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LE PARADIS d'Alain Cavalier ***

LE PARADIS d'Alain Cavalier , cinéma

Ce film est tellement inclassable, unique et déroutant que je préfère laisser Alain Cavalier en parler lui-même. Cela dit comment ne pas avoir envie de prendre dans ses bras un film et surtout un homme qui termine son film justement par ces mots : "tout va bien".

« Depuis l’enfance, j’ai eu la chance de traverser deux mini dépressions de bonheur et j’attends, tout à fait serein, la troisième. Ça me suffit pour croire en une certaine beauté de la vie et avoir le plaisir de tenter de la filmer sous toutes ses formes : arbres, animaux, dieux, humains… et cela à l’heure où l’amour est vif. L’innocence, le cinéaste en a perdu une partie. C’est si délicat à repérer autour de soi, si difficile à ne pas perdre au tournage. Ma reconnaissance va à ceux que vous regarderez à l’écran. Pour tenir tête au temps, j’ai une parade qui est de fouiller dans mon stock d’émotions et d’images anciennes. Non pour retrouver ce qui ne reviendra pas mais pour deviner dans l’hiver les signes du printemps. Cela permet de recommencer encore une journée d’un pas aisé. »

 

Bricolage d'images animées mises bout à bout avec en voix off la propre voix apaisante du réalisateur qui commente ce que l'on voit ou plutôt ce qu'il filme. En partant de la mort d'un petit paon, peut-être abandonné par sa mère, Alain Cavalier digresse sur la vie, la mort, l'éternité, le chemin de croix du Christ, le paradis terrestre ou celui de l'au-delà s'il existe. Il filme la nature, les saisons, des bricolages d'enfants, des souvenirs, des paroles d'adultes, ou celles d'une vieille femme qui ne veut pas qu'on lui pique ses sous. C'est calme, c'est doux, parfois drôle, toujours tendre, érudit. On ne comprend pas tout, peu importe. Cela dure 1 h 10 et c'est 1 h 10 de pur bonheur, mieux qu'une séance d'hypnose. Quelque chose comme le calme retrouvé, la paix, la sérénité. ça ne dure pas, hélas, mais je suis sortie de ce film rassurée, souriante, bienheureuse.

 

Plus je découvre Alain Cavalier et son cinéma tellement différent, anti-conformiste, plus je l'aime et j'ai une envie folle de voir les 19 films qu'il a réalisés et dont je n'ai vu que 6 jusqu'ici. A Lyon récemment, il a été la cause d'une de mes plus grandes émotions et de son film Un étrange Voyage, je suis sortie en larmes... J'avais "rencontré" Alain Cavalier en 2011 à l'occasion de la sortie de son prodigieux Pater. Et je me souviens que cet homme est comme son cinéma, tendre, généreux, passionnant.

Commentaires

  • Je ne pourrai pas y aller demain, je croise les doigts pour qu'il passe encore la semaine prochaine.

  • Il va disparaître comme il est apparu...
    discrètement j'imagine.

  • Comme tu l’as dit, ce film est unique! Je ne connais pas les autres films d’Alain Cavalier… Ton article m’a donné envie de les découvrir. Merci !

  • Je te recommande donc PATER !

  • Ta plume est un bonheur.
    Je te lis depuis longtemps et commente très rarement. Je crois que tes mots m'intimident. Entre autre choses.
    J'aime vraiment beaucoup te lire.

  • Oh c'est gentil.
    Oui je sais : je fais peur !

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