance qui suit son cours sans surprise et sans accroc. Le super vilain et la femme fatale auraient pu, auraient dû être d'anthologie. Jeffrey Dean Morgan et Eva Green sont pourtant très bien (pourquoi l'avoir rendu muette, alors que sa sublime voix est un de ses nombreux atouts ???) et n'ont rien à se reprocher. La ville fantôme où se cachent Delarue et sa bande aurait aussi mérité un meilleur traitement... Mais tout devient mou et balisé. Dommage.

Il reste la photographie très belle et les acteurs à admirer. Comment Mads Mikkelsen s'y prend-il pour ne jamais se planter, garder son aura et son âme énigmatique ? Mystère. Bref, il est toujours l'un des plus beaux acteurs actuels aussi crédible en cow-boy émigré vengeur qu'en Johann Friedrich Struensee ou en Mikaël Kohlaas où il avait la bonne idée de prendre un bain si ma mémoire ne me trahit pas !

En résumé, The Salvation : le film qui aurait pu, qui aurait dû mais qui n'est pas.