Mr TURNER de Mike Leigh *
Joseph Mallord William Turner est l'un des peintres britanniques les plus talentueux, sans doute précurseur de l'impressionnisme, reconnu de son vivant, membre de l'illustre Royal Academy of Arts.
Mike Leigh choisit de nous plonger dans les 20 dernières années du maître et nous invite à le suivre pas à pas, moins dans les affres de la création artistique que dans ses rapports avec les autres.
Et rarement il m'a été donné de subir un film avec autant d'antipathie pour le personnage et l'acteur qui l'incarne. Avant d'écrire cette note, j'ai fait quelques recherches sur Turner. Je connaissais quelques unes de ses toiles SUBLIMES mais absolument pas l'homme. Si le vrai Turner a effectivement décidé à la toute fin de sa vie de se retirer du monde et de finir ses jours dans le plus grand dénuement et la plus grande solitude malgré sa fortune (qu'il lègue à des bonnes œuvres et à des peintres dans le besoin), je n'ai absolument rien trouvé qui justifiait l'interprétation ahurissante et furieuse de Timothy Spall. Eructant, bougonnant, grognant et ronchonnant, la démarche lourde et pataude, la lippe proéminente, l'acteur se livre à un exercice de sur-jeu, de grimaces et de singeries absolument insupportable sur 2 interminables heures et 29 minutes. Evidemment Timothy Spall n'a jamais été un prix de beauté, mais il n'est pas repoussant, et la laideur d'un personnage ne me dérange pas quand elle n'est pas à ce point sur-jouée. Et j'ai beaucoup de mal à comprendre comment cette interprétation porcine (je ne trouve pas de qualificatif plus approprié) a pu avoir les faveurs du Festival de Cannes qui a attribué un Prix d'Interprétation à Timothy Spall.
Je crois qu'il faut que je fasse définitivement ce constat : je ne comprends rien au cinéma de Mike Leigh. Je n'avais pas aimé Secret and lies qui avait déjà valu un prix à son actrice Brenda Blethyn qui se livrait également à une interprétation horripilante, et détesté Another year qu'"on" était pourtant sommé d'aimer sous peine de se faire traiter de facho intolérante et moi je n'y avais vu que mesquineries et méchanceté.
Mike Leigh semble réduire le monde en deux catégories de personnes. D'un côté les gens repoussants tel Turner qui ont à l'intérieur (mais vraiment très très à l'intérieur) une sensibilité hors du commun et sont capables de produire des chefs-d'œuvre d'une exceptionnelle beauté (jetez un coup d'œil ici), de l'autre des personnes propres sur elles mais sans talent et d'une bêtise crasse. Il est évident, comme le disait Renoir qu' « Un tableau est la chose qui entend le plus de bêtises » et l'œuvre de Turner n'y a pas échappé. Mais j'ai l'impression que le monde est un peu plus compliqué que cela et que la beauté intérieure peut parfois se voir à l'extérieur. Comment expliquer le comportement de Turner vis-à-vis de sa loyale et très zélée bonne Hannah, sans doute amoureuse de lui, ravagée par un psoriasis qui ne cesse d'évoluer au cours du film, et qu'il culbute parfois contre une armoire sans jamais lui accorder la moindre attention ni le moindre mot ?
Néanmoins si la prestation terrible et catastrophique de l'acteur m'a vraiment gênée, il reste pourtant l'œuvre du peintre, le talent du réalisateur et la lumière extraordinaire... mais à quel prix ! Pfiou...
Commentaires
Les toiles de Turner... alalalalalalalalala
J'avais lu la critique du Monde du film et je me disais "pourquoi pas ?". En lisant ta note je n'ai plus du tout envie :p
ah mince !
Ziva car je suis la seule de cet avis.
Tout le monde applaudit des quatre mains la prestation.
Tu énumères tout ce qui fait que je n'ai pas envie d'aller voir ce film. Je préfère avoir profité de la dernière expo du peintre au Grand Palais, ses toiles sont sublimes, surtout celles des dernières années.
Je ne sais si on a un aperçu de cette interprétation catastrophique dans la bande annonce, ça te donnerait peut-être une idée.
Moi c'est ta "critique" que je trouve antipathique .
Pourquoi en dégoutté les autres, laisse leur au moins une chance d'aller voir le film et de se
faire un avis propre
Cela ne te botte pas...alors inutile d'user ta plume fielleuse.
C'est tout à fait ça, je laisse le soin à chacun de se faire une idée et c'est ce que je dis dans ma réponse aux commentaires.
Mais c'est tellement plus simple de lire en diagonale.
Ici j'exprime la mienne.
Et ma plume fielleuse te dit bien des choses...
Je me demande pourquoi tu ne te donnes la peine de commenter QUE pour
être désagréable alors qu'il y a des milliers de films que j'adore.
Tu es pathétique, passe ton chemin dorénavant. Je te suis antipathique, c'est réciproque.