Synopsis : Josh et Cornelia Srebnick, la quarantaine, sont mariés et heureux en ménage. Ils n’ont pas réussi à avoir d’enfants mais s’en accommodent. Alors que Josh s’acharne sur le montage de son nouveau documentaire, il devient évident que l’inspiration n’est pas au rendez-vous. Il lui manque quelque chose…

La rencontre de Jamie et Darby, un jeune couple aussi libre que spontané, apporte à Josh une bouffée d’oxygène et ouvre une porte vers le passé et la jeunesse qu’il aurait aimé avoir. Rapidement, Josh et Cornelia délaissent les amis de leur âge pour fréquenter ces jeunes cools, branchés et désinhibés… Josh avoue à Jamie qu’avant de le connaître, il n’éprouvait plus que nostalgie et désintérêt. Cette relation entre deux couples ayant vingt ans d’écart peut-elle apporter un autre souffle ?

Bienvenue à boboland ! Aucun doute que les jeunes cools de 25 ans du film vont devenir des petits bourgeois pépères de 45 ans. La preuve, Josh ressort ses mocassins bateaux qu'on porte sans chaussettes, so nineties ! Croiser ce panel de personnages pédants, suffisants et poseurs est une véritable épreuve. J'ai failli me draper dans ma dignité, me lever et claquer la porte... et puis finalement, la clim' était bien réglée et j'ai bien fait de rester.

Si j'étais partie je n'aurais pas pu savourer le ravissement que m'a procuré le personnage de Ben Stiller. Le seul, si j'ai bien compris, qui soit fidèle à lui-même, qui ait une éthique, un respect de soi et des autres. Une sincérité, une intégrité qui lui donnent une espèce de pureté, une authenticité.

Au début chacun semble se prendre pour modèle et les anachronismes auraient pu être drôles s'ils n'étaient présentés comme un catalogue systématique. Les jeunes ne sont pas accros à leurs portables et n'ont pas de compte Facebook les vieux n'envisagent plus la vie sans. Les vieux collectionnent les CDs, les jeunes ne jurent que par le vinyle (mais ils écoutent tous Vivaldi). Les jeunes jouent au Monopoly, les vieux sur leur tablette. Et j'en passe parce que j'ai oublié.

Les rapports sont basés sur une admiration plus ou moins feinte et calculatrice et surtout chacun se juge. Les anciens amis du couple de "vieux", après avoir vanté les joies et mérites d'avoir un bébé et asséné le fatal et indélicat "mais pourquoi vous ne faites pas d'enfant ?" se mettent à jalouser les nouveaux au point de ne plus les inviter aux fêtes ennuyeuses. Tout le monde est finalement tellement insatisfait de sa vie qu'il souhaite que l'autre l'imite et le suive dans son ratage ou cherche à l'utiliser à son insu pour sa propre réussite.

Le fond est touché lors d'un week-end new-age chez un gourou débile où chacun est prié de vomir ses tripes. Affligeant et pas drôle.

J'ai fini par ne plus comprendre où le réalisateur voulait en venir, satire ou témoignage, et encore moins avec sa pesante et bavarde démonstration de l'authenticité du documentaire !

Adam Driver est aussi agaçant que son rôle le justifie. Amanda Seyfried ne sert à rien. Naomi Watts ressemble de plus en plus à un hamster.

Pour Ben Stiller donc, la pureté incarnée et Charles Brolin le "très" vieux du film cynique, sévère mais juste. 

PS. : j'insiste, le "numéro" de Ben Stiller vaut vraiment le détour ainsi qu'une déclaration d'amour au hamster, quel mérite ! à Naomi Watts, la plus douce et originale entendue depuis longtemps.