Stanley Crawford un anglais râleur et prétentieux se transforme chaque soir et devient Wei Ling Soo, le magicien le plus célèbre et admiré d'Angleterre. Il lui arrive également d'officier en tant que révélateur de charlatans que sont d'après lui les médiums.

Ainsi est-il convié par son (seul ?) ami Howard Burkan à démasquer une jeune médium, Sophie Baker en visite dans une famille d'aristocrates de la Côte d'Azur. Stanley n'entend faire qu'une bouchée de la mignonne qui pourtant le trouble rapidement par les révélations qu'elle réussit à faire et aussi  et surtout par ses graaaaaaands yeux bleus !

Comme chaque année le moment est venu, comme pour le beaujolpif prochainement, de se poser la question : "il est comment le Woody cette année ?". A t'il du mordant ? Est-il léger ou ample ? Pour faire simple et aller vite tout en restant dans le vocabulaire oenologique, je dirai qu'il est aimable, sans prétention mais qu'il fait plaisir.

En effet, avec ce Magic in the moonlight on est loin d'atteindre le vertige et la profondeur de Blue Jasmine et encore plus loin de rester cloué à son fauteuil de tristesse à la fin gros choc de constater que dans les commentaires de cet article, Mouche redemandait ma main... . On en est même à l'opposé car ici tout n'est que légèreté et frivolité malgré quelques interrogations récurrentes de Woody à propos de la vie, l'amour, les vaches, les apparences, et la religion. Entre autres.

Le scénario m'a paru mollasson sans grande originalité ni beaucoup d'ambition ni d'enjeu. Les personnages secondaires m'ont semblé pauvres et insignifiants et l'actrice principale vraiment fade. La maigrichonne et banale Emma Stone est loin de semer le trouble comme jadis Scarlett Johansonn..

En résumé, il reste quelques interrogations sur les croyances, la superstition et la crédulité qui peuvent servir parfois à (se) rassurer. Et puis les dialogues brillantissimes jaillissent, pétillent et swinguent comme des airs de jazz ou des bulles de champagne. Pour cela, Woody ne perd toujours rien de sa vivacité et de sa causticité. Et aussi évidemment Colin Firth. Même si j'ai eu beaucoup de difficultés à imaginer qu'Emma Stone... enfin, Sophie Baker puisse faire basculer ses certitudes et faire vaciller son cœur froid alors que Catherine McCormack l'attend à la maison... Néanmoins, Stanley-Colin Firth partage avec Blue Jasmine son arrogance et sa prétention et il prend manifestement un plaisir évident à jouer les mufles. Il n'en demeure pas moins qu'on est face à une gentillette comédie sentimentale.

Et comme chaque année, que le film de Woody soit excellent ou beaucoup moins, on se surprend à penser : vivement le prochain !