LOVE & MERCY, la véritable histoire de Brian Wilson des Beach Boys de Bill Pohlad ***
Si on m'avait demandé il y a encore deux jours si je serais intéressée par la véritable histoire de Brian Wilson... J'aurais été bien en peine de répondre qui était Brian Wilson et donc, sa véritable comme son imaginaire histoire n'étaient vraiment pas au centre de mes préoccupations.
Donc Brian Wilson est le chanteur, auteur, compositeur du groupe les Beach Boys ! Enchantée et en conséquence, oui je connais ces petites rengaines bien sympathiques qui mettent des fourmis dans les guiboles et donnent des envies de surfer en Californie. I get around, je peux même la fredonner. J'étais loin de m'imaginer que derrière ces ritournelles se dissimulaient autant de souffrance et l'authentique talent (certains disent génie) d'un véritable créateur. Et je n'entendrais plus jamais Good Vibrations de la même manière, tant les bruits, les sons, les sonorités parfois dissonantes de la chanson, une espèce de scie musicale qui vrille les tympans, reflètent le tintamarre que Brian Wilson entendait, subissait.
Car oui, Brian Wilson n'était pas seul dans sa tête. Il entendait des voix, des sons... Pour avoir été bercé trop près du mur et battu, tout comme ses deux frères, pas de jaloux dans la famille Wilson, pendant toute son enfance au point d'en perdre l'audition d'une oreille, Brian ne connaissait pas la stereo. Sa personnalité attachante donne à ce film beaucoup d'émotion. Le réalisateur, scénariste impeccable, ne joue pourtant pas la carte du chantage affectif mais il est vraiment très facile d'aimer son héros. Le père est un con, bête, violent. C'est un fait, pas la peine de s'attarder. La mère est alcoolique, next.
Mais Brian Wilson, fragile, timide, traqueur tombe profond dans une dépression et en même temps dans les mains d'un type, mi psy, mi gourou qui le manipule et lui fait vivre un enfer pendant des années en prétendant le soigner et en l'abrutissant de médicaments. On comprendra les objectifs de ce triste individu interprété avec beaucoup de conviction par Paul Giamatti, rendu néanmoins légèrement ridicule par un toupet mal vissé sur sa tête.
Le réalisateur met en parallèle les deux époques de la vie de Brian Wilson. Celle de la jeunesse, de la gloire où déjà un mal sournois s'insinue dans sa vie et son comportement et celle de l'âge mûr environ 20 ans plus tard, de sa rencontre avec une femme merveilleuse (Elizabeth Banks, merveilleuse !) et de ses tentatives pour se sortir des pattes du sale type qui l'exploite.
Assister à l'enregistrement de God only knows adoubés par Paul McCartney et Elton John qui considèrent l'auteur comme un précurseur, un génie, leur inspirateur est un authentique acte créatif. Ce qu'il demande de faire à des violoncelles, aux percussions, aux musiciens qui ont travaillé en studio avec les plus grands de l'époque est passionnant. Cela donne des ruptures de rythme, de ton. Et puis, au-delà de l'orchestration, il y avait les voix, leur parfaite harmonie, leur complémentarité, comme une chorale, quelque chose comme le contrepoint. Good vibrations !
Paul Dano et John Cusak qui ont vraiment dû travailler à l'unisson sont les deux interprètes jumeaux des deux périodes de la vie de Wilson. Paul Dano a la charge de défendre la partie créative musicalement et les prémisses de la maladie. C'est un sans faute. Mais John Cusak, qui s'oublie totalement derrière le rôle et la personnalité charmante et douloureuse de Brian Wilson n'avait pas été aussi bon, sensible, fragile et bouleversant depuis de nombreuses années.
Sans doute l'un des meilleurs biopics que j'ai vu (pour moi qui les apprécie).
Commentaires
Yes, yes, yes. Un biopic de musicien où on sent vraiment la musique.
Et plus le temps passe, plus je me dis que vraiment, quand je serai grande, je veux être Elizabeth Banks.
Oh oui c'est une merveille cette fille et superbe actrice.
Il est beau ce film :-)
Je voulais connaître les Beach Boys et j’ai pu découvrir une partie de leur parcours grâce à ce film. C’est un long-métrage intéressant, que je conseille vivement.
J'ai adoré moi.