LA RANÇON DE LA GLOIRE de Xavier Beauvois **
Le 24 décembre 1977, Charlie Chaplin tirait sa révérence et était inhumé à Vevey en Suisse où il avait vécu ses 25 dernières années.
De l'autre côté du lac Léman Osman va chercher son ami Eddy à sa sortie de prison. Il l'héberge dans une caravane derrière sa maison en tôles, véritable passoire à courants d'air et à l'eau. Et il pleut énormément en Suisse !!! Il s'occupe également de sa fille de 7 ans et rend régulièrement visite à sa femme à l'hôpital où elle doit subir une opération de la hanche. C'est la galère totale et face à la fortune de Charlot, les deux hommes décident de déterrer le cercueil et de demander une rançon à la famille. Et ils le font. Et les deux gentils baltringues ne sont vraiment pas armés pour être des truands.
On peut être surpris de l'intérêt de raconter ce fait divers pas bien glorieux mais puisque plusieurs Chaplin (Dolorès fille de Michaël, petite fille de Charles et Eugène, fils de Charles...) sont au casting, nul doute que la famille a donné son accord ! Alors on s'écrase sur l'aspect sordide.
Et puis Xavier Beauvois ne nous avait pas habitués à rire jusqu'à présent. Saluons le défi. Car rire, on rit mais pas tant que ça, et un peu jaune et un peu triste. Le réalisateur décide de faire de ces deux laissés pour compte des symboles chaplinesques de la représentation de Charlot à l'écran. Comme le personnage de Charlot, Osman et Eddy sont confrontés à un monde hostile mais n'en restent pas moins gentils, naïfs et rêveurs.
Mais le drame c'est que les moments où l'on rit le plus c'est lors des (larges) extraits des courts métrages de Chaplin et notamment celui, absolument désopilant et dont je ne me souvenais plus où Charlot assiste médusé au massage d'un curiste (Charlot fait une cure (The cure) à partir de 15 mn 20)
On ne sait si Oona Chaplin la veuve de Charles a eu la même générosité que la Oona du film de Beauvois car il est évident que déterrer un cercueil est un délit, une profanation... on le souhaite à ces deux bouffons.
Il reste évidemment les interprètes, Roschdy Zem, grand dégingandé un peu niaiseux et danseur approximatif (mais drôle), Benoît Poelvoorde toujours au top mais plus clown et mélancolique que jamais et aussi, Michel Legrand, dans une forme symphonique exceptionnelle !
Commentaires
Tu as tout dit et bien parlé, Pascale. Je partage largement ton avis.
Benoît a vraiment su me toucher en clown blanc !
Je vois aussi le film comme un bel hommage au génie de Chaplin.
Oui ça donne envie de revoir les Chaplin !
Oui, hein ? C'est pour ça que tu m'appelles Astrid ? :D
ah ah ah en plus tu t'es reconnu alors je laisse :-)