SAMEDI 1er NOVEMBRE 2014 - LE PREMIER ANNIVERSAIRE DE MARIAGE DU RESTE DE MA VIE SANS MOUCHE...
Voilà, aujourd'hui c'est notre anniversaire de mariage comme le titre l'indique. Il paraît que pour faire son deuil, il faut avoir passé tous les anniversaires, fêtes, bar mitzvah une première fois... Je ne crois pas trop à cette coutume, à cette croyance, ce rite ou je ne sais. Enfin, ça ne me "parle" pas du tout. Aujourd'hui, je ne suis ni plus triste ni moins triste qu'hier. Au contraire je dirai même peut-être un chouya moins triste... car hier, j'ai retrouvé dans le portable de Mouche (que je continue à recharger... c'est d'ailleurs incroyable comme ces machins se déchargent même quand on s'en sert pas) tous les sms qu'on avait échangés et que j'avais perdus lorsque mon portable a fait sa dernière chute mortelle et définitive la semaine dernière. J'en ai profité, ce que je n'avais jamais fait jusque là, pour lire les sms que Mouche échangeait avec d'autres personnes que moi. Et j'ai pleuré des heures, surtout quand il disait fin mai : "j'ai eu peur cette fois mais je vais m'en sortir". De toute façon, je pleure énormément ces temps-ci. Plus qu'il y a quelques semaines il me semble. Il faut dire que dans la vie professionnelle je suis entourée de personnes ("t'es tombé sur un véritable nid !" m'a dit Carole, et c'est vrai) qui ne sont pas correctes avec moi, qui ne l'ont jamais été, sitôt que Mouche n'a plus été là. Et pourtant elles le connaissaient mais ont toujours fait comme s'il n'avait jamais existé. C'était choquant... seulement au début. J'ai vite compris à qui j'avais à faire. Je pense vous l'avoir déjà dit, mon "veuvage" ne m'autorise en rien à exiger quoi que ce soit de qui que ce soit, ni même un comportement plus délicat... et ces personnes, 3 hommes qui ne pourront même pas se reconnaître car ils ne connaissent pas l'existence de ce blog, l'ont bien démontré. Je n'ai reçu d'eux aucune compassion, aucune indulgence et surtout aucun respect. Je parle de respect parce que justement hier j'ai reçu un gentil mail d'une personne (une fille évidemment, Catherine G.) qui se terminait par "respectueusement" et je me demandais pourquoi. Pourquoi respectueusement ? Et j'ai compris ce qui me choquait le plus dans le comportement de ces trois mecs : leur manque total de respect envers moi, si pas envers moi (car il est évident que je ne leur inspire que du mépris) au moins envers mon chagrin ! Lorsque Bibi est allé voir l'un d'eux et lui a dit : "essaie d'être un peu plus correct avec Pascale !", il lui a répondu "moi aussi j'ai des problèmes de famille"... Et Bibi lui a dit : "tu viens de perdre ta femme ?" Il a juste eu paraît-il un petit mouvement d'interrogation. Evidemment, je ne souhaite ça à personne même si forcément ça arrive un jour ou l'autre, mais bon... vous comprenez.
Voilà, je pleure, je pleure. L'absence irréparable, irremplaçable de Mouche. En ce qui concerne notre anniversaire de mariage, ça ne change rien. Mouche n'était pas très au fait des anniversaires. Chaque année, il devait calculer sur ses doigts (enfin, il n'avait plus assez de doigts) pour savoir combien de temps ça faisait... et même pour se souvenir de l'année. ça me faisait rire évidemment. Je faisais celle que ça choquait, je m'en fichais aussi éperdument. D'autant que se marier un 1er novembre par un si beau temps, comme aujourd'hui, entourés seulement de 7 personnes n'était pas vraiment traditionnel. Cette année je ne vous mets que la photo de mes jambes de ce jour là qui en font baver plus d'une...
Mouche se fichait des anniversaires, du sien surtout. Quant à la Saint Valentin... jamais il ne me l'a souhaitée. Sauf une fois, en 2005, je rentrais, la tête dans les étoiles de mon premier festival d'Annonay où j'avais été membre du jury et il m'avait invitée au restaurant. C'était un hasard que ça tombe un 14 février. En rentrant à la maison, j'avais découvert l'affiche qu'il avait accrochée :
"MAISON GARANTIE SANS STAR DE CINEMA".
Il est drôle ma Mouche. Etait, j'ai parfois encore du mal avec ma concordance...
