NOUVELLE RUBRIQUE
Cette rubrique va peut-être (ou pas) vous sembler incongrue, sans intérêt voire pire. Mais je constate qu'il est des films
- dont j'ai du mal à parler,
- que j'ai vus à la télé ou en DVD...
- dont je ne veux pas perdre d'énergie et de temps à parler,
- qui m'ont paru tellement mauvais que j'ai refusé de m'imposer l'épreuve d'en connaître l'épilogue (et ça, c'est tout à fait inédit mais dorénavant, si au bout d'une heure voire un peu plus, je m'ennuie, je m'énerve, je suis en colère... JE SORS),
je vous en parlerai dans cette nouvelle rubrique "LES AUTRES FILMS DE (mois en cours)". Vous pourrez néanmoins vous faire une idée de mon opinion car je conserverai mes indispensables *** et °°° que vous aimez tant et qui vous renseignent !
Commençons donc comme il se doit par les films de septembre 2015.
.............................................
DVD
.............................................
BRIEF ENCOUNTER de David Lean *****
Synopsis : Dans le café-buffet de la gare de Milford, un homme et une femme se disent adieu. Troublée par l’arrivée fortuite d’une amie encombrante, Laura, la femme, fait un malaise au moment où l’homme la quitte pour prendre son train. De retour à la maison, elle passe la soirée en compagnie de son mari et imagine secrètement qu’elle lui confesse sa liaison…
Un des plus beaux films d'amour de tous les temps. A voir, à revoir, à savourer. Celia Johnson pratiquement connue que pour ce film, à la fois ravissante et fade, Trevor Howard le charme britannique incarné et le concerto pour piano n° 2 de Rachmaninov, sont inoubliables. La dernière réplique, qui n'est pourtant pas prononcée par l'un des deux amoureux, laisse KO.
........................................... ........................................... ...........................................
ENFANT 44 de Daniel Espinosa °
Synopsis : Hiver 1952, Moscou. Leo Demidov est un brillant agent de la police secrète soviétique, promis à un grand avenir au sein du Parti. Lorsque le corps d’un enfant est retrouvé sur une voie ferrée, il est chargé de classer l’affaire. Il s’agit d’un accident, Staline ayant décrété que le crime ne pouvait exister dans le parfait Etat communiste. Mais peu à peu, le doute s’installe dans l’esprit de Léo et il découvre que d’autres enfants ont été victimes « d’accidents » similaires. Tombé en disgrâce, soupçonné de trahison, Léo est contraint à l'exil avec sa femme, Raïssa. Prenant tous les risques, Léo et Raïssa vont se lancer dans la traque de ce tueur en série invisible, qui fera d'eux des ennemis du peuple...
Rien ne tient la route dans ce film qui essaie de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Le casting luxueux d'acteurs s'en est aperçu (trop tard) et livre une prestation au minimum syndical. L'ennui semble les accabler autant que le spectateur.
.............................................
CINEMA
.............................................
MISS HOKUSAI de Keiichi Hara ***
Synopsis : En 1814, HOKUSAI est un peintre reconnu de tout le Japon. Il réside avec sa fille O-Ei dans la ville d’EDO (l’actuelle TOKYO), enfermés la plupart du temps dans leur étrange atelier aux allures de taudis. Le "fou du dessin", comme il se plaisait lui-même à se nommer et sa fille réalisent à quatre mains des œuvres aujourd’hui célèbres dans le monde entier. O-Ei, jeune femme indépendante et éprise de liberté, contribue dans l’ombre de son père à cette incroyable saga artistique.
Le talent d'une jeune femme dans l'ombre de son père qui ne se gêne pas pour la reléguer au second plan ne nous saute pas aux yeux. Mais le conflit latent entre les deux, les scènes oniriques et mystérieuses sont un enchantement permanent. C'est un portrait de femme à la fois soumise et libérée car malgré les soupirants, elle se consacre exclusivement à son art tout en s'occupant de sa jeune sœur aveugle. C'est beau et touchant.
........................................... ........................................... ...........................................
MARYLAND d'Alice Winocour **
Synopsis : De retour du combat, Vincent, victime de troubles de stress post-traumatique, est chargé d’assurer la sécurité de Jessie, la femme d'un riche homme d'affaires libanais, dans sa propriété « Maryland ». Tandis qu'il éprouve une étrange fascination pour la femme qu'il doit protéger, Vincent est sujet à des angoisses et des hallucinations. Malgré le calme apparent qui règne sur « Maryland », Vincent perçoit une menace extérieure.
Ce film n'est pas un film mais un reportage, un documentaire sur Matthias Schoenaerts. Bien sûr, il y une histoire et même deux autres acteurs (Diane Kruger (j'adore cette actrice sous-employée et Paul Hamy champion du monde de drague déconcertante depuis Elle s'en va) qui livrent en une scène drôle... l'unique scène drôle du film une prestation très apaisante.
