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ONLY LOVERS LEFT ALIVE de Jim Jarmusch *****

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Grâce au Festival Télérama qui permet chaque année de revoir en salle POUR 3.50 €UROS les meilleurs films de l'année écoulée, j'ai pu re-re-voir celui que j'ai classé numéro Un de mon top 2014.

Et bien à la troisième vision, il a obtenu l'étoile ultime que je n'avais pas accordée depuis le 22 juillet 2012... Comment ai-je pu hésiter un instant de faire de ce film un vertige ? Car c'est ce qu'il est, ni plus ni moins. Plus je le vois, plus il est beau. Et quelques heures après être sortie de la salle je suis encore comme en apesanteur. Tant de beauté, de romantisme, d'amour, cela touche au sublime. C'est ce qu'est ce film : SUBLIME, je ne trouve plus d'autre mot !

Et la musique... exceptionnelle, hypnotique, obsédante, addictive...

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Eve et Adam... oui, Adam et Eve, s'aiment depuis des siècles. Ils sont toujours jeunes et beaux. Plutôt intemporels, sans âge et éternels. C'est normal ce sont des vampires.

Mais Eve est à Tanger et Adam à Detroit. Adam déprime fort, alors Eve rentre dare dare à Detroit. Leurs retrouvailles sont tellement fébriles et passionnées qu'on se demande pourquoi ils se séparent un instant. Complémentaires l'un de l'autre, indispensables l'un à l'autre, ils sont intriqués, littéralement, selon le phénomène einsteinien de l'intrication quantique, cet état selon lequel, et selon Einstein qu'Adam a rencontré, deux objets ne peuvent être séparés l'un de l'autre, bien qu'ils puissent l'être spatialement. Adam et Eve prennent soin l'un de l'autre, veillent l'un sur l'autre. Et c'est d'une beauté foudroyante, cet amour hors d'âge, exceptionnel et évident. Cette compréhension mutuelle sans avoir besoin de mots superflus, cette confiance, cette "foi" en l'autre. Le grain de sable dans cette réalité toute tracée, presque sans aspérités, viendra de l'extérieur, de la sœur de Eve, vampirette qui traîne avec elle toute la panoplie exaspérante de l'ado ordinaire.

L'autre problème, que nous humains mortels avons tendance à ne pas considérer, est la difficulté de plus en plus vive pour les vampires à se procurer du sang non contaminé en ce XXIème siècle décadent. Ainsi Eve se fournit-elle en merveille (du sang français) à Tanger, auprès de son ami Christopher Marlowe, contemporain de Shakespeare, à qui il aurait soufflé Hamlet. Tandis qu'à Detroit un médecin corrompu approvisionne Adam en précieux O négatif !

Après le très décevant, très limité et très raté, (n'ayons pas peur des mots) Limits of control, l'histoire d'un type qui faisait du taï chi, bouffait un papier et allait au musée... Jim Jarmush dans une forme créative hors du commun, même si le moral ne doit pas être au top, nous fait le cadeau d'un film devant lequel on a envie de se mettre à genoux. Avec une seule idée dès que la dernière note du générique retentit, et vous poursuit dans la rue, entêtante, enivrante, revoir ce film, revoir ces amants magnifiques.

D'ailleurs Adam est musicien. Il vit entouré d'instruments précieux et a fait de sa maison un capharnaüm où seuls l'amour et la musique ont droit de cité. "J'aime ce que tu as fait de cet endroit" dira Eve en rentrant de Tanger. Et quand les deux amants ne dorment pas, ne lisent pas (à une vitesse époustouflante) ou ne composent pas, ils font des balades, nocturnes forcément, dans un Detroit désincarné, ville fantomatique, désolante et désolée en accord avec l'humeur romantico-suicidaire d'Adam. Il affiche un mépris  profond et certain pour les zombies (les êtres humains) décevants et dégénérés. Ce qu'ils font du monde le désespère. Et Eve énigmatique, plus éthérée mais infatigable le ramène toujours à la réalité de leur amour.

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Le réalisateur rend chaque regard, chaque étreinte des deux amants éternels, époux immortels qui ont déjà trois fois renouvelés les vœux de leur union sacrée, unique, incomparable. Et pour cela n'alourdit pas son œuvre d'assommantes et ridicules scènes de sexe. Il suffit de constater la douce hébétude des deux amants, le désordre des draps pour comprendre que ce qui vient de se passer entre eux est au-delà des mots et des images donc.

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On a envie de remercier Jim Jarmush pour cette splendeur élégante. Enfin, un film, un vrai qui donne du rêve, fait voyager l'imagination, captive l'attention, ouvre sur le spirituel, l'impalpable et néanmoins le romanesque. Evidemment ces vampires, à l'opposé des humains, sont cultivés, raffinés, délicats, élégants, distingués, s'expriment avec calme (la plupart du temps) et bon sens et on peut y voir de la part du réalisateur un dédain affiché pour son semblable. Et alors ? Difficile de lui donner tort de considérer ce semblable comme vulgaire et bas de plafond. Et il nous donne à rêver un monde peuplé de vampires aussi aimables.

Et drôles aussi, mais toujours avec distinction. Lorsqu'Eve présente une nouveauté culinaire : le sang congelé sur bâtonnet ou lorsqu'Adam reconnaît avoir composé et offert à Schubert une de ses sonates... 

Chaque film de Jarmush est l'occasion pour lui de nous donner à écouter  et à découvrir sa play-list toujours composée de musiques inédites, industrielles, expérimentales. Ici, plus que jamais il se fait plaisir en faisant de son Adam un musicien passionné à travers les siècles. Et la musique aérienne, subtile, sublime est le troisième personnage du film.

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Le choix des deux acteurs principaux de cette grande et magnifique histoire d'amour est un coup de génie. Aristocratiques, élégants, gracieux l'un et l'autre, Tilda Swinton (sublime lorsqu'elle déambule aérienne dans le dédale des ruelles de Tanger) et Tom Hiddleston (ténébreux, fragile, inconsolable) avec leur look de rockers underground sont Adam et Eve à jamais.

Affolants. only lovers left alive de jim jarmusch,tom hiddelston,tilda swinton,cinéma

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Commentaires

  • Je l'ai vu le week-end dernier. C'est beau comme une photo. Par contre ma chère moitié ronflait amoureusement à côté de moi... Il envoie du rêve mon mec.

  • Il ne comprend sans doute rien aux vampires...
    ou pire...

Les commentaires sont fermés.