BIG EYES de Tim Burton *
Margaret n'a pas de chance avec les hommes. Elle échappe avec sa fille à son premier mari et s'installe à Los Angeles où elle rencontre et épouse rapidement Walter Keane baratineur irrésistible.
Mais le bonhomme qui ment comme il respire alors que Margaret est d'une timidité quasi maladive, s'approprie, à la suite d'un quiproquo, la paternité de l'œuvre de sa femme. Pendant qu'elle bosse comme une damnée à ses tableaux, Walter les vend grâce à son bagou inimitable. Le couple fait fortune mais Margaret supporte de moins en moins son isolement et cette imposture.
J'avais espéré qu'enfin débarrassé de Johnny Depp plus occupé à courir la prétentaine qu'à se renouveler, Tim Burton reviendrait à ce qui a fait qu'on l'a tant aimé, sa fantaisie, son merveilleux, ses univers fantasques et décalés... Hélas si cela commence très bien, la cité pavillonnaire dont Margaret s'échappe ressemble étonnamment à celle où résidait la famille d'adoption d'Edward aux mains d'argent, ce biopic à propos d'une grande escroquerie des années 60 tourne rapidement mollement à vide et en mode planplan, sans passion, sans âme et sans éclat. Et ce n'est pas uniquement parce que les toiles de la charmante dame quasi exclusivement consacrées à des enfants aux yeux tristes et surdimensionnés finissent par vraiment piquer les yeux... On comprend d'ailleurs mieux pourquoi certains personnages de Tim Burton, fan de Margaret Keane, ont le regard qu'ils ont.
Aimer ou ne pas aimer ces toiles n'est d'ailleurs pas le propos car la sincérité, l'enthousiasme et la naïveté de Margaret ne peuvent que séduire.
Dommage que le film ne soit pas à la hauteur de son actrice, car Amy Adams est très investie dans son rôle d'artiste et elle interprète à la perfection le destin bousculé de cette femme réservée, écrasée par la personnalité de son mari mais qui va finalement faire face.
Quant à Christoph Waltz... il atteint ici la limite de ce qu'on peut supporter de lui. Il est grand temps qu'il s'emploie à nous donner une autre facette de son talent en interprétant un personnage qui ne soit ni psychopathe ni manipulateur (mais je n'ai pas vu Epic...).
Commentaires
Quelle déception !
Oh que oui !
Tout à fait d'accord, le film n'a rien de passionnant, Amy Adams s'en sort bien, Waltz est insupportable. But where is le Tim Burton que nous aimons ??
Christoph : j'en peux plus !
TIm a disparu.
Amy, je l'aime beaucoup depuis Attrape moi si tu peux avec MON Leo.