JOE HILL de Bo Widerberg (1971) **** - LUMIÈRE 2015 - GRAND LYON FILM FESTIVAL
DANS LA SECTION : Ressortie (le 18 novembre 2015)
NE LE RATEZ PAS.
MON COUP DE COEUR INCONDITIONNEL DE CETTE EDITION
J'ai commencé cette projection très en colère. Cette idiote de Anne-Laure Breneol, la naine au milieu
certes totalement amoureuse de ce film qu'elle a présenté avec des trémolos insupportables dans la voix et qu'il fut un peu difficile de faire taire... a trouvé très judicieux de nous spoiler le film à plusieurs reprises. Très impliquée, d'après ce que j'ai cru comprendre de sa fonction, dans la restauration du film, elle connaît c'est évident la vie de Joe Hill (qui a vraiment existé) par cœur. Pour ses prochaines présentations, il serait intéressant qu'on lui fasse savoir que souvent les spectateurs, surtout dans les festivals, entrent dans une salle sans connaître forcément toute la biographie des personnages
Personnellement, je n'avais JAMAIS entendu parler de Joe Hill, ni du film, ni du personnage réel. Autant il est plaisant d'apprendre des choses concernant un tournage, autant ce qu'elle a fait est complètement con.
Heureusement, je me suis vite calmée en découvrant ce film d'une beauté indéniable, d'une force troublante, d'une actualité incontestable et dans lequel on plonge instantanément.
Un jeune suédois Joël Hillstrom et son frère Paulie, orphelins, débarquent à New-York en 1902. Ce qu'ils découvrent est loin de ce qu'ils imaginaient. La misère règne dans le quartier où ils vivent et les étrangers comme eux ne sont pas les bienvenus. Paulie trouve un emploi dans un autre état tandis que Joël apprend la langue dans les livres, se passionne pour l'Opéra, rencontre une jeune émigrée italienne qui aura plus de chance ou d'opportunité que lui... Désabusé, sans travail, Joël prend la route seul à pieds. Il devient Joe Hill, un hobo comme beaucoup d'hommes à l'époque. Ces vagabonds se déplacent de ville en ville, seuls ou en groupe. Il fera équipe pendant un temps avec Blackie qui lui enseignera l'art de prendre un train de marchandises en marche. Puis il s'arrêtera quelque temps dans la ferme d'une jeune femme seule. Alors qu'elle en attend un peu plus, Joe reprend la route. Il vivra comme tous les hobbos de travaux manuels saisonniers et d'expédients. Il traversera les Etats-Unis d'Est en Ouest, « un pays si grand, dira-t-il, qu'on peut y perdre un frère », découvrira le syndicalisme en rencontrant des membres de l'Industrial Workers of the Word qui lutte pour l'union des travailleurs. Il en deviendra un de ses chantres car un jour que la police l'empêche de faire des déclarations publiques alors que près de lui des catholiques chantent leur prosélytisme sans être inquiétés, il se mettra à écrire ses discours sous forme de chansons.
Ce parcours initiatique d'un homme qui part de rien pour devenir le porte paroles de ceux qu'on écoute pas est passionnant de bout en bout. Malgré son style de vie précaire, Joe Hill est un homme heureux de vivre, solitaire mais capable d'empathie et de fraternité. Un être rare, intègre qui, victime d'une injustice écoeurante, révoltante se montrera gentleman comme il est rare d'en rencontrer. Et à quel prix !
L'acteur Thommy Berggren d'une beauté à tomber par terre, à tomber amoureuse, à tomber tout court, apporte sa candeur, sa douceur, sa poésie, son humour, son charisme époustouflant à ce beau personnage du début de siècle peu glorieux des Etats-Unis où l'on découvre que le chemin de fer qui relie l'Ouest à l'Est est couvert de sueur mais aussi d'exploitation et de sang.
Passionnant, émouvant et BEAU.
Poème testament de Joe Hill :
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My will is easy to decide,
For there is nothing to divide,
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My kin don't need to fuss and moan-
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"Moss does not cling to a rolling stone."
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My body? Ah, If I could choose,
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I would to ashes it reduce,
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And let the merry breezes blow
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My dust to where some flowers grow.
-
Perhaps some fading flower then
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Would come to life and bloom again.
-
This is my last and final will,
-
Good luck to all of you,
-
Joe Hill
- Mon testament est facile à décider,
- Car il n'y a rien à diviser,
- Ma famille n'a pas besoin de se plaindre et d'ergoter
- "Pierre qui roule n'amasse pas mousse"
- Mon corps? Ah, si je pouvais choisir,
- Je le laisserai se réduire en cendres,
- Et les brises joyeuses souffler
- Ma poussière là où quelques fleurs pousseront.
- Ainsi peut-être qu'une fleur fanée
- Reviendrait à la vie et fleurirait une nouvelle fois.
- Ceci est ma dernière et ultime volonté,
- Bonne chance à tous,
- Joe Hill
L'acteur Thomas Berggren au physique difficile :
Le vrai Joe Hill ou Joseph Hillström :
Pour l'anecdote, sachez que le fils de Stephen King s'appelle Joseph Hillstrom King en hommage à Joe Hill...