THE LITTLE DEATH de Josh Lawson *** - FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY 2015
PREMIER FILM HORS COMPÉTITION - Australie
Synopsis : Dans un quartier apparemment banal, de nombreuses histoires s’entrecroisent. Une femme voudrait exaucer des fantasmes particulièrement osés et son compagnon lutte pour les assouvir. Un couple frustré expérimente les jeux de rôle afin de pimenter leur vie sexuelle. Une femme n’éprouve du plaisir que dans la souffrance de son époux. Une téléopératrice prise au milieu d’un appel sulfureux et chaotique. Et le nouveau voisin, incroyablement charmant, se retrouve au centre de toutes les attentions.
Encore un (presque) film à sketches à l'instar du récent et très réjouissant Les nouveaux sauvages, sauf qu'ici le propos est moins dramatique puisqu'il s'agit d'explorer les fantasmes sexuels de quelques couples.
Cet ovni vient d'Australie, pays qui reste toujours plus ou moins une énigme ! Mais apparemment les couples ont les mêmes problèmes aux quatre coins de l'Univers. Et même si on ne se reconnaît pas forcément dans une des situations décrites, il est évident que le réalisateur propose une radiographie du couple, plutôt jeune d'ailleurs, mais tant pis. Et l'on découvre ou explore quelques pratiques en "isme" ou en "ilie", tels que le masochisme (ici, désir d'être violée), la podophilie (fétichisme du pied), la scatologie téléphonique (appel téléphonique obscène), mais aussi le plaisir procuré à voir son partenaire pleurer, l'excitation dans les jeux de rôle et j'en oublie.
Le lien entre tous ces couples est un voisin très avenant qui vient juste d'emménager dans le quartier et fait du porte à porte pour se présenter à tous en leur offrant des biscuits "petits nègres", tout en avertissant chacun qu'il est un délinquant sexuel, ce dont tout le monde se fout royalement, peut-être à tort...
Bien que ce soit souvent drôle car les dialogues sont savoureux et bien écrits, la plupart de ces couples en souffrance ou en demande sont vraiment tendres et touchants. Evidemment il y a bien le couple propre sur lui, constamment enlacé dans sa belle maison, donneur de leçons et que l'on retrouve pourtant dans la salle d'attente d'un psy pour une thérapie de couple... Mais les autres sont des couples qui s'aiment ou se sont aimés et qui cherchent vraiment des solutions pour retrouver un plaisir harmonieux qui consoliderait leur relation.
Chaque situation provoque des rires ou de l'émotion car la bonne volonté de tous les acteurs n'aboutit pas forcément au résultat escompté, comme cet homme qui prend tellement au sérieux les jeux de rôle (très marrants et de plus en plus élaborés) qu'il finit par se prendre pour un acteur, ou cette jeune femme qui paiera cher son fantasme de vouloir être violée par son homme mais sans le savoir. Le pauvre multiplie les tentatives pathétiques pour satisfaire sa jeune épouse. Ou encore cet homme harcelé par sa harpie de femme qu'il aime pourtant et dont il ne parvient à obtenir de tendresse que lorsqu'elle dort.
Mais le moment le plus enthousiasmant de ce film facétieux est une rencontre délicieuse, follement séduisante, magnifique entre Sam et Monica et on a bien du mal à lâcher les deux personnages embarqués dans une grande et longue histoire d'amour ! Preuve de tous les espoirs que le réalisateur (jeune et beau :-)) place dans le couple.