FURY de David Ayer **
Après avoir guerroyé en Afrique puis débarqué en Normandie, Brad-Don 'Wardaddy' Collier-Pitt tout droit sorti d'Inglourious Basterds se retrouve avec sa bande furieux à envahir l'Allemagne en avril 1945 et à terminer cette p..... de guerre, sacré nom d'une pipe en bois !
Pour ceux qui n'auraient jamais vu de films de guerre, celui-ci pourra peut-être faire office de référence car rien n'y manque. Pour les autres, dont je suis, il faudra se contenter de voir, revoir et comprendre que la guerre c'est moche mais que, comme disait Nino Ferrer : "on n'aime pas ça mais on ne sait pas quoi faire".
Je dois dire que contrairement aux bons vieux films qui nous dépeignent les glorieux dans toute leur splendeur, toujours polis, sociables, propres sur eux et rasés de frais, ici le soldat est crasseux, il a l'œil vitreux, les cernes profonds, il jure comme un charretier et n'est pas tendre avec son semblable. Il boit comme un trou, vomit, fait pipi où il peut (caca, on sait pas !) et il pète de trouille. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir des envies de gloire et d'héroïsme. Car l'homme est ainsi fait. Il aime faire la guerre et à la guerre, l'homme n'abandonne pas :
"ils sont 100 nous sommes 5 : encerclons-les !"
L'équipe de Brad se compose donc de Brad le chef, d'un mexicano pour la vision multi-ethnique, d'un bas de plafond, d'un cul béni qui récite les versets tous les quarts d'heure et d'un puceau pas bien fini. Et c'est viril à 200 %.
Il est certes plus réaliste de voir le troufion, tout américain qu'il est, patauger dans la gadoue et crever la dalle plutôt que jouer aux cartes et boire des coups entre deux assauts farouches. Envoyés en première ligne pour défendre un carrefour et empêcher le vilain teuton de passer, WarDaddy et ses belliqueux sont donc bien seuls pour gagner la guerre face aux nazis très supérieurs en nombre et de toute façon avantagés puisqu'ils jouent à domicile. Avant de se retrouver abandonnés au milieu de nulle part avec leur tank chéri prénommé "Fury" tout cassé, les 5 hommes pactisent avec l'accorte ennemie et tandis que Brad se rase torse nu (toujours au top le torse), le plus jeune de la bande se fait déniaiser par Frida Oumpapa. Le même qui quelques heures plus tôt n'était que douceur et pacifisme devient une véritable machine de guerre à tuer en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "scalpe-moi ce fucking nazi !" En outre, il est très surprenant d'entendre Brad qu'on voit doucement vieillir depuis 30 ans sans y croire vraiment, appeler ses frères d'armes "fistons", comme jadis John Wayne.
On ne s'ennuie pas, on trouve que la guerre c'est moche (mission réussie) et on se demande vraiment pourquoi les hommes aiment tant la faire !
Commentaires
Je n’aime généralement pas les films de guerre, mais celui-ci m’a beaucoup plu. Il semble plus réaliste que ceux que l’on a l’habitude de voir.
Oui réaliste dans la crasse et l'horreur de la guerre c'est sûr.