Jimmy Conlon est une épave, d'ailleurs, il pète en dormant. Oui. Que Jimmy Conlon pète en dormant est une des premières révélations qui nous est faite sur Jimmy Conlon.

Mais Jimmy n'est pas que pétomane, cet alcoolo qui tient encore debout par l'opération du Saint Esprit et sans doute du père et du fils, est un remords vivant. Il a jadis été le bras droit armé de son meilleur et seul ami Shawn Maguire et il regrette fort d'avoir sur la conscience 16 ou peut-être 17 macchabées. Alors pour oublier, il boit, et pour oublier qu'il boit, il boit ! Mais s'il reste ami alavialamor avec Shawn : "quoiqu'il se passe, au moment de franchir la ligne rouge, nous la franchirons ensemble", un flic teigneux se trouve toujours sur son chemin pour lui rappeler le sale type qu'il fut jadis.

Jimmy Conlon a été marié. La dame est morte, ça c'est réglé. Mais il a aussi un fils, Mike, un grand et beau garçon (Aaaaaaaaaaaaaaah Joël Kinnaman, y'a pas à dire, un sourire de ouf, un nez superbe, même avec un costume moche, ça classe un homme !) qui ne cesse lui-même de se reproduire (madame est enceinte du troisième). Ils ne se sont pas vus depuis cinq ans car le fiston a un boulot, une maison, des loisirs, des tatouages et surtout il a honte de son père. D'ailleurs il ne l'appelle pas papa, il l'appelle Jimmy. C'est bien la preuve. Na.

Sauf que (je vous la fais courte), un soir qu'il fait nuit noire dans New-York, Mike se trouve à l'insu de son gré, témoin d'un massacre dont est responsable Danny, le fils de Shawn (vous suivez ?) un pauvre fils à papa au pif ravagé par la coke qui voudrait bien devenir un grand truand comme son géniteur. Bref... Danny veut tuer Mike pour l'empêcher de raconter ce qu'il a vu. Mais Jimmy qui passait par hasard dit "non, ne tire pas mon fils sinon tu vas devenir pire que moi"... Et pif, Jimmy tue Danny et ça énerve beaucoup Shawn qui dit "puisque tu as tué mon fils, je vais tuer le tien, tiens. Et rappelle-toi, quoiqu'il se passe, au moment de franchir la ligne rouge, nous la franchirons ensemble !" Genre, c'est çui qui le dit qui y'est !

Et on ne sait pas pourquoi mais le but est de survivre à cette nuit. C'est couillon, peut-être que s'ils avaient laissé passer la nuit tout se serait arrangé mais il n'y aurait pas eu de film. Donc, le père Jimmy et le fils Mike vont faire équipe pour tenter de ne pas rencontrer le tueur que Shawn a mis à leur trousse. Avant cela ils doivent mettre la famille à l'abri en laissant bien des indices pour que le tueur sache où elle se trouve sinon c'est pas drôle...

Oui je sais, vous allez me dire "que diable es-tu allée faire dans cette galère ?" Et bien moi aussi je me le demande. Surtout qu'il suffit de taper Jaume Collet-Serra dans la jolie rubrique  "rechercher" qui fonctionne bien en haut gauche de ce blog pour découvrir que les films du monsieur que j'ai vus oscillent entre °° et * un jour où j'étais de bon poil ! Et pourtant, avant de prendre mon ticket une petite voix me disait "tu vas voir une bouse... tu vas perdre ton temps...'. Et je ne l'ai pas écoutée.

Et cahin-caha, d'inepties en incongruités, le film avance vers un final totalement prévisible et dont on se moque éperdument tant les personnages, les acteurs, l'histoire ne tiennent pas debout et ne valent pas un clou. Voir Jimmy et Mike sauter d'un balcon à l'autre du haut d'un building sans cape de super héros, subir des poursuites en voitures dans New-York, endurer une façon de filmer comme si la caméra s'abattait en piqué d'un quartier à l'autre, supporter des dialogues bétas et déplorer que des acteurs aimés s'abaissent à tourner ce genre de crétinerie, ça fait beaucoup.

En tout cas, j'ai appris comment ouvrir une voiture verrouillée avec un lacet, oui messieurs dames, un lacet. D'ailleurs Mike dit en voyant son père oeuvrer : "waaaaaahhh !!!" Je vais de ce pas m'entraîner. Et n'oubliez pas : "quoiqu'il se passe, au moment de franchir la ligne rouge, nous la franchirons ensemble".