Yvan, Win, Nicolas et Jipé, 4 amis belges plus tout jeunes, forment un groupe de rock très énervé et leurs concerts sont euphoriques. Tout le monde est déchaîné aussi bien sur la scène que dans la salle.

Les quatre lascars ont toujours l'air complètement imbibé même lorsqu'ils sont à jeûn. Mais le sont-ils parfois ? A l'issue d'un de leurs concerts très arrosé, Jipé le chanteur fait une mauvaise chute et meurt. Le reste du groupe est effondré par la perte de leur ami mais ils décident néanmoins d'honorer la tournée qui était prévue à Los Angeles et d'emmener avec eux les cendres de Jipé.

Il leur faut d'abord récupérer les cendres car le frère de Jipé (surnommé Florent Pagny) a organisé les obsèques de son frère sans prévenir les autres. Lorsque c'est fait, les amis se rendent à l'appartement de Jipé pour la dernière fois. Là, ils font la connaissance de Dany, un militaire qui va finalement les accompagner mais je ne vous dis pas pourquoi.

Comment peut-on s'appeler Malandrin, faire un film aussi belge et ne pas l'être ? En effet, les frères Malandrin sont français et pourtant la belgitude de leur film est une des caractéristiques irrésistibles de l'aventure des quatre loustics. Et est-ce que cet humour totalement barré, loufoque me fait cet effet parce que je suis née à la frontière et que j'ai toujours préféré l'accent belge (voire du nord) à l'accent marseillais (oui je sais, tout le monde ne comprend pas mais l'accent du sud me vrille les nerfs) ou est-ce qu'un gars de Toulouse ou Nantes peut apprécier ? En tout cas, je ne me souviens pas avoir autant ri, mais ri aux éclats ! (Mon voisin de devant s'est retourné plusieurs fois, je ne sais pas pourquoi).

Le road movie, propice aux rencontres (dont celle très belle d'une femme dans un train qui s'appelle rien moins que Marie-Soleil) et aux événements incongrus ne mènera pas nos marioles à Los Angeles mais au fin fond du Canada à cause de retournements scénaristiques plus délirants les uns que les autres. Et même si tout ça n'est pas d'une cohérence folle et que les enchaînements ne sautent pas aux yeux, on s'en contrefiche car ce qui compte justement c'est la folie. Même la façon dont Jipé meurt pourrait être vraiment drôle. Mais les réalisateurs réussissent à ne pas insister sur l'absurdité de la situation. Rendu aphone après un concert terminé sans micro, Jipé ne peut appeler au secours alors qu'il est tombé dans un trou dont il ne peut s'extraire seul.

Pour le reste, on peut compter sur l'exceptionnel Bouli Lanners ronchon, immature et refusant d'accepter la mort de son ami et son comparse Wim Willaert (méconnaissable, il était le poussin de Yolande Moreau dans son film Quand la mer monte) toujours sous l'emprise et l'effet de tout ce qu'il ingurgite ou fume pour assurer l'alternance de drôlerie, d'émotion et de dinguerie.

Notons la présence de Lyès Salem, incroyablement beau et sans doute le seul adulte de la bande, quoique...

Un pur moment de rock'n'roll loufoque et hilarant.

NB. le budget shampoing a dû être moins important que le budget bière/frites.