Vous ai-je déjà dit qu'il ne connaissait pas son âge ??? ça doit paraît aberrant mais c'était pourtant la réalité. A quatre ou cinq ans près (en moins bien sûr) il ne pouvait pas le dire sans calculer. Il était d'ailleurs tout étonné de découvrir qu'il avait dépassé la cinquantaine. Enfin si peu et si peu de temps... Et il se plaisait toujours à me répéter que j'étais plus vieille que lui. En tout cas, il me gâtait à mon anniversaire (pourtant je n'aime pas trop qu'on fête le fait de vieillir...) et à Noël aussi. Il aimait faire des cadeaux. En dehors des dates surtout. Mes fleurs préférées sont les chrysanthèmes, pas celles en pot, celles coupées. Chaque année, fin octobre/début novembre j'avais mon bouquet de chrysanthèmes jaunes. Il faut absolument que je m'achète un bouquet de chrysanthèmes jaunes. Vous savez pourquoi la chrysanthème est la fleur de la Toussaint ? Simplement parce que c'est la fleur de saison. Enfin, c'est ce que j'ai entendu dans le poste.
Mais le deuil, c'est quoi au fait ? Je déteste le mot, et l'idée je ne vois pas bien à quoi elle correspond. A la période où on est triste comme un chien perdu ? En tout cas, Bibi encore, m'a dit qu'il avait vu une émission où l'on parlait du deuil, c'est tendance ces jours ci. Bientôt ce sera Noël ! Bref, il y a des étapes dans le deuil, je veux bien le croire mais je ne parlerais pas d'étapes mais plutôt de vagues car le mieux être succède au mal être qui revient pas flux. Récemment ça allait plus mal qu'aujourd'hui par exemple. Le matin je me réveille comme face à un mur : sans projet, sans avenir, sans Mouche. La journée se passe, je vis. Et le lendemain je me retrouve devant ce mur à déconstruire. C'est une sensation tout à fait nouvelle, que j'ai découverte à la mort de Mouche. Je suis très occupée. Les journées sont trop courtes comme elles l'ont toujours été. Je ne connais JAMAIS l'ennui. Mais je ne m'occupe pas pour m'étourdir et oublier, je suis occupée car j'ai plein de choses à faire. Je ne choisis pas de ne pas être effondrée au fond de mon lit même si certains matins, me lever est plus difficile et paraît plus vain et inutile que d'autres. Je ne pense pas être plus forte que d'autres qui sombrent dans le chagrin et la dépression. Le fait est que je ne suis pas dépressive mais que je ne choisis pas ma façon de sur-vivre. Mais cette sensation d'être devant ce mur, devant cette fin, devant cette page qui pèse une tonne et qui ne se tourne pas, comme si je vivais une transition en attendant ma propre mort est désagréable.
Hier j'ai reçu la photo de Mouche que j'ai décidé de changer. J'en ai choisi une plus réaliste, plus récente (c'était chez Carole, le 23 mai 2013) et nous y sommes tous les deux. Et c'était souvent que je le prenais comme ça dans mes bras. C'était naturel. Et il aimait ça. Que je le colle. Que je lui demande comment il va, s'il avait pris ses médicaments. Je crois que pas UN JOUR ne s'est passé sans que je lui prépare ses médicaments. Je réalise à quel point il se soignait pour moi. Toute cette souffrance ! Certes les traitements lui ont permis de survivre 3 ans et demi mais lui ont détruit l'organisme. Que choisir : fusillé ou pendu ??? Heureusement malgré ses souffrances, il était fort au point que nous avons quand même pu vivre ces trois années en faisant grandir notre amour. Immortel désormais. J'ai mis la photo près de l'olivier qu'il m'avait offert et que nous aimions tant. C'est mon arbre préféré. Oui, j'ai un arbre préféré, pas vous ? Je trouve que c'est beaucoup plus agréable que nous soyons tous les deux à cet endroit parce que l'un sans l'autre, ça rend l'amputation trop visible et encore plus douloureuse.
Même si cette photo c'est bien lui, et que forcément c'est moi qui le fais sourire, tel que je l'ai connu si longtemps, prodigieusement beau. Et c'était l'été juste avant que la pute se déclare. Voilà comment une maladie peut faire changer les gens. Mais son sourire lumineux n'a jamais bougé.
Je me demande ce que ça fait aux gens de me voir sans lui à présent. Il y a des gens qu'on ne peut imaginer l'un sans l'autre non ? Je me souviens qu'à une époque nous allions au même salon de coiffure. Quand j'y allais seule, une coiffeuse m'avait dit une fois : "ben, il est où votre binôme ?" J'adore cette idée qu'on nous associe à ce point !
