FESTIVAL EUROPÉEN DU FILM FANTASTIQUE DE STRASBOURG 2015 - Chapitre 2
Les films (que j'ai vus), la suite
Ce que j'aime entre autre dans ce genre de Festival en plus de découvrir des films évidemment, ou de revoir et découvrir des films cultes ou jamais vus parce qu'on ne prend jamais le temps de regarder les films qu'on a en DVD, c'est que je peux aussi parcourir une ville à pieds entre deux séances.
Voici donc les deux cinémas que je hante ces jours-ci, le Star St Ex :
A ne pas confondre avec le Star tout court qui se trouve dans une rue qui adjace, sinon vous ne voyez pas le bon film, ce qui ne signifie pas que vous en verrez un mauvais, au contraire :
Et les salles sont bien belles.
C'est pour ces raisons que je préfère toujours ces festivals à taille humaine mais de haute tenue, sans paillettes certes mais qui ne se contentent pas d'être des festivals d'avant-premières.
Et quelle surprise aussi quand à la sortie d'une salle (des toilettes pour être précise) je me fais interpeller "Pascaaaaale !!! Sur la Route du Cinéma !" et de découvrir ainsi qu'il y a des gens qui sont fidèles parmi les fidèles depuis des années et qui apprécient ce blog.
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COMPÉTITION
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EMELIE de Michael Thelin **(*)
Avec : Sarah Bolger, Joshua Rush, Carly Adams • Etats-Unis • 2015
Synopsis : Le soir de leur treizième anniversaire de mariage, Dan et Joyce attendent la baby-sitter supposée garder leurs trois enfants. Une autre jeune fille vient la remplacer. Mais sous des airs angéliques, Emelie s’avère dangereusement perverse.
Le film de baby-sitter va finir par devenir un sous-genre à part entière paraît-il. Etant quasi novice en la matière, j'ai peu de références. En tout cas, cette Emelie a comme il se doit une gueule d'ange. Et les parents sont de parfaits crétins et moches qui plus outre et non des moindres puisqu'ils s'en veulent copieusement de confier leurs trois moutards à une parfaite inconnue. Mais heureusement, ils le font quand même sinon il n'y aurait pas de film. Les mêmes moutards, particulièrement tête à baffer au début du film, notamment le pré-ado qui n'a d'autre façon de communiquer qu'en boudant, soupirant, insultant. Ils vont démontrer une parfaite maîtrise de la situation et une maturité hors du commun. Ce que la nounou d'occasion va leur faire subir comme sévices psychologiques est plutôt raffiné et le réalisateur n'épargne pas la mort de nourrisson, vous vous rendez compte ? Mais non je rigole, quoique...
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DER BUNKER de Nikias Chryssos ***
Avec : Pit Bukowski, Daniel Fripan, Oona von Maydell • Allemagne • 2015
Synopsis : Un étudiant ambitieux recherche le calme et la solitude pour se focaliser sur son travail. Il se retrouve dans une résidence ressemblant à un bunker, habité par un couple qui scolarise leur fils Klaus à la maison. Ils lui demandent alors de s’occuper de l’éducation de Klaus qui se révèle avoir de grosses difficultés pour assimiler les leçons qui lui sont dispensées dans ce cadre familial plutôt déstabilisant.
Pourquoi cet étudiant accepte-t-il d'entrer dans ce bunker où il a loué une chambre pour être au calme pour ses travaux ? Bien sûr, s'il n'entrait pas, on aurait aussi qu'à rentrer chez nous. Mais sa chambre est sous terre et même s'il s'étonne : "la lumière n'entre pas" et que le propriétaire des lieux lui rétorque hilare "elle ne sort pas non plus", il entre et s'installe. Lorsqu'il rencontre Klaus, le fils, c'est le choc. Pour nous aussi. Un enfant à tête d'adulte, complètement débile qui ne peut ingurgiter ses leçons que si on lui cogne dessus violemment et s'émerveille de lui-même : "regarde maman, je connais mes capitales et je n'ai que quatre doigts blessés !" Cela a beau être parfaitement cruel, injuste, on se marre. Car oui, je dois noter que ces films "fantastiques" distillent beaucoup d'humour. Sans doute rit-on de nos propres peurs ou désarmorce-t-on l'angoisse en riant franchement, en tout cas, c'est sûr on se marre. On échappe rarement au final un peu sanglant, mais ici l'épilogue est stupéfiant.
