Photo : Olivier Chassignole

Très ému par tout ce qu'il a vécu ces derniers jours. Heureux d'avoir pu vivre ces moments, parmi les plus beaux de sa vie, au côté de sa femme et de sa fille...

'"Merci, je ne veux pas dire de banalités, mais je suis absolument bouleversé par tout ce que j’ai vécu ces derniers jours. Je l’ai déjà dit hier soir mais je n’ai jamais été aussi heureux de ma vie, et c’est formidable que ma femme Helen et ma fille Francesca aient été avec moi pour partager ces instants inoubliables. Cela m’a aussi permis de revoir un grand nombre d’amis qui, eux aussi, ont fait un long chemin pour venir ici. Ce festival est l’occasion de rappeler l’importance de ce cinéma, contre la « folie » des images.»

Martin Scorsese se fait une nouvelle fois ovationné debout par les 5 000 spectateurs chanceux, présents à la Halle Tony Garnier.

En guise de cadeau il nous offre une master class improvisée pour nous présenter le film que nous allons voir et qui a vu le jour alors qu'il hésitait à traiter une quatrième fois du monde des gangsters. Il ne voulait pas devenir le spécialiste de ce genre voire de ce milieu.

« Après l’écriture de La dernière tentation du Christ, j’ai été d’une certaine façon exclu d’un certain Hollywood. Et après After Hours et La couleur de l’argent, j’ai écrit l’adaptation du livre Wiseguy, qui est devenu Les Affranchis. A ce stade là de ma vie, je ne voulais plus faire de film de gangsters. Du coup, pendant un an, on a pris le temps de coucher un scénario précis sur le papier, ce qui en a fait un film extrêmement bien construit. Et une fois que le scénario a été prêt, j’ai demandé à la Warner d’attendre parce qu’on avait finalement trouvé les financements pour que je tourne La dernière Tentation du Christ. Cet épisode là a été tellement marquant que je me suis encore distanciée de l’idée de refaire un film de gangsters. Je voulais un autre point de vue, mais il se trouve que des personnes clef de mon entourage ont su me convaincre. Le scénario était très écrit, mais il y a beaucoup d’improvisation dans le film. Ma mère, par exemple, a improvisé : il y avait elle et Joe Pesci et on a laissé tourner. Il se trouve que Joe (Joe Pesci a obtenu le meilleur second rôle aux Oscars pour le film) ne voulait pas du tout tourner dans ce film là, mais il a accepté à condition de tourner une scène qu’il avait vécu. J’ai réussi à l’inclure dans le scénario."

Charmant, drôle et bavard, on pourrait l'écouter parler des heures !

Henry Hill (Ray Liotta, parfait dans LE rôle de sa vie) a toujours, depuis tout petit, rêvé d'être gangster. Compte tenu de ses dispositions extraordinaires il le devient. Il intègre dès l'adolescence le gang de Paul Cicero (Paolo Sorvino parrainissime), Tommy (Joe Pesci, taré légendaire et de génie) et Jimmy (Robert de Niro, plus de Niro tu meurs !) jusqu'à une issue bien différente que celle qu'on aurait pu imaginer.

Le film est brillantissime. Tout est parfait ici, le scenario, la réalisation (des plans, des plans séquences à tomber...), le casting, l'interprétation, la musique. C'est vif, immmoral, déjanté, TRÈS drôle, d'une violence insensée ! Une leçon.