Alors Vincent nage beaucoup, se mouille sous la douche, se trempe dans des fontaines quand sa force de gringalet lui fait défaut et qu'il en a besoin pour abattre un mur sur un chantier par exemple. Et le réalisateur n'a imposé à aucun acteur de passer la plupart du film trempé jusqu'aux os, puisqu'il s'est octroyé le rôle de Vincent, sans écailles et presque sans dialogue.

Vincent n'utilise son pouvoir que pour se faire plaisir et nager dans les eaux limpides des lacs. Et les effets spéciaux absolument invisibles donnent l'impression qu'il est muni d'un moteur. C'est drôle mais surtout c'est beau. Car Vincent a un corps, souple, athlétique et délicat. Dans son CV on peut y voir qu'il est aussi alpiniste, danseur et acrobate. Il ne partagera son secret qu'avec son amoureuse Lucie (la magnifique, éblouissante, lumineuse Vimala Pons, elle aussi très "physique" puisqu'elle est actrice et artiste de cirque) qui l'honorera de "la plus longue caresse du monde !" (sublime moment de grâce).

Les amoureux sont seuls au monde et ils vivent leur relation dans l'évidence mais la vie se charge souvent de mettre des bâtons dans les projets des poètes, des rêveurs, des innocents qui ne demandent rien d'autre que d'être seuls au monde...

La longue scène de poursuite est un très beau moment qu'on attendait pas de la part d'un acteur et réalisateur qui semble tellement nonchalant,  mais elle donne un coup d'accélérateur inattendu à ce film liquide et en apesanteur.