CONTES ITALIENS de Paolo Taviani et Vittorio Taviani ***
Synopsis : Florence, XIVème siècle : la peste fait rage. Dix jeunes gens fuient la ville pour se réfugier dans une villa à la campagne et parler du sentiment le plus élevé qui existe, l'amour, dans toutes ses nuances.
Pour ne pas sombrer dans l'ennui les 7 filles et les 3 garçons isolés décident de raconter chacun leur tour une histoire ayant l'amour pour thème.
Je ne ferai pas la maline en prétendant que j'ai lu le Decameron de Boccace œuvre médiévale de 100 nouvelles, je ne l'ai pas lu. Mais je dois dire que ce film donne drôlement envie. J'avais vu la version de Pasolini en son temps mais si je n'en garde pas un souvenir mémorable (j'étais un peu trop jeunette sans doute), je crois quand même pouvoir dire que c'était beaucoup plus rock'n'roll. Ici, même si on parle beaucoup, voire exclusivement d'amour, on n'en voit pratiquement que la face exaltée des sentiments.
Adapter les 100 nouvelles de l'œuvre est sans doute infaisable, sauf sous forme de série, Paolo et Vittorio Taviani en choisissent donc 5 dont une seule commune avec le film de Pasolini. Celle où une jeune et très belle nonne enfermée dans un couvent ne peut résister à l'appel de la chair. Lorsque ce crime est révélé à la mère supérieure, cette dernière s'apprête à admonester l'inconsciente, les sœurs s'aperçoivent qu'en guise de voile la mère sup' porte sur la tête le caleçon de son propre amant. On n'ose imaginer ce qui se passa à l'intérieur de ce couvent que l'on quitte par un traveling arrière au son d'une musique allusive.
Les 5 histoires sont donc tour à tour drôles, émouvantes, tragiques et comme pour tout film à sketches, chacun les appréciera différemment et inégalement. J'ai un faible pour la dernière Messire Gentil de Carisendi et Monna Catalina où la patience et les sacrifices accomplis au nom de l'amour finissent par payer à condition de ne pas renoncer.
Tout cela dans des décors naturels beaux à pleurer (la Toscane), des costumes superbes, au son de musiques idéales (Rossini, Verdi) et avec des acteurs magnifiques.
Néanmoins les frères Taviani restent associés à tout jamais à deux des grandes émotions de ma jeunesse : Padre, Padrone et Good Morning Babilonia.