Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs. Forcément, Ryan n'est pas nu !

Synopsis alternatif :  Billy est une mère célibataire. Elle habite avec ses deux enfants dans une ville proche de l'évanescence. Bones, l'un de ses fils, trouve un passage pour se rendre dans un monde fantastique, sombre et inquiétant, dont la route secrète mène à une mystérieuse ville sous-marine... Cette découverte scellera le destin de Billy et des siens, confrontés à de graves dangers.

Bonjour, je m'appelle Ryan-j'ai-tourné-avec-Terrence-Malick-Gosling !

Et si je faisais un film où il y aurait de l'herbe qui bouge au gré du vent un peu au ralenti, mais pas trop, et des branches à l'envers en contre-jour et pitouça ? Oh ça serait beau et ça voudrait dire que je suis trop un intello mystérieux et pas un piège à minettes qui fait crack boum huuuuuuuuuuu ?

Bonjour, je m'appelle Ryan-j'ai-tourné-avec-Nicolas-Winding-Refn-Gosling !

Et si je faisais un film où il y aurait beaucoup de lumières rouges, des feux qui luminoient, de la nuit qui bleuit et de la musique électro mainstream incompréhensible ? Oh ce serait trop cool et ça voudrait dire que je suis trop un mec que l'art pénètre parce que l'art c'est pénétrant !

Bonjour, je m'appelle Ryan-j'aimerais-tourner-avec-David-Lynch-Gosling !

Et si je faisais un film pour attirer son attention ? Un film où y'aurait une fille perdue, une grand-mère tarée, un club genre Silenzio avec des gens bien barrés dedans, et puis des scènes qui servent à rien, et puis un psychopathe que quand tu l'énerves (et même quand tu l'énerves pas d'ailleurs) il te découpe les lèvres avec des ciseaux et que après du coup, tu baves !

Et oh Ryan, redescends ! Et si tu tournais un film avec une histoire et des personnages qui tiennent la route. Un film genre, tu vois, avec un début, un milieu et une fin. Un film quoi ! Et avec une histoire aussi, c'est important une histoire Ryan. Pas un truc abscons, sans queue ni tête, pas cette macédoine de scènes vides et de personnages creux, c'est important Ryan les personnages qui ont une personnalité comme des vrais gens. Un film pas pour épater la galerie. Un film dont tu serais capable de parler (je t'ai entendu sur France Inter... j'avais honte pour toi !). Un film pour des spectateurs, tu sais les gens qui paient leur place pour aller voir le film de Ryan Gosling ! Pas que pour te faire mousser auprès de... auprès de qui d'ailleurs ? Pas un film que pour te faire plaisir à toi tout seul.

Je suis triste pour toi Ryan. Je pense que tu n'as pas d'ami(e)s. Enfin pas l'ami(e), le/la vrai(e), le/la seul(e) l'unique qui te dirait :

"Ryan ! Euh comment dire, tu sais que je t'aime Chéri, mais là, ton film, il a pas de face, il veut rien dire, on comprend rien. Le fantastique, oublie, elle est moche ta tête de dragon, elle est moche ta ville engloutie et tes effets spéciaux... euh ben, comment dire... ils sont moches Ryan, oui, ils sont moches tes effets spéciaux... Y'a ? Comment ??? Y'a pas d'effets spéciaux !!! Oups, pardon, à un moment j'ai bien cru que... Non, y'a pas ! Et puis le psychopathe qui découpe les lèvres aux ciseaux. Franchement Ryan, c'est nul. C'est pas drôle, ça fait pas peur, ça fait... RIEN. Rien c'est pire que tout non ? Et le petit Franky, pourquoi il pleure tout le temps ? C'est un crève-coeur ce moutard. T'aimes pas les gosses Ryan ? Pourtant t'en as fait un avec ta cartomancienne... Oui je sais, c'est ta meuf, mais je l'aime pas. Elle a une grande figure, une grande bouche, elle fait vieille et puis oui, elle a une tête de cartomancienne ! Ok, t'aimes pas quand je dis ça, j'arrête. Je sais que mon mec, il te plaît pas non plus, trop beau pour être vrai selon toi. Passons. Mais ton film Ryan... Ton film !!! Et cte pauvre Christina dans son caisson avec Ben Mendelsohn qui lui fait la danse des sept voiles (bon, ça c'était drôle la danse de Ben, mais trop courte la danse Ryan, trop courte) en disant "tu la veux ma grosse quéquette dans ta craquette ?" Franchement Ryan..."

Donc, cet(te) ami(e) là, tu l'as pas Ryan, mais il te reste la critique d'Olivier Rossignot et là, c'est beau qu'on dirait du Verlaine : 

"Lost River" contient sa fragilité dans son excès même, sa pudeur dans sa fureur bariolée. C’est cet éloge de la silhouette, cette propension à troquer la psychologie contre le vertige des sens, qui rend "Lost River" si précieux et impalpable, plus peuplé de fantômes que d’individus en chair et en os".

Oups, c'était donc ça !