de Matthew Vaughn ***

Le Patron des Services Secrets s'appelle Arthur et ses agents très spéciaux Galaad ou Lancelot. Lorsque l'un d'entre eux meurt en mission il faut le remplacer. Les Chevaliers ou Kingsman sont donc chargés de recruter les nouveaux membres, puis de soumettre les heureux impétrants à des épreuves de survie.

Le jeune Eggsy, dont la mère a peu à peu sombré suite au décès de son mari (ex agent lui aussi) est à la limite de la délinquance. Il intègre néanmoins le centre de recrutement et d'entraînement et les épreuves auxquelles sont soumis les candidats sont pour le moins délicates à surmonter. Dès la sortie de l'entraînement, ils vont devoir affronter Richmond Valentine un génie de la puce intégrée mais aussi sociopathe intégral qui rêve de voir la terre s'entretuer et a un super plan pour y parvenir.

J'ai failli passer à côté de cette pépite. Ben oui, l'affiche française est affreuse, la bande-annonce mal faite car le jeune héros y est insupportablement antipathique et puis Samuel L. Jackson m'exaspère depuis longtemps. MAIS il y a Colin Firth et je ne peux résister à Colin Firth. J'ai bien fait, même s'il y a un point sur lequel je ne me suis pas trompée : Samuel L. Jackson surfant toujours incompréhensiblement depuis 20 ans sans se renouveler ni évoluer, sur la réussite d'UNE scène et la qualité d'UN rôle (merci qui ? Merci Quentin) est tout à fait horripilant. Sa partenaire de jeux ici et exécutrice des basses œuvres du psychopathe sadique, allergique à la violence et au sang t'es même pas drôle Samuel, la "Gazelle" et franco-algérienne Sofia Boutella, aux arguments très tranchants est bien plus impressionnante.

Le jeune Taron Egerton est formidable et charismatique et pas l'ado têtabaffes insipide et sans charme que la B.A. laisse supposer. Et il a un  indéniable petit côté Joseph Gordon Levitt dans la désinvolture. On lui souhaite la même carrière. Quant à Colin Firth en agent secret so british imperturbable, ironique et 100 % efficace, il incarne à lui seul la perfection au masculin en trois mots : classe, élégance, distinction. Un Galaad/007 de haute tenue capable de se battre sans chambouler son brushing. Une scène dans une église, seul contre 100, un massacre à la limite du gore, devrait figurer en bonne place au tableau des scènes cultes.

Entre la parodie et l'hommage aux films d'espionnage à l'humour et à l'ironie mordants, ce Kingsman mérite les honneurs. Scenario rondement ficelé, idée originale (la planète qui s'entretue) et des répliques frappées au coin du bon sens : "Tous les services secrets ont un nom CIA, FBI, DGSE, MOSSAD, SHIN BETH, MI5, MI6... et pas la Chine ! ça c'est un secret !'. J'adore.