LE JUGE de David Dobkin **(*)
Henry Palmer est un avocat de renom qui ne s'embarrasse pas de moralité. L'essentiel pour lui est de gagner. Lorsque sa maman meurt, il se rend contraint et forcé dans la petite ville où il est né et retrouve son père qu'il n'a pas vu depuis 20 ans pour cause d'incompatibilité d'humeur et de moralité, et ses deux frères dont il n'est pas plus proche.
Le retour dans la ville de ses racines n'est pas de tout repos pour Henry qui n'est vraiment pas le bienvenu et ses proches ne cessent de lui faire remarquer que son absence ne le met pas en position de l'ouvrir. Il ne pense donc qu'à une chose : retourner dans la grande ville divorcer de sa belle épouse adultère. Son frère aîné a un gros contentieux avec Henry (je vous laisse découvrir la taille du machin) et le frère cadet est autiste. Heureusement, Henry retrouve une amie (voire plus...) de collège très disponible et toujours prête au dernier sacrifice. Mais alors qu'il soupire de rentrer et qu'il est dans l'avion, Henry est prié de faire demi-tour. Son père, juge respecté et craint est impliqué dans l'accident mortel dont a été victime un délinquant local.
La voiture du père aurait renversé cet homme et le père ne se souvient de rien. C'est un peu léger comme système de défense d'autant qu'une vidéo prouve qu'il se dirigeait avec sa voiture vers le lieu de l'accident et que le sang de la victime est relevé sur la voiture. L'opposition entre le père et le fils ne rend pas les choses facile et le père ne souhaite pas que son fils s'occupe du dossier. Il le remet dans les mains d'un jeune avocat certes plus scrupuleux qu'Henry mais totalement inexpérimenté.
Film d'enquête et de procès mais aussi chronique familiale et grand mélo des familles David Dobkin ne nous épargne pas en retournements et invraisemblances mais chez moi, ça marche, j'aime ça. Il faut peut-être reconnaître que sans la présence des deux Robert, ce film ne vaudrait peut-être pas une chique. Je ne sais pas. Sauf que oui, bon il y a les deux Robert, le Downey Jr (de plus en plus beau) et le Duvall (de plus en plus vieux, même si l'on voit toujours sous les 83 printemps, le beau mec qu'il a été), rois incontestables du cabotinage admirable et maîtrisé ! Peut-on imaginer un instant RDJ jouer sobrement ? Non. Si ça lui arrivait il perdrait sans doute une grande partie de son charisme XXL. Et bon sang ce type peut tout exprimer avec un air parfaitement flegmatique et être soudain animé d'agitation convulsive. En outre la scène où il compte et recompte la possibilité que neuf mois se soient écoulés entre un événement et un autre... est tordante. Et RDJ est un acteur incroyable qui n'a pas encore obtenu le GRAND rôle qu'il mérite, même si j'estime qu'il était absolument extraordinaire dans le Chaplin d'Attenborough, bien que ce film ait été éreinté à sa sortie...