Il y a aussi des sons, des bruits, de la musique... Le soldat bercé trop près des explosions à quelques soucis auditifs... Mais pour le reste, comment lui en vouloir ? Il y a Matthias, seul à l'écran la plupart du temps, de dos, de face, de profil, inquiet, tendu, perturbé, tremblant, transpirant, torse nu, blessé... Matthias, what else ! Il est beau, magnétique, impressionnant, intense, captivant.
Si la première scène est sidérante de force et de puissance, la dernière image est... comment dire ? Restons polie : débile !
........................................... ........................................... ...........................................
RICKY AND THE FLASH de Jonathan Demme °°°
Synopsis : Pour accomplir son rêve et devenir une rock star, Ricki Rendazzo a sacrifié beaucoup de choses et commis bien des erreurs… Dans l’espoir de se racheter et de remettre de l’ordre dans sa vie, elle revient auprès des siens.
Je ne devrais même pas vous en parler car je suis sortie quand j'ai compris que ça allait sûrement finir dans une guimauve glycémique et gluante. Kevin Kline s'ennuie et joue le charme. Il semble comme nous demander où est passé le couple mythique du Choix de Sophie. Mamie Gummer (fille de...) a les cheveux gras et fait la gueule. Quelle audace de donner la réplique à sa star de maman ! En même temps se laisser appeler Mamie, on règlerait ses comptes pour moins que ça. Et Meryl Streep m'a fait honte, pitié. Laide, en surjeu permanent, hystérique, ni drôle ni émouvante... j'ai préféré sortir que de m'imposer cette déchéance.
........................................... ........................................... ...........................................
PREMONITIONS d'Afonso Proyart °
Synopsis : Un tueur en série énigmatique sévit à Atlanta, laissant le FBI totalement désemparé. Quoi qu’ils fassent, les enquêteurs ont toujours un coup de retard, comme si le tueur pouvait anticiper leurs mouvements à l’avance ! En désespoir de cause, ils se tournent vers le docteur John Clancy (Anthony Hopkins), un médium retraité dont les visions les ont aidés dans le passé. En étudiant le dossier, Clancy devine rapidement la raison pour laquelle le FBI est incapable de coincer le tueur : ce dernier possède le même don divinatoire que lui. Comment dès lors arrêter un tueur capable de prévoir l’avenir ? Commence alors une partie d’échecs impitoyable.
Sur une super bonne idée : LES raisons qui poussent un tueur en série à sévir, le réalisateur ne fait que se "servir" du passé cinématographique d'Anthony Hopkins et le laisse en roue libre mener le film où il veut au gré de son cabotinage. Vraiment dommage pour Colin Farrell dans un rôle inhabituel qu'il défend plus que bien. Et Jeffrey Dean Morgan est très beau, merci.
........................................... ........................................... ...........................................
AU PLUS PRES DU SOLEIL d'Yves Angelo **(*)
Synopsis : Sophie, juge d’instruction, auditionne un jour Juliette, pour des faits d’abus de faiblesse sur son amant. Elle se rend compte après enquête que la prévenue est la mère biologique de l’enfant qu’elle a adopté. Loin de se dessaisir de l’affaire, Sophie s’acharne contre cette femme. Olivier, son mari, désapprouve son attitude et entre en relation avec Juliette sans lui révéler sa véritable identité. Mais la jeune femme découvre qu’Olivier est le mari de sa juge. Elle ne comprend pas ce qu’il cherche, lui ne peut plus lui révéler la vérité...
J'ai trouvé implacable la façon dont chacun cherche à protéger l'autre et s'enferre de plus en plus dans le mensonge et la manipulation et fonce directement dans le mur. Le mari de Sophie avocat, ne cesse d'encourager sa femme juge d'instruction de se dessaisir de l'affaire. Cette dernière le sait mais est incapable de s'appliquer à elle-même ce qu'elle imposerait aux autres.
L'autorité, la sécheresse, la froideur de Sylvie Testud impressionnent. La beauté sauvage et le talent de Mathilde Bisson, une révélation. Et si on voit arriver les deux épilogues... ils n'en restent pas moins surprenants et on se demande longtemps si le réalisateur va oser transgresser le tabou des tabous vers lequel les personnages s'acheminent par leur intransigeance...
........................................... ........................................... ...........................................
FOU D'AMOUR d'Yves Angelo ***
Synopsis : 1959. Coupable d’un double meurtre, un homme est guillotiné. Au fond du panier qui vient de l’accueillir, la tête du mort raconte : tout allait si bien ! Curé admiré, magnifique amant, son paradis terrestre ne semblait pas avoir de fin.
L'idée de la tête dans le panier qui se met à raconter l'histoire est originale et tordante. C'est mieux qu'un voix off même si le résultat est le même. Et le brave curé incapable de maîtriser ses instincts de mâle dominant est vraiment drôle quand il raconte son histoire. Il est comme un enfant qui ne regrette pas ce qu'il a fait mais se désole de s'être fait prendre. Il faut dire que le curé don Juan est tombé très amoureux de sa dernière conquête mais ses nerfs et sa raison ont fini par lâcher lorsque les ennuis ont commencé.
