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STILL ALICE de Richard Glatzer, Wash Westmoreland **

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Alice a, selon la formule bizarrement consacrée, tout pour être heureuse. Prof de linguistique elle est passionnée par son métier et reconnue par ses pairs. Ses trois enfants et son mari lui donnent (presque) satisfaction.

Mais Alice, pourtant oratrice brillante, commence à parfois chercher ses mots, puis elle se perd en faisant son jogging dans un quartier qu'elle connaît bien. Elle consulte un neurologue et après plusieurs examens, le diagnostic tombe, Alice est atteinte d'un Alzheimer précoce. Cette maladie dégénérative et incurable à évolution relativement rapide va forcément atteindre Alice et sa famille.

 

Aaaah les rôles d'handicapés ou de malades, Hollywood en raffole et les acteurs qui les incarnent sont souvent auréolés d'un Oscar ! Ce fut le cas cette année. Si Une merveilleuse histoire du temps qui valut la précieuse statuette à Eddie Redmayne pour sa sobre interprétation était un film pesant et gnangnan, ce Stil Alice est beaucoup plus honorable et évite la plupart des pleurnicheries. Quant à son admirable actrice, Julianne Moore, elle mérite l'Oscar depuis toujours. Voilà qui est fait. Il est désormais sur sa cheminée.

 

Il est rare qu'un film évoque cette maladie étrange avec autant d'objectivité je trouve. En quelques mots, lors d'un discours simple et vibrant, Alice/Julianne exprime parfaitement le gouffre qui s'installe entre le malade et l'entourage. En effet, comme il peut paraître comique d'entendre quelqu'un chercher ses mots, bafouiller ou de constater que le shampoing a été rangé dans le frigidaire ! Alors que la détresse du malade qui ne sait parfois plus qui il est, est un abîme sans fond. Comme il est désagréable et douloureux de surprendre les autres, la famille, parler en votre présence comme si vous n'étiez pas là. On imagine aisément la détresse de l'entourage, mais l'angoisse, le désespoir du malade sont évidemment mille fois supérieurs, même s'il ne peut plus les exprimer clairement la plupart du temps.

 

Tous ces aspects sont relativement bien rendus dans le film même si chaque personnage manifeste sa façon de réagir de façon assez systématique : le mari quoique toujours aimant s'absorbe dans son travail, une des filles veut faire comme si..., alors que l'autre (intense Kirsten Stewart... oui, c'est bien moi qui dis cela, j'aime de plus en plus cette actrice !) n'hésite pas à parler de la maladie et demander à sa mère ce qu'elle ressent.

 

Mais c'est évidemment grâce à la façon dont Julianne Moore, magnifique, appréhende ce rôle et la dégénérescence progressive d'Alice que le film tient, émeut et bouleverse sans aucun chantage affectif. Evidemment le fait que le personnage soit une linguiste de talent qui perde peu à peu l'usage de la parole est encore plus spectaculaire. Et certaines scènes interpellent fortement, notamment celle, répétitivement douloureuse... où Alice qui connaît de moins en moins de périodes de lucidité découvre un message vidéo qu'elle s'est laissée à elle-même du temps où elle allait encore bien...

 

Et le dernier mot du film résume ce qu'il restera à Alice et d'Alice quand elle ne sera plus Alice. Déchirant !

Commentaires

  • Je n'ai pas le temps d'aller au cinéma ces temps-ci, mais je note celui-ci, ne serait-ce que pour l'actrice.

  • Elle est d'une beauté !!! et incroyablement filmée :-)

  • Un film remarquable, magnifiquement filmé !

  • Oui.

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