Le fleuve Inguri est une frontière naturelle entre la Géorgie et l'Abkhazie deux provinces russes qui ont été ou sont en guerre (ce qu'il nous faut deviner à moins d'avoir un diplôme en géopolitique...).

Le plus extravagant que produise ce fleuve au fil des saisons est de laisser apparaître en été des monticules de terre qui deviennent de petites îles éphémères qui sont à nouveau inondées dès que revient la saison des pluies. Un vieil homme et sa petite fille viennent s'installer pour une saison sur une de ces îles totalement vierge donc. Ils y construisent une baraque en planches qui leur servira de logement et cultiveront puis récolteront le maïs avant de quitter l'île.

Alors que le grand-père sue sang et eau, sa petite fille l'aide sans qu'il ait jamais besoin de lui demander quoi que ce soit. Sur cette île chacun sait ce qu'il a à faire. Mais avec les militaires qui passent parfois en canoë ou s'amusent sur l'autre rive à quelques mètres d'eux avec toujours néanmoins la barrière de l'eau, la jeune fille prend conscience de sa féminité et de son pouvoir de séduction naissant, ce qui chagrine le grand-père.

Pratiquement muet, les personnages échangeront trois phrases, illustré d'images sublimes, on peut évidemment s'extasier devant ce film. Et je ne m'en prive pas car ce film est d'une splendeur de chaque instant. Voir le maïs pousser quasiment en temps réel et l'apparence de l'île se modifier progressivement est un spectacle. Chaque plan ne délivre que beauté, douceur et harmonie ou lutte avec la nature. Mais il peut aussi s'y mêler la peur (on entend les coups de feu au loin, on voit les allers et retours des militaires armés jusqu'aux dents et le regard de certains de plus en plus concupiscents), le danger (un homme (très beau, objet de convoitise sans doute) échouera, blessé sur l'île, la perte de l'innocence (une poupée abandonnée)...

Mais un aussi bel objet ne nous livre pas grand chose de la vie de ces contrées inconnues et puis...

qu'est-ce que c'est que cette fin ???