FIN DE PARTIE de Sharon Maymon et Tal Granit ***
Dans une maison de retraite à Jérusalem, trois pensionnaires rendent visite à un ami en phase terminale d'un cancer. Mais comme chacun sait, certaines phases terminales s'éternisent. N'étant même plus soulagé par la morphine, Max demande à sa femme et à ses amis de l'aider à en finir.
Evidemment ce n'est pas si simple et même si Yehezkel l'ami cher et Yana la femme aimée et aimante de Max comprennent ce désir de ne plus souffrir, Levana la femme de Yehezkel s'accroche au fait qu'il s'agirait d'un meurtre et s'illusionne sur les progrès des traitements.
Yehezkel, très bricoleur, construit une "machine à euthanasier" qui permettra au malade de s'injecter lui-même le produit quand il se s'en prêt à le faire. Ils assistent leur ami jusqu'aux derniers instants. Mais ce qui ne devait rester qu'un cas isolé s'ébruite, et d'autres personnes font appel aux services des papys euthanasieurs.
Toutes les questions que l'on peut se poser lorsqu'un être cher en arrive à faire une telle demande sont posées dans ce film, sans pathos, sans hystérie et sans même que soit évoquée la religion. Mais en Israël comme en France, l'euthanasie et le suicide assisté sont interdits par la loi. Les réalisateurs parviennent avec beaucoup d'intelligence et de douceur à rendre leur propos serein. Pourtant la mort n'est pas un sujet simple à aborder mais les personnages sont croqués avec beaucoup de finesse et aucune interrogation n'est mise de côté.
On est très ému souvent, mais on ne pleure jamais, on sourit beaucoup, mais on ne rit pas. Et c'est la grande réussite du film de ne pas en ajouter et de s'arrêter toujours à la lisière de ce qu'il faut montrer pour ne pas nous transformer en voyeurs obscènes. Pas d'agonies et de râles, pas de scènes d'angoisses insupportables. Les personnages responsables et concernés tenus par des acteurs brillants qui ont l'âge de leur rôle sont au-delà de la crédibilité et n'en font jamais trop.
Les scènes de comédie comme les scènes d'émotion sont toutes parfaitement réussies et l'évocation tout en finesse d'un autre fléau de la vieillesse (en général), la maladie d'Alzheimer, est aussi tellement solide qu'on sort du film avec en tête plein de questions sur la façon d'envisager sa propre fin sans être abattu parce que ces questions font finalement partie de la vie, mais qu'hélas la loi les compliquent.
Commentaires
Il vient de sortir chez moi ; j'espère qu'il va tenir un peu parce que là, je pars 15 jours et je n'aurai pas le temps d'y aller avant mon départ.
Ah c'est 15 jours tes vacances !!!
M'étonnerait qu'il "tienne" tout ce temps là.