THINGS PEOPLE DO de Saar Klein ***
Bill, sa femme et ses deux enfants vivent dans une belle maison avec piscine à la lisière du désert du Nouveau-Mexique. Il vient de perdre son travail et n'ose le leur annoncer.
Pourtant le plus gros problème de Bill est son honnêteté. Trop honnête pour être commercial, trop honnête pour gagner au bowling alors qu'il a commis une faute que les autres n'ont pas vue. Et puis il est gentil, doux, calme, tranquille. Mais comme l'argent ne tombe pas du ciel, même aux Etats-Unis, pour ne pas perdre sa famille et son honneur il va choisir la voix de l'illégalité pour continuer à maintenir le train de vie.
On a vu deux films en France tirés de l'histoire vraie de Jean-Claude Romand, cet homme qui a réussi à cacher à tout son entourage dant 20 ans qu'il n'était pas médecin et a tué sa femme, ses enfants et ses parents plutôt que de perdre la face (L'Adversaire de Nicole Garcia et l'Emploi du Temps de Laurent Cantet).
Cette vision américaine est plus soft mais démontre bien ce qu'un homme est capable de faire pour ne pas que son statut de père, de chef de famille, de réussite faiblisse aux yeux de ses proches. Et la piscine (métaphore filée ???) preuve de la prospérité se souille peu à peu à mesure que le déclin s'amorce.
La rencontre avec un flic lui aussi en manque et en perte de reconnaissance familiale offre de bien belles scènes d'amitié où la virilité blessée se révèle vraiment touchante.
Difficile de ne pas penser à Walter-Heisenberg-White MON héros qui lui aussi sombre pour ne pas abandonner sa famille.
L'interprétation supra sensible de Wes Bentley et Jason Isaacs (deux super beaux gosses) est l'atout ultime du film.