Vie, grandeur et déclin de James Brown : «Monsieur dynamite», «Le parrain de la soul», «Le travailleur le plus acharné du show business».

Pas grande originalité dans ce biopic d'un artiste XXL, une légende. Néanmoins on apprend plein de choses qu'on ne savait pas si on ne s'était jamais penché sur la bio de cet artiste hors normes. L'enfance dans les années 30/40 fut misérable. James Brown aurait vécu dans une cabane au fond d'un bois auprès d'un père violent et d'une mère qui finira pas les quitter tous les deux. Son père l'abandonnera aussi, le laissant à une tante dans une maison close. Il sera exploité, deviendra plus ou moins boxeur, puis délinquant, fera de la prison... Une première partie de vie faite de misère et d'une lutte incessante pour survivre. On ne comprend pas bien comment se fait le déclic, même si l'on entend que le (mauvais) père chantait divinement et que l'enfant James s'éclatait à l'Eglise à écouter et voir les prestations survitaminées des chanteurs de gospel. Peu importe, James fait les bonnes rencontres au bon moment et devient la star que l'on connaît.

Pour une fois, et on en sait gré à Tate Taylor, un biopic ne s'attarde pas sur les différentes addictions du bonhomme, mettant en valeur plutôt la difficulté pour un artiste noir de devenir "quelqu'un" dans le sud en pleine ségrégation et dépasser le statut de chanteur pour sa "communauté". Il faut dire que les performances vocales et les chorégraphies exceptionnelles de James Brown ont de quoi donner des ailes également aux petits blancs. Par ailleurs, ses abandons successifs lui ont donné une confiance en lui inébranlable (parlait-il réellement de lui à la troisième personne ?) là où d'autres se seraient sans doute effondrés ! Un tantinet mégalo et autoritaire, James se faisait appeler "Monsieur" même par ses plus proches et distribuait des amendes dès qu'on le contrariait.

Ce qui reste de ce film, c'est surtout un acteur phénoménal Chadwick Boseman qui se défonce à chaque minute pour interpréter le personnage haut en couleur, brushing compris. Les chansons, les chorégraphies nombreuses donnent la fougue, la flamme et l'énergie qui manquent à un récit planplan malgré les sauts chaotiques et pas vraiment indispensables d'une époque à une autre.