Mon Dada est venue passer quelques jours la semaine dernière. Elle était pourtant déjà venue en juillet et aussi en juin... mais il faisait beau, nous étions dehors, nous avions fait une œuvre d'art. Et ça ne m'avait pas choquée qu'on soit là, toutes les deux, sans lui. La première oeuvre, c'était le 5 mars, la dernière fois qu'elle a vue Mouche. En rentrant chez elle, elle avait dit à sa meuf qu'elle trouvait Mouche pas bien en forme...
La deuxième œuvre, nous l'avons réalisée en juillet :
Je crois que c'est après que j'ai eu ma frénésie de travaux. J'ai réalisé que je savais quoi faire de mes dix doigts. Ah oui, il faut absolument que je vous fasse admirer le résultat.
Et puis, cette fois, on s'est retrouvé toutes les deux le Dada et moi, à la maison, à manger rien qu'à deux, puis à jouer à deux au Composio... (jeu que je vous recommande particulièrement) ça m'a bouleversée. Nous avons tellement partagé de repas ensemble concoctés par Mouche évidemment et joué à des jeux... Ce sont ce genre d'événements qui me font réaliser que plus jamais les choses ne seront comme avant. J'adore les jeux de société. Je ne pouvais jouer qu'avec Mouche et/ou le Dada. Mouche n'est plus là et le Dada est loin. Voilà, ce genre de petits détails qui font mal.
Et puis Anaël, le ptit rigolo qui se marre tout le temps a eu 1 an le 25 octobre et Mouche avait dit en le prenant dans ses bras, l'une des rares fois où il a pu le prendre dans ses bras : "je ne le verrai pas grandir ce petit bonhomme"... Il avait raison.
Admirez Dark Vador qui me fait rigoler et la sorcière qui fait même pas peur !
Avant d'aller rencontrer cette andouille de Leatherface, je suis allée sur la Place Stanislas qui pour la 21ème fois s'embellissait d'un Jardin Ephémère, cette année dédié à la Guerre 14 à "travers une série de 16 scènes végétales, évoquant chacune un aspect particulier du conflit : le feu, la tranchée, le gris, l'uniforme, la sphère ou encore le chaos..." et c'est bien beau. Mais évidemment ça attire beaucoup de monde et les terrasses étaient pleines... Les autres années, nous nous y rendions Mouche et moi, il aimait cette place.
Et comme il y avait trop de monde, j'y suis retournée à la nuit tombée, et c'était bien joli.
Commentaires
Ils sont bons t'es petits bouts de vie ! Mis côté à côté ça te fera une belle vie tu verras ... Mais tu es encore un peu jeune pour ne vivre qu'à travers les autres... Écris ton livre et après.... Tu verras!
C'est vrai que sans Mouche, le composio, ça faisait bizarre. Mais je suis contente qu'on ait pu y jouer toutes les deux, en rigolant, même. Elle est belle cette photo. C'est exactement comme ça que je pense à vous.
Une pensée pour vous deux, particulière, ce weekend, accompagnée de chrysanthèmes jaunes virtuels. Tu l'as mis où ton bouquet, dans ta belle maison rouge ?
Je l'ai pas acheté encore :-)
Ce sera peut-être une année sans.
Au composio, comme au reste, il aimait pas perdre la Mouche.
les mots sont difficiles à trouver quand les yeux sont larmoyants...
Fuck les idiots de ton boulot !!!!!pfffffffffff !!!! Le problème c'est que les chefs (les tiens en prime ils sont cons) tu peux pas les zapper !!!
Le pire c'est que ce ne sont pas "mes" chefs... mais des cons que je suis OBLIGEE de côtoyer mais qui sont capables et le font très bien... de me pourrir la vie.
Désolée, ça doit être obscur mais je ne peux pas détailler.
Je vois le genre t'inquiète
Dans ces cas là, on s'accroche au bureau, Poker Face, et on continue malgré l'envie de leur balancer un verre de vitriol dans la tronche !!!!
Bonjour Pascale (ah ces jambes !!!!),
En ce "4" je pense à toi - et à Mouche.
Je crois que l'olivier est l'arbre préféré de ma maman aussi. Et je crois que c'est plutôt normal d'avoir un arbre préféré (moi c'est le chêne... (pour le moment !))
Mais c'est la première fois que je "connais" quelqu'un qui aime autant les chrysanthèmes. Du coup je trouverai ca moins triste la prochaine fois que j'en verrai des tonnes au marché :)
En fait tous les arbres ont quelque chose.
Mais quand je suis devant un champ d'oliviers, je craque.
