MUCH LOVED de Nabil Ayouch °
Synopsis : Marrakech, aujourd'hui. Noha, Randa, Soukaina et Hlima vivent d'amours tarifées. Ce sont des prostituées, des objets de désir. Vivantes et complices, dignes et émancipées, elles surmontent au quotidien la violence d’une société qui les utilise tout en les condamnant.
J'ai toujours eu l'impression qu'il y avait des films qu'il était INTERDIT de ne pas aimer. Comment dire ? Au mieux vous passez pour insensible, au pire pour très con... ou l'inverse, ou les deux. Ce film fait partie de cette catégorie. Et je ne l'ai pas aimé. Je l'ai trouvé long, pénible et ennuyeux car répétitif et vain. Cela me fait de la peine de dire ça parce que les actrices, non professionnelles, sont absolument merveilleuses.
Je suis consternée évidemment par la censure dont ce film est ou a été victime, preuve que ce n'est pas le cinéma qui viendra à bout de la connerie et de l'hypocrisie masculines humaines. J'ai lu ceci :
"Much Loved et son équipe ont été la cible de condamnations particulièrement violentes. D'après Libération, Nabil Ayouch ne sort plus sans protection policière et l'actrice principale, Loubna Abidar, a reçu des menaces de mort après la diffusion de son adresse sur la Toile.
Much Loved a finalement été censuré au Maroc, car, selon le gouvernement, "il comporte un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l'image du royaume".
Mais je n'ai pas du tout aimé la naïveté ou la complaisance avec laquelle tout cela est rendu. Les hommes sont veules, lâches, méprisables, hypocrites... bonjour le scoop. Et les femmes ici sont des victimes. Je me suis accrochée au début en me disant qu'elles allaient réagir, qu'une révolte allait naître, collectivement ou individuellement. Il y a bien la plus jeune d'entre elles qui cherche à quitter le pays mais s'oppose aux démarches administratives.
Quand j'ai compris que rien ne les ferait se rebeller, j'ai lâché l'affaire. Ce qui ennuie le plus l'une d'elle, c'est que les prostituées sont de plus de en plus jeunes et qu'à 28 ans "j'ai l'air d'être leur grand-mère". Donc, même entre elles, il y a de la concurrence. Les seuls types auxquels s'attachent deux de ses copines est un saoudien impuissant (ou pire : pédé !!!) et un clodo qui la baise dans les poubelles puis lui soutire de l'argent la larme à l'œil. Car en plus d'être exploitées, elles sont vraiment très gentilles... Ce film n'est ni touchant ni émouvant, il est agaçant. Et rien ne nous est épargné : humiliations, viols, exploitation...
Les scènes entre filles, blotties les unes contre les autres dans le même lit, sonnent faux. L'image et la réplique finales m'ont achevée...
On est vraiment très très loin des amazones adolescentes rebelles de Mustang qui en bavent tout autant.
Commentaires
Mince alors, moi qui regrettait de l'avoir raté !
Ben... soit tu te fies à Nataka et moi... soit aux critiques !
Tout est mal dosé dans ce film qui ne se veut pas trop documentaire mais quand même très naturaliste. Tu as raison, ça sonne faux à plus d'une occasion. C'est dommage car il y a sûrement beaucoup à dire sur le sujet, mais ici c'est malheureusement mal fait. Est-ce qu'au moins ça ouvre le débat ? Même pas sûr.
C'est tellement faux cul et à côté de la plaque que pour moi, y'a pas débat.
Je un copain ancien Leg qui habite a Maroc....donc je vais demander Mohamed si il connaît les papillons de nuit dans ce film, pacque lui come BCP de Arabes (en tout cas des Arabes quel je connais personnellement ) son de très gros consommateurs de filles de joie...
Euh, ça ne m'intéresse pas de le savoir :-)
Ok, donc pas de vérif.!! Moi pas compliqué.... Toi dire pas de vérif. moi je ne pas fait de vérif......Simple....
Toi PARFAIT !
Pas d'accord.Je trouve qu'il y a beaucoup de bonnes choses dans ce film. A quelques détails prés, je l'ai trouvé très réaliste et bien vu sur la condition des prostitués en particulier dans ces pays (je parle en connaisseur bien sûr :-), en fait j'ai lu tout Grisélidis Réal).
Certes les mecs sont veules, cons, hypocrites, fourbes, sournois, mauvais, méprisables, méchants, exécrables, minables et même abominables, nuisibles, malfaisants, infects, dégoûtants, horribles, indignes, détestables, violents, odieux, abjects, cruels, brutaux, corrompus et corrupteurs... c'est bien connu. Les filles sont des victimes, c'est vrai, mais elle sont aussi passablement vénales et cupides dans la scène du début avec les saoudiens qui en prennent plein leur grade, Ils se permettent même de critiquer les palestiniens. J'ai bien aimé les rapports entre les filles et aussi avec les travestis qui sont solidaires dans ce merdier. La scène avec le gamin souffreteux est terrible et un peu too much à mon avis.
Bref, un film pas rigolo rigolo mais je ne me suis pas ennuyé.
C'est très réaliste. C'est bien le problème.
Ah ben ça pour être réaliste, je n'en doute pas un instant.
Je crois que j'en ai vraiment ma claque des mecs veules... (voir ta liste non exhaustive) et que j'en perds sans doute le sens critique en ce moment.
Mais les filles victimes et tellement gentilles, j'en peux plus non plus. Elles donnent à manger au ptit garçon (too too much vraiment la scène je suis d'accord), une d'elles file du fric à un clodo et les scènes complètement convenues et vues et revues avec les travelots... l'overdose.
Je n'ai pas vu de films tellement gentilles, dans ce film. J'ai vu des filles paumées, solidaires les unes des autres le plus souvent, mais pas toujours. Elles passent aussi une partie de leur temps à s'insulter copieusement. Je peux comprendre ta déception, cela dit, car c'est un ressenti très personnel.
Je vais rapidement ajouter le lien de ta chronique à celle que j'ai mise en ligne aujourd'hui.
Paumées ET gentilles, et gentilles PARCE QUE paumées...
Bref ça n'a pas marché du tout sur moi.
Les hommes sont des cons les filles des victimes...
et tout est pour le mieux dans le meilleur des films :-)
Au fait... j'oubliais... à propos de débat ouvert ou pas. Je pense sincèrement que le film n'ouvrira que peu de débat, parce qu'il s'adresse à des gens déjà convaincus de l'horreur que représente la prostitution. Et comme, en plus, il est interdit au Maroc, ce n'est pas demain qu'il risque de faire bouger les lignes. Personnellement, j'en suis d'ailleurs fort contrit...
Quand je disais débat, je parlais plus du graissage des relations commerciales maroco-saoudiennes poussé à ce point. Parce que pour le reste, en effet, le débat est fermé et tourne en rond sur lui-même.
Voilà. Sans doute ne suis-je pas touchée parce que cette horreur ne s'arrêtera pas.