Synopsis : Afghanistan, 2014. Une section militaire effectue une mission de surveillance dans la vallée reculée du Wakhan. Soudain, des soldats commencent à disparaître. L’absence d’explication « rationnelle » à ce phénomène obsède le capitaine, totalement désorienté. Il perd peu à peu son autorité, et ses hommes cèdent à la peur.

Le jeune cinéaste de 32 ans est à suivre de près. Avant toute chose, le thème de son film, la guerre en Afghanistan est impressionnant tant le sujet semblait jusque là exclusivement réservé aux américains. Qu'un jeune français ose s'y confronter est à applaudir. Mais il ne s'agit pas uniquement d'aborder un thème difficile mais aussi de la façon dont Clément Cogitore s'y colle. En mêlant film de guerre et profonde interrogation sur les croyances et rites de différentes communautés, il prouve son exigence et sa singularité.

Les petits soldats français sont ou ont été en Afghanistan. Le camp retranché de cette poignée d'hommes au milieu de nulle part chargés de protéger un minuscule village afghan paraît une aberration vue d'ici. Constamment au prise avec l'agressivité et les provocations de tous, ils sont sur le qui vive, manquent de sommeil tant la surveillance est de tous les instants.

Lorsque des combattants de la partie adverse se mettent également à disparaître, il devient indispensable de composer et de négocier avec les talibans... chaque camp accusant l'autre d'être responsable. Négocier avec les talibans ! L'absurdité de la situation fait frissonner, mais les barbus semblent aussi démunis que les soldats français face à ces disparitions.

Et l'on apprend entre autre que l'on peut marcher sur la terre d'Allah mais pas y dormir. On découvre dans une scène extraordinaire comment ces habitants des montagnes et du désert peuvent et savent se cacher.

La guerre, ici ou ailleurs, à des milliers de kilomètres dans un climat et une contrée hostiles c'est vraiment immonde, quant aux effets collatéraux sur la santé mentale des soldats, ils sont effrayants.

Jérémy Rénier semble avoir été soldat toute sa vie. Son autorité est impressionnante. Cet acteur incroyable peut être Claude François un jour, un père faillible, un mari beauf, Pierre Bergé et ici un  militaire confronté à l'absurde, à l'ésotérique. Toujours il est convaincant

Swann Arlaud et Kévin Azaïs confirment de film en film qu'ils sont, pour l'instant un peu dans l'ombre de Pierre Niney et Vincent Rottiers, les jeunes valeurs sûres du cinéma français.