Je trouve ce vert tellement doux
http://ogi.soleou.com/media/fck/image/Champ%20d'olivier.JPG
et la forme des feuilles.
Oui les grosses bouboules chrysanthèmes sont vraiment sublimes. Dommage qu'on les associe à la mort.
Pascale, merci de révéler que l'on peut aimer les chrysanthèmes. Moi aussi je les trouve beaux ces bouquets et tellement joyeux que j'en mettrai partout à cette époque, sauf là où ils finissent par être destinés.
Cruel manque, cruel inventaire de tout ce que l'on continue à faire sans nos absents. Et qui semble soudainement insipide.
La première année n'est pas facile, c'est vrai. Mais je ne crois plus au temps qui passe et qui apaise.
Je t'embrasse et t'encourage à bricoler, ça fait du bien.
Quand aux Cons..... C'est des Cons, quoi !
Bien vu pour les cons... qui démontrent jour après jour qu'ils le sont !
De toute façon "Les cons ça ose tout, c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnait" citation qui résume bien la situation...
Oui merci Audiard :-)
Pascale
j'aime bcp votre photo à coté de l'olivier
Moi aussi j'aime bcp les oliviers ... On ne sait pourquoi ... il sont fragiles et résistants à la fois ... Il n'y en a pas deux pareils ... Tu pourrais voir des mers d'oliviers dans le péloponèse - C'est magnifique dans les environs de Delphes
et aussi en italie dans les pouilles - J'ai ce souvenir
SINON
Tes petits bouts sont des merveilles
et quand je regarde Salomé Je me rappelle la complicité qu'elle avait avec Mouche c'était si beau
Des gros gros bisous Pascale
Oui Mouche et Salomé ce fut une GRANDE et trop brève histoire.
Ils se sont plu tout de suite et faisaient mille choses ensemble.
Elle ne l'a connu que malade mais avec elle aussi il se dépassait.
C'est choquant ce que tu racontes de ton entourage au travail, y'en a vraiment à qui il manque quelque chose d'essentiel. Je n'aime pas cette expression "faire son deuil" mise à toutes les sauces, comme s'il y avait un début et une fin bien définies et puis ça doit se passer différemment pour chaque personne. J'ai eu une pensée pour toi le 4 spécialement.
Oui le manque de savoir vivre et de compassion est impressionnant. Mais je réalise à quel point une telle période est le moment idéal pour faire le tri entre les gens "bien" et les autres. C'est inouï ce que j'ai entendu... un exemple "moi aussi j'ai des problèmes de famille !!!" (alors qu'évidemment jamais je ne demande d'indulgence en raison de mon "état"...), en comparaison avec la mort de Mouche les problèmes de famille d'un con font pas vraiment le poids !
Je pense beaucoup à vous deux et à votre binôme.
L'écriture de ces mots, tes mots, doit aussi t'aider et j'aime ce que tu écris.
Mon arbre préféré le chêne, la fleur ... peut être la violette, sauvage et délicate.
Je t'embrasse
Ecrire est un besoin.
Je suis souvent en larmes quand je le fais, mais c'est un besoin.
"Binôme" n'est pas un mot aux jolies sonorités mais je l'aime bien, enfin, surtout l'idée.
Le chêne c'est un sacré morceau :-)
Ah oui les fleurs. Peut-être la pensée. On dirait qu'elles ont une "bouille".
Moi aussi j'ai pensé à toi le 4 ! Quoi dire d'autre... pas vraiment de mots aujourd'hui. Je t'embrasse...
N'oublie pas Mouche c'est tout :-)
Ce n'est pas le cas, ne t'inquiète pas ! Ni toi non plus... simplement, je suis venue plusieurs jours de suite sans rien trouver de constructif à dire alors je me suis abstenue et puis j'ai juste voulu quand même laisser une trace de mon passage pour dire que justement je n'oublie pas ! :-)
ça me fait de la peine quand même que tant de gens se sentent mal à l'aise avec moi, la façon de faire. Je suppose que c'est moi qui provoque ces malaises.
Ah non, hein, ce n'est pas ça !!! C'est juste que des fois on se sent démuni (enfin moi) pour trouver à dire quelque chose à dire... de drôle, d'intéressant, de réconfortant... tout semble parfois si futile face à tes mots ! Alors je te lis simplement, attentivement et quand ça ne vient pas, je te le dis tout bêtement : ce n'est pas vraiment être mal à l'aise, ça, non ? :-)
Et puis, je n'ai pas encore tout à fait fini ma loooooooongue saison, c'est peut-être pour ça que j'ai l'esprit vide ! Sois indulgente !!! ;-)
Bon ben tant mieux.
