HISTOIRE DE JUDAS de Rabah Ameur-Zaïmeche **(*)
Synopsis : Après un long jeûne, Jésus rejoint les membres de sa communauté, soutenu par son disciple et intendant, Judas. Son enseignement sidère les foules et attire l'attention des grands prêtres et de l'autorité romaine. Peu avant son arrestation, Jésus confie une ultime mission à Judas
Evidemment puisque Jésus revient et qu'il est en colère contre les marchands qui ont fait du Temple un repaire de voleurs, ça énerve le Sanhédrin et les romains en place qui voient bien que l'Homme est très populaire et influent.
Mais Rabah Ameur-Zaïmeche revisite un peu l'histoire ou la légende en ne faisant pas de Judas Iscariote le traitre qui dénonce son maître par un baiser pour trente pièces d'or, mais l'ami le plus intime de Jésus qu'évidemment il ne trahit pas. Peu importe, l'histoire est belle et la façon de la raconter quasi hypnotique.
Tourné dans le désert algérien avec peu de moyens (toute la famille du réalisateur semble défiler au générique) le film contourne toutes les scènes qui auraient nécessité des moyens considérables, et comme me l'a dit le jeune homme qui m'a donné mon ticket alors que je m'inquiétais de savoir si j'étais en retard : "de toute façon, on connaît la fin".
Cette absence de moyens confère au contraire au film une sorte de pureté qui convient parfaitement au thème et au personnage. Et le réalisateur nous envoûte par la beauté des images du désert, des maisons troglodytes balayés par le vent et le soin apporté aux costumes. Il y a même une scène où Jésus joue les coquets en essayant un manteau offert par Judas.
La parole est douce, sage, posée, intellectuelle. La fraternité, l'amour, le pardon sont au centre des débats. Jésus est la douceur et la bonté mêmes, Judas a le beau visage de Rabah Ameur-Zaïmeche en personne. Et en faisant interpréter ces juifs originels, ces futurs chrétiens par des arabes, le réalisateur accomplit un beau geste œcuménique.
Commentaires
De toute façon on connait la fin, certes, ça valait quand même la peine de s'inquiéter de ne pas rater le début.
Oui bien sûr, mais on connaît aussi le commencement du début de la fin :-)