Synopsis : Deux flics que tout oppose, dans l'Espagne post-franquiste des années 1980, sont envoyés dans une petite ville d'Andalousie  pour enquêter sur l'assassinat sauvage de deux adolescentes pendant les fêtes locales.

Au coeur des marécages de cette région encore ancrée dans le passé, parfois jusqu'à l'absurde et où règne la loi du silence,  ils vont devoir surmonter leurs différences pour démasquer le tueur.

Je l'attendais ce film ! Je n'avais pu le voir au dernier Festival du Film Policier à Beaune où il a reçu le Prix Spécial Police. 

Comme il arrive parfois quand on attend et espère trop, la déception est à la mesure de l'attente. Il faut dire que ce film, et je ne pensais jamais que je dirais cela un jour... arrive après "quelque chose" qui a été fait et que constamment lors de la projection et dès le générique (sublime d'ailleurs) je me suis surprise à faire la comparaison et à admettre que jamais il ne la tient à son avantage.

De quoi je parle ? Et bien le synopsis, mesdames et messieurs les sériphiles et autres sériologues ! Il ne vous rappelle rien ? Et bien moi, ça m'a sauté aux yeux comme un coup d'pied au cul. En découvrant Pedro et Juan les deux flics espagnols j'ai aussitôt et systématiquement pensé à Rust et Martin. Sauf que déjà, niveau charisme, les deux ibères n'arrivent pas sous la semelle des deux texans et alors que ce que l'on découvre de l'histoire de Rust à la toute fin de la saison m'avait laissée en larmes, les déboires conjugaux de Pedro qui ne va pas tarder à être papa et les révélations sur le passé pas choupi de Juan (ou l'inverse) m'ont laissée de marbre.

J'ai eu l'impression effectivement d'assister à du sous True Detective... D'ailleurs si vous souhaitez découvrir une série époustouflante et PAS TROP LONGUE (six épisodes), je vous la recommande, elle va vous laisser KO.

Ici aussi il est question de crimes sadiques plus ou moins pédophiles et ici aussi l'enquête est plus passionnante que la découverte du coupable. L'interprétation n'a rien d'exceptionnel et les deux enquêteurs ont toujours l'air en sous régime sauf lors d'interrogatoires un peu musclés voire dignes de la gestapo, mais on ne peut pas dire qu'ils attirent la sympathie du spectateur.

Par contre, là où Rodriguez fait très fort c'est sur l'esthétisme ébouriffant de son film. Il filme l'Andalousie d'en haut et ce qu'on découvre a de quoi surprendre car l'œil doit s'habituer pour comprendre de quoi il s'agit. Rien que pour ces vues époustouflantes le film vaut presque le voyage, comme si le bayou était devenu andalou.