ça me fait de plus en plus peur les rapports humains...
Allez file bosser !
Salut Pascale,
moi aussi je pense à toi souvent, et moi non plus je laisse pas de trace. Et c'est pas toi qui provoque le malaise, surtout pas, c'est la situation. On est impuissants et quoi qu'on dise rien ne peut combler le manque. N'empêche on pense à toi, on compatit... que faire d'autre? Le dire?
(digression : D'ailleurs, hier soir, je parlais du couple avec un ami, il pense sincèrement que le couple, l'amour sur la durée, la fidélité toussa, ça existe pas...moi je pense l'inverse... alors j'ai pensé à vous, tiens donc que ça existe!!!)
N'empêche, ok, on est impuissant, ok on peut parfois être maladroit face à la mort et la personne qui souffre du manque, ok tout ça on le sait tous. M'enfin, les réflexions si connes dont on a déjà parlé, moi aussi ça me fait me poser des questions quant aux relations humaines et peur parfois également quant à la capacité (minime) à respecter (le mot est bon) la douleur de l'autre. Cette sorte d’égoïsme, je ne me l'explique pas. Est-il lié à notre société actuelle (individualiste et incapable de se mettre à la place de) ou simplement à la nature humaine (la peur de la souffrance de l'autre, de l'impuissance) ??
parfois également on n'ose pas parler de notre quotidien banal... pourtant une copine qui a perdu son conjoint il y a une dizaine d'année, me disait que je devais continuer à lui parler de ma vie, de mes problèmes, de mes joies même si son quotidien était terrible, il n’effaçait pas celui des autres et surtout sa douleur ne l'empêchait pas d'être compatissante et à l'écoute de mes problèmes ou de se réjouir de mes bonheurs. Alors j'ai fait comme elle m'a dit!
(waouh, je suis bavarde)
Bon mardi
C'est gentil. Il faudrait qu'on se fasse un restau non ?
Dis à ton ami que le couple ça doit exister. Je pense que LE truc c'est de trouver la bonne personne. C'est ça le plus difficile sans doute. Tu sais, j'ai l'impression que plus le temps passait plus on s'aimait (même avant la maladie).
J'avais déjà des doutes, des a priori et des réticences face à l'espèce humaine mais là c'est pire... j'ai parfois l'impression qu'il y a une hiérarchie dans la souffrance et que "les cons" n'aiment pas qu'on souffre plus qu'eux. Enfin je sais pas quoi dire. Mais c'est incroyable que l'un des cons se soit mis à me parler de son père (très âgé donc... je ne dis pas que c'est plus "juste" qu'un très vieux soit malade par rapport à Mouche qui a déclaré la maladie à 49 ans...) malade alors que je n'avais jamais entendu parler de lui et d'apprendre par là même qu'ils ne se sont pas vus depuis de longues années. Bref, les cons !
J'ai aussi l'impression que l'on peut continuer à me parler de soi et que je sais toujours écouter.
Sans vouloir te contrarier, on est mercredi.
Sans vouloir te contrarier j'ai écris le message un mardi :-), jour où j'ai également vu Interstelar, ce qui pourrait expliquer cette distorsion du temps entre mardi et mercredi.
C'est ce que je lui ai dit à mon pote, il a jamais vraiment aimé, avec les papillons dans le ventre et tout ça. Quand il connaîtra, qu'il vienne et on en parle! (j'ai hâte de voir sa tronche de niai amoureux)
Et sinon, partante pour un restau.
non nous ne sommes pas mal a l aise, juste qu on aimerait faire plus pour te seconder ,quant aux indelicats mieux vaut jouer la totale indifference, je pense a vous, gros bisous
Le truc c'est que Mouche était le seul à savoir me rassurer car il était aussi mon meilleur ami.
Quant aux indélicats, hélas... je suis obligée de les croiser mais effectivement je mets les distances !
Comment veux tu qu'on oublie Mouche...
Je plussoie mans grave.
On sait jamais.
Tu devrais écrire un livre... c'est si beau quand tu parles d'Hervé, tout cet amour, ça donne tellement envie de profiter de la vie. Merci.
Ah ben justement je pensais à toi aujourd'hui :-)
Oui profitez parce que putain quand ça s'arrête... quelle chute !
c'est beau, bouleversant tous ces moments de vie, d'émotions, de partage avec Mouche .... il est toujours présent et peut être encore plus maintenant. Reviens-tu dans le Nord ces prochains mois ? BiZz
Oui c'est très dur.
Non ce n'est pas prévu.
Biz.