Bob est barman de longue date à Brooklyn. Il regarde d'un air indolent son cousin Marv' propriétaire du bar, s'adonner au blanchiment d'argent.

Un soir en rentrant chez lui, Bob trouve un bébé pittbull très amoché dans la poubelle d'une voisine un peu farouche mais pas tant que ça et se met brusquement à développer un instinct paternel qu'il ne s'imaginait pas.

Puis un duo de bras cassés braque le bar et tout part en sucette car les russes qui rançonnent Marv' veulent récupérer leur pognon. Normal.

On sent bien dès le départ que ça va tourner au vinaigre et l'ambiance crépusculaire du quartier de Brooklyn en hiver ainsi que l'absence de cerveau de la plupart des personnages sont là pour nous le signifier. On est pas déçu des rebondissements voire franchement abasourdi du twist final.

Alors pourquoi pas plus d'enthousiasme pour ce film qui tournicote du côté de James Gray jusque dans la traduction française du titre original The drop ? Parce qu'il manque de tension, de malaise, d'électricité. Les méchants ne font pas peur et les flics sont franchement insignifiants. Du coup Michael R. Roskam ne renouvelle pas le petit miracle qu'était Bullhead malgré la présence de deux garçons étrangement ressemblants qui donnent au film une atmosphère très chargée en testosterone... En quelques scènes, malgré un rôle très très pauvre, Matthias Schoenaert impose à nouveau son beau physique inquiétant et quand il tape du poing sur la table, on sursaute. Et comme disait Michel Audiard : "Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, les types de 60 kilos (qui plus outre et non des moindres, les filles de 50 kilos...) les écoutent". Quant à Tom Hardy, plus Marlon Brando que jamais, il bougonne, marmonne, fait son timide, plisse le front, ne sourit JAMAIS, marche comme un ours, fait des mamours à son chienchien... et on ne doute pas un instant que sous ce calme et cette indifférence apparents ronronne une bombe à retardement !