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CROSSOVERS
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SCHERZO DIABOLICO de Adrian Garcia Bogliano ***
Avec : Fancisco Barreiro, Jorge Molina, Daniela Soto Vell • Etats-Unis, Mexique • 2015
Synopsis : Coincé entre une épouse râleuse qui voudrait qu'il gagne plus d'argent et un patron qui l'exploite, Aram travaille sans relâche mais n'entrevoit aucun espoir de promotion. Son dévouement n'est toutefois qu'une façade: il a une maîtresse, et il a fomenté un plan infaillible pour enlever la fille de son chef et réclamer une rançon.
Là encore, par manque de références j'ai apprécié le film et il m'a surprise du début à la fin même si en sortant j'ai entendu de vieux briscards dire "ah le pauvre twist final". Je n'ai pas trouvé le twist pauvre du tout, car je vois tout ceci avec le regard pur de l'agneau pascal qui vient de naître. Le film se compose en trois parties bien distinctes, la préparation où Aram accumule auprès de diverses personnes qu'il croise des méthodes pour réussir son plan. La deuxième partie se concentre sur l'enlèvement lui-même, la séquestration de la jeune fille et ses conséquences heureuses sur Aram et beaucoup moins heureuses sur la gamine et sa famille... et, là j'ai vraiment cru qu'on assistait au crime parfait et qu'on allait pouvoir rentrer chez nous avec la satisfaction d'avoir enfin vu un film complètement immoral. Mais... Wolfgang Amadeus Mozart veille ! La musique est d'ailleurs un personnage à part entière et on comprend mieux le titre dès les premières images. Quant aux décors naturels, ils sont également magnifiques. Et le veule héros du film est bien misérable devant tant de splendeurs !
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HOMMAGE À CHRISTOPHER LEE
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THE WICKER MAN DE Robin Hardy ****
Avec : Christopher Lee, Edward Woodward, Diane Cilento • Royaume-Uni • 1973
Synopsis : Un officier de police vient enquêter au sujet d'une disparition sur l’île de Summerisle et y découvre une société en proie aux cultes païens. Il se met en quête d’une enfant dont personne ne semble reconnaître la photo et comprend peu à peu que celle-ci pourrait avoir été sacrifiée.
Quelle bonne et originale idée d'avoir choisi ce film peu connu pour rendre hommage à Christopher Lee récemment disparu. Il eût été tellement simple et finalement banal de nous présenter un Comte Dracula ! Et pour voir ce film, ce ne fut pas simple. D'abord un critique (dont je n'ai pas noté le nom) est venu nous parler, visiblement ému, de Christopher Lee et nous a offert le cadeau d'une interview de l'acteur à la sublime voix où il parlait de ce film précisément, celui dont il s'est dit le plus fier jusqu'à la fin de sa vie. L'intervention était assez intéressante même s'il nous a laissé sous-entendre que Christopher Lee s'était suicidé ce dont je n'ai pas compris l'intérêt... Bref, au moment de "lancer" le film, c'est The lord of flys et sa si reconnaissable musique qui démarre. On s'affaire en régie... Puis le film démarre mais... au plafond... le film repart mais... coupé en deux au milieu... encore un essai et il démarre mais, complètement flou. Finalement au bout de trois quart d'heure (et seulement deux personnes sont sorties), nous avons enfin pu découvrir éblouis cette pépite.
Christopher Lee, vraiment magnifique (malgré une coupe de cheveux so seventies) joue les arlésiennes et n'apparaît qu'au bout d'une demi heure totalement inclassable. Le pauvre flic (Edward Woodward : parfait) n'est pas accueilli avec enthousiasme sur cette île. Et il découvre les mœurs païennes, le rôle de gourou du Seigneur des lieux et est vite convaincu que la petite a été tuée et que personne n'en a cure.
C'est le film le plus hippie que j'aie jamais vu. Totalement barré, musical, comique, érotique, hypnotique et franchement dérangeant. Entre croyances, superstition et folie la limite est bien mince. Le final dérangeant et audacieux fait de ce film hippie le plus impie et blasphématoire qui soit.
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Commentaires
le star st-ex
Exprime toi, je sens que cette aventure strasbourgeoise te met en émoi.
Tu me donnes envie de venir ... j'dis ça ... j'dis rien ...
J'ai piqué du PQ, mais je vais manquer de pinard !
truc de fou, j'avais tapé un superbe commentaire !!!
bon, je te le refais de tête (que visiblement je n'ai plus toute entière) :
le star st-ex.... que de souvenirs...
un fight club avec mon frère alors que je n'avais pas 16 ans, star wars episode 1 avec mon meilleur ami, casino avec mes parents alors que n'avais pas 12 ans ...
profite !
Sans toi c'est pas pareil !