LES MERVEILLES d'Alice Rohrwacher **
Gelsomina vit en Ombrie, une région centrale appelée le "Cœur Vert" de l'Italie, avec ses parents et ses trois sœurs dans une ferme presqu'en ruines.
C'est l'été, mais les quatre filles ne sont pas vraiment en vacances car leur père les utilise quotidiennement pour faire fonctionner la ferme et notamment récolter le miel des 42 ruches. Gelsomina est tout particulièrement "exploitée" par ce père autoritaire et implacable qui ne concède que peu de distractions à ses filles, hormis quelques baignades qu'il partage avec elles. La mère beaucoup plus aimante mais elle aussi dure à la tâche et soumise à son mari et à la ferme, apporte néanmoins un peu de douceur et de compréhension dans cette vie de contraintes, dans cette famille pas comme les autres où l'on parle italien, français et allemand.
Les fins de mois difficiles, l'arrivée de Martin, un délinquant accueilli (moyennant rétribution pour la famille) dans le cadre de sa réinsertion, les nouvelles normes sanitaires imposées pour la miellerie et surtout le tournage d'une émission de téléréalité le "Village des Merveilles" vont bouleverser le quotidien de la famille et mettre à mal les certitudes et l'intransigeance de ce père intraitable.
Encore une fois voici une famille où les enfants ne sont pas à la fête tous les jours, même si leur avenir est moins désespérant que celui de Spartacus et Cassandra. Et il y a effectivement des merveilles dans ce film. Je les ai trouvées dans le personnage de Gelsomina, partagée entre le désir de bien faire, de plaire à son père et celui de vivre enfin la vie d'une fille de son âge (14 ans ?) et celui de Coco (la tante des enfants ?) qui apporte un vent de folie, plutôt une légère brise, et essaie d'ouvrir les yeux du père sur sa merveille de fille ! Mais il semble que le bonhomme ait rêvé d'un garçon et que l'arrivée de Martin soit une aubaine pour lui. Cet empaffé ose délaisser sa merveille de Gelsomina pour ce garçon qui mérite aussi qu'on s'attarde à l'aimer certes !
Il y a des moments de grâce folle qui donnent envie de tout quitter pour vivre en plein air et d'autres plus tendus où l'on constate que cette vie de besogne est un sacerdoce pas fait pour les enfants.
On ne comprend pas tout. La réalisatrice donne peu d'explications. Le personnage de Martin est à la fois essentiel et énigmatique et la fin trop ouverte laisse trop d'interrogations. Mais on est parfois emporté par une histoire peu commune où l'irruption de la modernité se fait par le biais de la téléréalité et d'une fée par ordinaire belle et lasse.
Commentaires
Je n'ai pas été emballée pour ma part, surtout parce qu'effectivement on ne comprend pas tout, et je ne suis pas persuadée qu'il y ait toujours quelque chose à comprendre; que je n'ai pas trouvé ça joli à regarder dans l'ensemble, et que je n'ai pas réussi à m'attacher à Gelsomina. Bref, ça m'a paru bâclé à plusieurs niveaux.
Elle me fait beaucoup de peine la Gelso !
J'ai pratiquement le même ressenti que toi ; il a un côté assez captivant ce film, sans que l'on comprenne trop pourquoi. Je me suis demandée aussi qui était Coco, je l'ai plutôt prise pour une vieille copine (du temps où ils vivaient en communauté ?) et la fin est assez énigmatique. J'en aurais bien collé une au père dans quelques scènes.
Encore une fois ça me "rassure" que tu aies "vu" tous ces flous !
Comme elle parle allemand la Coco, j'ai pensé que c'était la sœur du père qui est allemand non ??? Wolfgang il s'appelle non ? :-)
Il mérite des baffes et j'avais parfois envie de lui dire remettre un pantalon ! Bonjour le spectacle !
Tu as sans doute raison pour Coco, en tout cas j'ai aimé qu'elle tienne tête au père. Quant à la mère je l'ai trouvée plutôt bien physiquement malgré ses quatre enfants, lui il faisait parfois un peu clodo à côté, toujours négligé, alors quand il se permettait de jouer les gros machos, elle aurait pu lui clouer le bec. En plus, sans elle et sans Gésolmina il n'est plus RIEN. (et toc !)
Oui peu importe qui est Coco. Elle est formidable.
La maman est la sœur de la réalisatrice dans la vraie vie. Elle aurait pu lui choisir un mec
plus présentable. On a le même en France, il s'appelle Vincent Mac.... ooopsss... pas le physique il paraît. Et c'est sûr qu'il n'obtient ce qu'il obtient qu'en gueulant. Eurcke.