Il y a donc la partie légère et savoureuse où ce curé bourreau des cœurs et des corps en jachère de villageoises et d'une aristocrate ne résiste à aucune œillade de toutes ces femmes en pâmoison devant cet homme au charme et au sourire irrésistibles. Normal, c'est Melvil Poupaud, très à l'aise.
La seconde partie est forcément plus sombre. J'ai regretté que le ton polisson du début soit abandonné mais il n'est pas facile de raconter une tragédie en se tapant sur les cuisses.
........................................... ........................................... ...........................................
EVEREST de Baltasar Kormàkur **
Synopsis : Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.
Pas grand chose à se mettre sous la dent côté scénario et interprétation. Dans ce genre de film je me fais l'impression du videur à l'entrée d'une boîte de nuit : "tu rentres, tu rentres pas !", et j'évalue les différents protagoniste : "viable, pas viable". Je n'avais pas tout bon et il y a du sacrifice de star ! Je n'avais pas remarquée que c'était en 3D, j'en ai eu la surprise en arrivant en salle. D'habitude quand j'ai le choix, je choisis la 2D... Et bien c'est la première depuis que je vois des films en 3D, que le système m'a impressionnée.
Vertige et frissons garantis. Même si on peut se demander pourquoi ? Pourquoi des hommes et des femmes s'infligent-ils ça ?
........................................... ........................................... ...........................................
UNE ENFANCE de Philippe Claudel **
Synopsis : Au cours d’un trop long été, Jimmy, un enfant de 13 ans que les circonstances forcent à devenir trop vite adulte, se cogne aux limites de sa petite ville et de sa vie heurtée, entre une mère à la dérive et un beau-père qui la tient sous sa coupe.
Ce film arrive après de nombreux autres et aborde de la même manière l'enfance maltraitée. il n'apporte pas grand chose en matière de scenario et de personnages. La mère qui l'est devenue trop tôt est immature, droguée, alcoolique. Elle aime ses deux enfants mais ne peut vivre sans l'agitation d'un groupe d'amis plus ou moins nets qui envahissent la maison. Voir les deux enfants totalement livrés à eux-mêmes pour se faire à manger, se lever pour aller à l'école, faire leurs devoirs est un crève-coeur. Ils ne rêvent que d'une chose, retourner vivre chez leur grand-mère qui les a accueillis lorsque la mère était en prison ou en désyntox.
Le film vaut donc surtout pour l'interprétation exceptionnelle du jeune Alexi Mathieu et son unique sourire éblouissant qu'on emporte comme un apaisement et celle de Pierre Deladonchamp, sale type indécrottable qu'on aimerait étriper. Et pour l'avoir rencontré plusieurs fois dans la vraie vie, je peux assurer que c'est un rôle de composition !
Commentaires
Ah bon il va falloir comptabiliser les **(*) aussi ?
Moi je ne sors jamais avant la fin, même s'il m'arrive d'en avoir envie. Sans doute parce que même avec une réduction, j'ai payé ma place, et j'en veux pour mon argent, même si ça signifie subir jusqu'au bout la conséquence d'un mauvais choix.
Aussi parfois, pas souvent, il arrive qu'un film soit sauvé miraculeusement sur sa fin, et on est content d'être resté.
C'est très récent... 1 an tout au plus, plus de temps à perdre si le réal s'est pas donné la peine non plus. Si on m'avait dit il y a quelques années que je sortirais, j'aurais dit NEVER...
Oui parfois, comme dans Une Enfance la dernière image ce serait vraiment couillon de la rater.
Mais pour le Ricky... je pense que la fin était programmée dès le début.
Tu nous feras donc une séance de rattrapage mensuelle, désormais ? Soit. C'est bien.
Dans tous ces films, je n'ai vu (et chroniqué) que "Miss Hokusai" et je' ne vais probablement voir que "Brève rencontre" (un jour). J'hésite encore pour "Maryland", mais ça s'oriente gentiment sur un non.
Quant à ce que certaines et certains vont chercher au sommet des plus hautes montagnes, je n'ai pas vraiment de théorie, mais je connais quelqu'un qui t'en parlait mieux que moi pour l'avoir fait plein de fois. Et c'est sans doute l'une des personnes les plus généreuses que je connaisse, puisque l'un des moteurs de son action est d'aider les autres (en l'occurrence, les Népalais).
Bon week-end ! :)
Voilà, je m'aperçois que je n'arrive plus à faire une note par film.
Mais bon je n'en sais rien je reviendrai peut-être à la formule classique.
Brève Rencontre est INCONTOURNABLE.
Aider les gens c'est différent de le faire pour la gloire et je n'ai rien vu d'autres dans les motivations des grimpeurs. Ah si, il y a un type malheureux comme les pierres qui veut planter un drapeau pour un groupe d'orphelins je crois. Il le paie cher.